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01 octobre 2019

Concert lecture sur des poèmes de Japh'Eiios à Oyonnax (Ain)

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Ce samedi 5 octobre à 20h30 à l’atelier Jacki Maréchal 
3 rue Brunet, Oyonnax
 
Concert lecture sur des poèmes de Japh'Eiios
Piano Olivier Leguay
Lecture par la comédienne Roselyne Sarazin et Japh'Eiios
Peintures Jacki Maréchal
(Participation aux frais au chapeau)
 
Vous pouvez voir ici une vidéo avec le poème Et si c'était une broderie
 
Japh'Eiios, poète inspiré par le Grand Nord, a participé au livre L'expéricnce i-nuit (textes et photos), une immersion au cœur de la nuit polaire dans un village isolé du Groenland.

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24 septembre 2019

Revue / Instinct nomade n°4 : dossier Jim Morrison (éditions Germes de barbarie)

Le n°4 de la revue Instinct nomade publiée par les éditions Germes de barbarie est sorti. Il est consacré à Jim Morrison. Je suis quant à moi présent au sommaire dans la troisième section (chroniques) de ce numéro dans lequel je signe un article : Aides et récompenses littéraires, coups tordus et foire d'empoigne.

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Voici la présentation de l'éditeur :

Tout a été dit et écrit à propos de Jim Morrison. Il n'y a plus grand chose à révéler ni de sa vie, ni de son œuvre et ni des conditions de sa mort. Pourtant, assez curieusement, peu de ses hagiographes ont mis en avant le Jim Morrison poète alors que c'est la seule reconnaissance à laquelle il aspirait. Certes, au fil des années, la publication de ses carnets a permis au grand public de découvrir la face cachée de la rock star mais qui répondrait aujourd'hui à la question : « Savez-vous qui était Jim Morrison ? » par «  Un poète américain du vingtième siècle ! » ? La quinzaine de contributeurs rassemblés ici ont tous participé à un exercice d'admiration. Dans cette auberge espagnole, chacun est venu comme il était et a apporté ce qu'il avait de plus cher pour le partager avec nous lors de ce feast of friends [festin entre amis] : José Correa a amené ses pinceaux, CharlÉlie Couture sa vista poétique, Jean-Yves Reuzeau son œil biographe, Philippe Paringaux sa mémoire Rock & Folk, Bernard Lonjon son infatigable curiosité, Trevor Rutherford et Eric Meunié leur art du travestissement, Daniel Malbranque sa connaissance encyclopédique des poètes et Jean-Louis Kuffer ses délicieux souvenirs californiens. Frédéric Bertocchini et Bertrand Lemmonier nous ont rejoint un peu plus tard, l'un avec une bande dessinée sous le bras et l'autre avec un panier de champignons hallucinogènes à la main... Qu'ils en soient tous remerciés. Comme d'habitude, la deuxième partie du numéro présente le travail de plusieurs écrivains autour d'un thème imposé (en l'occurrence « Voyeurisme et séduction). Ainsi, Laurie Leiner, Franck Evrard, Bernard Duteuil, Annick Demouzon, Jean-Claude Delayre et Jérôme Van der Meersch ont rempli leur copie avec application.

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Lien pour commander la revue sur le site Amazon : Acheter

Instinct nomade n°4 :  Jim Morrison, a very hard trip, 222 pages, 15,00€

 

 

 

27 août 2019

Un vieux libraire

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Une des rares dont j’évitais pourtant de traverser le parc était une belle demeure habitée par un libraire. Enfant, je fus longtemps aussi intrigué par cet homme routinier que par sa maison dont les contours, côté rue, semblaient s’estomper à travers le feuillage d’un énorme saule pleureur qui existe encore aujourd’hui. Côté parc, la bâtisse était agrémentée d’une belle terrasse reliée aux allées de gravier par un imposant escalier de pierre. Chaque jour, je voyais le libraire manœuvrer sa Renault 16 pour entrer et sortir de son garage. Jamais je ne l’ai vu ouvrir le grand portail donnant sur la rue. Sans doute accédait-il directement à sa résidence par une porte du garage. Parfois, je voyais sa haute et maigre silhouette s’attarder sous le saule pleureur qui n’était jamais taillé. L’arbre inquiétant semblait absorber l’homme comme sa maison. Lorsque je passais à sa hauteur, je saluais le libraire. Il répondait le moins possible. Il était toujours vêtu d’un costume sombre dont la veste était boutonnée sur un gilet bordeaux et une chemise à rayures fines au col fermé par une mince cravate noire. Un imperméable vaguement gris recouvrait le tout tandis qu’un petit chapeau aux bords étroits complétait le tableau.

 

Le gamin que j’étais trouvait un certain prestige à cet homme austère et distant. Il était pour moi un homme du livre, je trouvais qu’il ressemblait plus à un écrivain qu’à un libraire. Inconsciemment, je confondais les deux métiers. Je savais pourtant bien que ces deux activités étaient différentes. C’était la fiction qui était déjà à l’œuvre dans mon esprit. Je me faisais un roman de ce libraire et de sa maison. Sa vie réglée, sa R16, son saule pleureur géant, ses costumes impeccables et désuets, sa morne silhouette dans le clair-obscur des lampadaires, sa petite librairie en centre ville, tout cela m’impressionnait.

 

De nombreuses années plus tard, lorsque je publiai à vingt ans mon premier recueil de poèmes intitulé Demi-songes chez feu José Millas-Martin à sa douteuse enseigne des Paragraphes Littéraires de Paris, une mésaventure liée à mon jeune âge et à mon ignorance des usages de l’édition que je raconte en détails dans ce texte, le libraire du boulevard exerçait encore dans sa boutique du centre ville. Ayant très vite mais trop tard compris que j’allais devoir diffuser et distribuer le recueil moi-même, j’entrai dans le magasin pour demander au libraire s’il acceptait de prendre en dépôt quelques exemplaires. Lorsque je lui expliquai qu’il s’agissait de poésie, il soupira et m’invita à prendre la porte. Derrière ses lunettes mal nettoyées, j’avais quand même eu le temps de lire dans son regard le mépris et l’amertume de l’homme qui hait la jeunesse parce que la sienne s’est envolée depuis longtemps.

 

En entrant dans cette librairie poussiéreuse et jaunâtre avec mes Demi-songes sous le bras, je croyais trouver en la personne du maître des lieux le personnage de roman que mon imagination d’enfant avait créé de toutes pièces. En sortant, je laissai derrière mois un être banal, un vieil homme las et hostile.

 

Aujourd’hui, lorsque je cède encore à la tentation mortifère de m’aventurer quelques instants sur le boulevard pour jeter un coup d’œil du côté de la maison perdue, je longe la demeure du libraire, vendue elle aussi, mais où le saule pleureur étend toujours ses immenses ramures.

 

Extrait de Boulevard de l'enfance, un chapitre de mon livre Prairie Journal (pages 428 à 434) © Éditions Orage-lagune-Express, 2016. Droits réservés. Pour les oyonnaxiens, ce livre est disponible en prêt à la médiathèque municipale.