07 août 2011
Après des temps d’inattention et d’insolence,
j’eus la grâce d’échouer dans un jardin hirsute. J’y tombai comme une pierre dans les rires pour y demeurer sans peurs et sans attentes.
On m’y réserva l’espace des amis las en quête d’une accueillante solitude. Rien ne m’était donc soustrait hormis le nœud d’absurdité qui me gavait pour mieux dévorer jusqu’à ma faim. L’heure discrète du bourdon éclaircit mes prochains territoires et je sus prendre à temps les bains d’orage que le corps réclame sans les connaître.
« J’approche du but ? » m’inquiétai-je auprès du petit Lare contrarié et grondant jamais las de ma pauvre aventure.
— Passe au large ! l’entendis-je me souffler dans les arbres.
(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)
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05 août 2011
Casser la course
Et si les bandelettes d’un sommeil destructeur me ravissaient les cris des hirondelles ?
J’ai cru m’éteindre en l’absence de cette question et ce fut la réponse qui se profilait avant elle qui me conduisit tout enfant aux portes de la fugue. J’en conçus l’amour de la désertion plus riante que l’alliance aux forces.
Un seul pas de côté suffit à mon chemin, je n’eus pas à courir. Désuni, je puis l’être encore pour quelque monnaie dans un art de ne pas vivre, exilé là où l’on ne prétend qu’à la seule gloire de bien se vendre.
Mais je sais depuis l’enfance m’arrêter là, casser la course, habiter où l’on erre, joyeux, me ruer où l’on tâtonne.
(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)
Photo : une des éditions du recueil.
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02 août 2011
Les collines clignaient de lents feux aux complicités de vieux domestiques.
Ils servaient d’autres maîtres plus rustiques mais nous les investîmes du pouvoir d’aromatiser notre saison.
Rien ne réclamait de nommer ces instants signés des pas de nos enfants buveurs de ciel.
La part encore intacte dévolue à nos trouvailles suffisait à nous nourrir de pépites accessibles aux plus humbles.
Paysan tout empressé de tes écobuages te souvient-il du zèle des flammèches à sourire de leurs chants au bonheur des passants ?
Je n’aurai de cesse d’engranger ces fournaches en vue d’hivers incalculables.
(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)
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