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02 janvier 2023

Carnet / Musique amie

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Un beau nuage lenticulaire capturé par mon Lumix, derrière chez moi.

 

Dans la préface de son livre Requiem (une de mes lectures de chevet) Antonio Tabucchi déclare « j’ai toujours aimé la musique à bon marché » et de citer en l’approuvant le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade : « Je ne veux pas de Haendel pour ami, et je n’entends pas les aubades des archanges. »
J’ignore quant à moi si Haendel avait des amis. Le mot ami avait-il d’ailleurs à l’époque de Haendel le même sens qu’aujourd’hui ? Ce n’est pas certain.

En ce qui me concerne, la musique de Haendel m’accompagne en véritable amie depuis mon enfance (grâce aux disques familiaux) et c’est avec cet extrait de L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato écouté en songeant aux nuages lenticulaires que je commence la nouvelle année. Qu'elle soit heureuse à qui passe par ici et me fait l'amitié de me lire.

 

26 décembre 2022

Carnet / Supermarchés, poètes et patates

supermarché,grande distribution,poète,patate,commerce,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet,note,journal,humeur,chronique,billet,christian cottet-emardSur les pages internet d’un poète à la mode (je veux dire à la mode dans le microscopique écosystème de la poésie contemporaine bien-pensante) j’ai lu tout le mal que celui-ci (comme tant d’autres) pensait des supermarchés, ce qui est tout à fait son droit. 

Ah, l’enfer du consumérisme, de l’abondance obscène ! Et tous ces gens (ces gens comme vous et moi) qui vont faire leurs courses et se payer une petite fantaisie de temps en temps, pour Noël, par exemple, au lieu de faire pousser des topinambours sur le rebord de leur fenêtre ! Ah non, vraiment ! Pouah !

Bon, d’accord, les supermarchés, la grande distribution, on peut discuter des défauts sans pour autant oublier les avantages et même les progrès. Je vous le donne en mille mais j’espère, pour moi et ma descendance, ne jamais connaître cette situation, la disparition de cette forme de commerce, car le jour où les hyper et supermarchés disparaîtront, cher poète, vous pleurerez très vite toutes les larmes, jusqu’aux dernières, que vous avez en stock. Vous vous précipiterez vers la dernière supérette encore ouverte où vous ne trouverez qu’une interminable file d’attente remplie de militants bio, colibris, vegans et autres alternatifs décroissants prêts à s’étriper pour un quignon de brignole ou un rogaton de frombec. 

Il ne vous restera plus alors qu’à faire un détour vers l’armurerie ou la cave de « quartier sensible » la plus proche pour vous procurer une kalache destinée à défendre les trois patates que vous aurez peut-être extirpées à grand peine de votre lopin (si vous en avez un) à l’aide de votre vieux manuel de culture bio acheté chez Amazon à la rubrique jardinage écoresponsable au bon vieux temps où vous pouviez vous faire livrer. 

Il vous restera certes la poésie mais, comme chacun sait, elle ne nourrit pas le corps du poète ni même, je me prends de plus en plus souvent à le penser à la lecture de nombre d’entre eux, son esprit.

 

13 novembre 2022

Carnet / De la narration paresseuse

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Qui parle ? Tout auteur de fiction le sait : c’est la première question à laquelle il doit répondre avant de commencer la narration. Il s’agit d’un choix moins évident qu’il n’y paraît. Cette préoccupation peut même parfois se substituer à l’histoire qu’on veut raconter jusqu’à en devenir le sujet, ce qui a souvent abouti, dans la production littéraire des dernières années du vingtième siècle jusqu’à aujourd’hui, à la publication de livres très ennuyeux pour ne pas dire fumeux, écrits par des auteurs qui nous font entrer dans leur cuisine alors qu’en tant que simples lecteurs, nous préférerions être reçus dans le salon. 

La réflexion sur le choix du narrateur n’en est certes pas moins un aspect intéressant de l’écriture d’un roman, d’une nouvelle ou d’un récit mais cela ne doit pas empêcher l’auteur de se rappeler que la première motivation du lecteur, y compris le lecteur de littérature dite de création qu’on pourrait aussi nommer littérature exigeante ou sophistiquée, est de se divertir. En tant que lecteur, c’est mon cas, même lorsque je m’immerge dans un chef-d’œuvre de la littérature ou de la poésie. Par immodestie ou par surestimation de l’activité littéraire, trop d’auteurs ont tendance à oublier la fonction de divertissement de leur art, de tous les arts, d’ailleurs. Un grand cru reste du vin, un grand cigare reste du tabac, un grand livre reste de la littérature et tout cela sert à nous distraire de notre condition. 

Voilà pourquoi, comme lecteur ou auteur, je ne dédaigne pas les romans, nouvelles et récits écrits sur le mode de ce que j’appelle la narration paresseuse, c’est-à-dire la solution la plus simple qui permet de raconter une histoire au moyen de l’auteur narrateur omniscient, comme dans Légendes d’automne de Jim Harrison, pour ce citer que cet exemple parmi tant d’autres.

 

Extrait de Carnets, © Orage-Lagune-Express, 2022.

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