06 octobre 2015
Ma nouvelle rubrique (après Le Mot qui m'énerve) : La Traduction du jour
La langue française est systématiquement utilisée par la publicité, par la communication politique et institutionnelle et par le monde du travail pour exprimer le contraire de la réalité. Au gré de ma mauvaise humeur et de mon esprit négatif assumés, je donnerai de temps à autres quelques traductions de cette langue à l'envers qu'il faut désormais savoir traduire, même si nous ne voulons pas la parler.
La traduction d'aujourd'hui :
DRH : délibérément rétif à l'humain.
À bientôt pour une prochaine traduction et n'hésitez pas à contribuer au dictionnaire par vos traductions personnelles !
21 octobre 2013
Carnet du difficile retour : au secours, Fernando !
Depuis que je suis revenu de Lisbonne (contrairement à l’avion qui s’est posé sans problème, mon atterrissage est difficile) j’ai du mal à retrouver l’Ain et le Jura, ces deux départements aux confins desquels j'habite. Longtemps, le retour a fait pour moi partie des plaisirs du voyage. Ce n’est plus le cas désormais, semble-t-il.
Chaque jour, je me heurte à des détails piteux qui révèlent crûment l’atmosphère confinée de ces provinces et de ces bourgades : les routes balisées de rubans de plastique aux couleurs d’une course de vélo pendouillant des semaines après l’épreuve, les rues et les vitrines au garde à vous dans l’uniforme bicolore des tapeurs de ballon, les panneaux commémoratifs, informatifs et autres potences électroniques proliférant dans une hystérie d’affichage inversement proportionnelle à la vérité et à la qualité du discours et qui, en prime, défigure et confisque l’espace public.
Partout la communication qui remplace l’information, « la com » comme ils disent, avec ses valets payés pour énumérer sur une grotesque panoplie de drapeaux et de fanions accrochés à tous les carrefours et giratoires les qualités qu’une ville proche de chez moi n’a précisément pas...
J’en deviendrais presque nostalgique de la bonne vieille langue de bois qui vise à la rétention d’information face à celle qui lui succède aujourd’hui et qui tend non plus à retenir cette information mais au contraire à la déverser pour y ensevelir ses destinataires.
À qui éprouve un malaise diffus devant ce déballage sans trop savoir l’analyser ou en avoir le temps, un conseil : lire de la poésie, le seul antidote au lent poison de la fausse parole qui s’élabore, s’écrit, s’imprime et s’affiche sur d’onéreux supports agrémentés d’images léchées au frais du contribuable. Je ne dis pas que cela peut conduire au Grand Soir mais au moins réconforter celles et ceux qui veulent encore garder les yeux ouverts.
Au secours, Fernando !
01:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, journal, note, retour, voyage, blog littéraire de christian cottet-emard, langue de bois, fausse parole, propagande, poésie, antidote, communication, com, affiche, panneau, ballon, sport, épreuve, match, course cycliste, compétition, mensonge, bourrage de crâne, fernando pessoa
09 décembre 2009
Le mot qui m'énerve
De temps en temps sur ce blog, je noterai le mot qui m'énerve.
Aujourd'hui : DÉRAPAGE.
De nos jours, le dérapage est « verbal » et officiellement désapprouvé au pays de Tartuffe.
03:00 Publié dans Le mot qui m'énerve | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : mot, énervement, langue de bois, tartuffe, jargon, hypocrisie