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19 août 2019

Les deux pôles de la décadence selon Fernando Pessoa

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« Les décadences sont aussi bien la stagnation où s’enterre une société ultraconservatrice que l’anarchie où sombre une société ultraprogressive. (1er mai 1919). »

- Fernando Pessoa -

Pour qui serait curieux de lire les développements dans ces pages écrites il y a cent ans, c'est extrait de Chronique de la vie qui passe, éditions de la différence, page 319 du premier tome de l’édition de poche 10/18. Le début de la chronique intitulée Comment organiser le Portugal est un peu fumeux mais les pages 316 à 319 sont hélas d'une stupéfiante actualité dans le contexte actuel de nos sociétés occidentales.

 

21 mai 2019

Carnet / Avons-nous besoin de frontières ? (notes pour un article)

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Dans mon adolescence, je n’aimais pas les frontières et je m’offrais un petit plaisir assorti d’un jeu de mot un brin narcissique en répondant que j’étais un homme du monde à toute demande concernant ma nationalité. C’était dans le goût des postures de l’époque, ces années 70 et 80 encore à peu près paisibles en comparaison de la situation que nous connaissons aujourd’hui tant à l’intérieur de nos frontières hexagonales devenues dangereusement poreuses qu’à l’extérieur, c’est-à-dire en Europe.

Et puis il y eut les années 90 au milieu desquelles le devoir régalien de la sécurité nationale incombant aux États se rappela à notre souvenir à l’occasion des vagues d’attentats pilotées depuis l’étranger puis de l’intérieur. Vint alors assez rapidement la fin de l’utopie d’une Europe sans frontières consécutive à la signature de l'accord de Schengen et de la convention de Schengen (signés à Schengen) en 1985 et 1990.

Il est certes agréable, quand on fait du tourisme, de passer les frontières sans autres obligations que de ralentir un peu l’allure de la voiture entre deux postes de douane dont les barrières toujours levées nous rappellent les décennies de paix que nos générations ont eu la chance de considérer comme un progrès qu’on aimerait désormais acquis. C’était bien le moins qu’on pouvait espérer après deux guerres mondiales dont la durée et l’organisation méthodique conduisent l’esprit le plus rationnel à penser que durant ces périodes maudites, le monde tenait dans la main du diable, lequel sait bien que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Le rêve réalisé en Europe d’un monde sans frontières est une de ces bonnes intentions pavant le seuil de l’enfer dans le contexte actuel des nouvelles menaces liées à l’instrumentalisation politique d’une religion étrangère qui pousse partout ses pions de manière de plus en plus belliqueuse. De ce fait, les frontières que nos générations d’après guerres pouvaient considérer comme menaçantes deviennent aujourd’hui ce qui peut, entre autres outils, nous protéger.

Ceux qui nous disent que les frontières ne servent à rien parce qu’elles sont ingérables mentent pour protéger leur petit commerce. Si par extraordinaire ce commerce était de nouveau favorisé par les frontières, ils nous diraient qu’elles sont indispensables.

Souvenons-nous que lors de la première guerre mondiale lorsqu’il n’y avait ni informatique ni téléphones cellulaires ni satellites, pas un gamin en âge de partir au front niché au fond de sa campagne la plus reculée n’a pu hélas échapper à la mobilisation en imaginant se sauver au-delà des frontières pour échapper au sacrifice absurde et révoltant de sa jeunesse à l’abattoir. Si les frontières pouvaient déjà être aussi bien gardées à cette époque sans les technologies de pointe d’aujourd’hui, comment ne le seraient-elles pas de nos jours ?

Les frontières sont certes des outils à double tranchant, capables de garantir la sécurité d’un pays ou de le transformer en redoutable souricière lorsque, par exemple, un gouvernement devient l’ennemi de son propre peuple.

Se pose alors la question du droit d’asile. Dans nos démocraties occidentales pacifiques, il faut être conscient que la sécurité des bénéficiaires en règle du droit d’asile est assurée par les frontières du pays souverain qui veut bien les accueillir. Une grande part de la génération qui a bloqué le compteur sur ses certitudes adolescentes et dont les spécimens les plus caricaturaux sont devenus trop vieux pour comprendre le monde dans lequel ils vivent aujourd’hui feraient bien d’y réfléchir (je parle ici notamment des soixante-huitards allergiques aux frontières par idéologie mais aussi de leurs divers héritiers politiques des générations suivantes engoncés malgré leur âge encore jeune dans des positions de principe).

 

16 mai 2019

Carnet / Mémoire de piaf ?

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Question : Mais pourquoi ne pas avoir reconnu tout de suite que vous aviez été candidate sur une liste étudiante d’extrême droite ?

Réponse de Nathalie Loiseau : On m’a demandé si j’avais été d’extrême droite, je ne l’ai jamais été. Pour ce qui est de la liste, je ne m’en souvenais pas. Qui se souvient de chaque journée passée il y a trente-cinq ans ?

Voici donc une dame qui fait de la politique, ce qui laisse supposer qu’elle accorde de l’importance à cet engagement, et qui veut nous faire croire qu’elle a oublié cet épisode ? Si c’est vraiment le cas, sa mémoire semble commencer à lui jouer des tours. Pas terrible pour exercer un mandat.

Trente-cinq ans après, on peut certes oublier pas mal de péripéties de la vie courante mais s’inscrire sur une liste électorale, quelle que soit son orientation, n’est pas anodin. C'est quand même autre chose que signer une pétition.

Lors de mon passage dans la presse locale dans les années 80 et même après mon départ au début des années 90, j’ai été approché à mon grand étonnement pour figurer sur des listes. Si j’avais accepté, ce qui ne risquait pas d’arriver, je m’en souviendrais encore parfaitement aujourd’hui en 2019.

Je n’ai pourtant pas une mémoire d’éléphant, excepté pour la rancune, je l’avoue, mais je ne peux pas croire qu’on puisse oublier d’avoir inscrit son nom sur une liste électorale, à moins que cette dame ait une cervelle en rapport avec son patronyme, ce que je ne peux évidemment pas croire non plus.

Voilà qui peut paraître secondaire mais comme on dit, le diable est dans les détails, surtout lorsqu'il s'agit d'accorder un minimum de confiance en politique, ce qui m'est impossible envers cette candidate et bien sûr le parti qu'elle représente.