Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15 octobre 2016

Quand le prix Nobel de littérature rejoint le tiroir aux colifichets

bob dylan,prix nobel de littérature 2016,alfred nobel,léonard cohen,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,prix littéraire,distinction,goncourt,motivé,légion d'honneur,rap,rappeur,médiathèque,collège,poésie,chanson,christian cottet-emard,rire jaune,jack lang,ministre de la culture,nivellement par le bas,consensus,politiquement correct,johnny hallyday,mépris pour la culture,mauvaise blague,haine de la littératureJe n’ai rien contre Bob Dylan parce que je ne le connais pas. Aussi me garderai-je bien de porter un jugement sur les paroles de ses chansons. Je déplore seulement qu’un prix Nobel de littérature soit attribué à un chanteur de variété. En me renseignant un peu, j'ai lu que sa compagne d'un moment, Joan Baez, l'aurait quitté au motif qu'il n'était pas assez engagé et qu'il n'avait pas assez de conscience politique, ce qui me le rendrait à priori assez sympathique !

J’ai entendu parler pour la première fois de Bob Dylan au lycée en cours d’anglais lorsque le professeur est arrivé avec des disques. Il avait aussi amené un disque de Léonard Cohen. De Dylan, je n’ai aucun souvenir, pas même un titre de chanson, à peine un vague fond sonore de guitare qu’on gratte autour d’un feu de camp en buvant des bières. Quant à Cohen, je ne me souviens que d’un bourdonnement sourd et d’un prénom féminin, impression confirmée il y a trois ans lorsqu’une ancienne connaissance m’a prêté un cd.

Voilà pour l’empreinte musicale laissée en mon souvenir par ces deux stars éminemment nobélisables aux yeux de celles et ceux que j’appelle affectueusement les vieux pops, qu’ils soient désormais grands-parents ou quadras bobos et qui forment ces deux générations pour lesquelles, en matière de culture, tout se vaut.

Nous avons bien compris, depuis la fin du vingtième siècle, que nous allions devoir survivre dans un monde où désormais, tout serait culturel sans que personne ne soit vaiment cultivé. L’un des premiers à faire passer puissamment le message fut un ministre, le non regretté Jack Lang qui fait pourtant figure de génie en comparaison de ses plus récents successeurs masculins et féminins n’ayant pour leur part plus rien à dire sur ce qui n’est maintenant pour eux qu’un portefeuille à gérer.

Si ce triste constat ne semblait affecter que notre petit hexagone, voici qu’il s’internationalise avec l’attribution du prix Nobel de littérature à un chanteur de variété. Nous voici donc entrés dans ce monde où chansonnette vaut poésie, où journalisme vaut sociologie, où les dimensions d’un stade de foot font l’objet d’une question au concours d’entrée aux écoles d’orthophonie, où des rappeurs appelant à l’émeute donnent des conférences dans les médiathèques et des ateliers d’écriture dans les collèges. À l’évidence, nous ne sommes plus dans la littérature mais dans la politique.

Toutes les distinctions prestigieuses sont politiques. Le Nobel 2016 est encore pire : il n’a aucun sens. Il serait intéressant de connaître les jurés Nobel d’aujourd’hui. Je suis prêt à parier qu’au nombre d’entre eux, figure un pourcentage conséquent de vieux pops nostalgiques de leur jeunesse faussement rebelle ! Le Nobel 2016 est aussi politique dans le sens où il est parfaitement dans l’air du temps où plus aucune hiérarchie de valeurs esthétiques et intellectuelles n’est tolérée par la démagogie dominante. Alors, dans ces conditions, rien d’étonnant à ce qu’un chanteur de variété soit lauréat d’un prix Nobel de littérature. N’eût-il pas été préférable de créer un Nobel de la chanson ? Dans ce cas, je n’aurais rien trouvé à redire.

bob dylan,prix nobel de littérature 2016,alfred nobel,léonard cohen,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,prix littéraire,distinction,goncourt,motivé,légion d'honneur,rap,rappeur,médiathèque,collège,poésie,chanson,christian cottet-emard,rire jaune,jack lang,ministre de la culture,nivellement par le bas,consensus,politiquement correct,johnny hallyday,mépris pour la culture,mauvaise blague,haine de la littératureAvec cette décision saugrenue digne d’une farce sénile, les Nobel se tirent une balle dans le pied. Allez, je me l’autorise, ils se dynamitent. Ils transforment eux-mêmes leur distinction enviée et relativement respectée en un colifichet, suivant ainsi le même processus autodestructeur que la Légion d’Honneur attribuée à n’importe qui et le Goncourt probablement bientôt donné à l’ancien Motivé !

Au moins ces mornes péripéties nous permettront-elles de nous préparer psychologiquement aux suivantes, sans doute des funérailles nationales avec trois jours de deuil officiel et minute de silence dans les écoles pour Johnny Hallyday et la nomination d’un rappeur au ministère de la culture !

Mieux vaut en rire, ce qui ne nous empêche pas de penser avec compassion, après cette mauvaise blague de vieux potaches, aux prochains grands écrivains qui seront distingués par un prix galvaudé. À défaut de fleurs fraîches, ils auront au moins les couronnes.

 

 

12 octobre 2016

Carnet photo / D'un monde à l'autre !

carnet photo,journal,photographie,lisbonne,portugal,salon du livre,signature,dédicace,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,tracteur,ferguson,bois de chauffage,campagne,jura,haut jura,christian cottet-emard,automne,saison

Après les balades nocturnes à Lisbonne

carnet photo,journal,photographie,lisbonne,portugal,salon du livre,signature,dédicace,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,tracteur,ferguson,bois de chauffage,campagne,jura,haut jura,christian cottet-emard,automne,saison

et quelques griffes,

carnet photo,journal,photographie,lisbonne,portugal,salon du livre,signature,dédicace,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,tracteur,ferguson,bois de chauffage,campagne,jura,haut jura,christian cottet-emard,automne,saison

retour laborieux

carnet photo,journal,photographie,lisbonne,portugal,salon du livre,signature,dédicace,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,tracteur,ferguson,bois de chauffage,campagne,jura,haut jura,christian cottet-emard,automne,saison

chez moi, à la réalité jurassienne.

 

08 octobre 2016

Carnet / Du vrai luxe

Beaux jours d’octobre. Peu créatif en ce moment mais satisfait d’être capable de ne rien faire, de tout lâcher autant qu’il me plaira.

carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,prairie journal,christian cottet-emard,diane chasseresse,flèches,arc,blog littéraire de christian cottet-emard,statue,sculpture,octobre,instant,lumière,ciel,soleil,miroitement,jour,portugal

Conscient du luxe de pouvoir suspendre toute activité, tout contact, toute écriture, tout projet, au seul profit de la sensation immédiate (lumière, soleil, brise, miroitement des jours clairs).

J'ai certes beaucoup échoué mais au moins ai-je réussi cet art de m’absenter, de m’immobiliser. Voilà quelque chose que personne ne peut m’enlever et sur quoi personne n’a la moindre prise, comme si je devenais, un temps donné, une pierre tiède sous le ciel ou dans le clapotis d’un ruisseau.

Moi qui suis souvent si triste et pourtant bon vivant, disponible aux petits bonheurs, je me réjouis d'exceller en ce provisoire détachement, en cette capacité à prendre l’air et la lumière comme un arbre, à moins bouger que la statue de Diane qui dans ces moments-là ne peut m’atteindre de ses flèches.