17 mars 2009
Jacki Maréchal expose à Grenoble
Jacki Maréchal expose à l'espace Aurran, 39 rue de Vizille à Grenoble, jeudi 19 mars 2009 à partir de 18h30.
00:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, art, jacki maréchal, exposition, grenoble, isère
16 mars 2009
Jean Tardieu dans sa maison de mots
La revue littéraire Verso qui fut la première à me publier à l'approche des années 80 du siècle dernier propose un dossier consacré au poète Jean Tardieu. Merci à Alain Wexler, responsable de la revue, de m'avoir convié à participer à cette initiative en publiant mon article « Jean Tardieu dans sa maison de mots » . Mes remerciements vont aussi à Marie-Thérèse Peyrin de La Cause des Causeuses, présente dans ce numéro, pour l'éclairage qu'elle a bien voulu donner à mon livre sur Jean Tardieu à l'occasion des hommages rendus à l'auteur du Fleuve caché lors du Printemps des poètes.
Au sommaire du dossier Jean Tardieu de ce n°136 :
- Le profond désordre de tout , Jean-Yves Debreuille, page 5
- à propos de Jean Tardieu, Dialogue entre la Cause des Causeuses et Frédérique Martin-Scherrer réalisé par mail, page 11 à 23
- Souvenir d'une môme néant et de quelques autres... , Marie-Thérèse Peyrin, page 24 à 27
- Poème : L'espace fuit, à Jean Tardieu, Angèle Paoli, page 28
- Jean Tardieu dans sa maison de mots, Christian Cottet-Emard, page 29 à 32
- Jean Tardieu et son double, une tentative d'approche de l'oeuvre de Jean Tardieu à travers la figure double, Valérie Canat de Chizy, page 33 à 34
- 1,2,3, Tardieu, Bertrand Degott, page 35 à 40
- Safia Monsieur Jean et moi, Christian Degoutte, page 41 à 42
Où, comment et à quel prix se procurer Verso :
Revue fondée en 1977, Verso publie les jeunes poètes et les autres sans à priori, recherche les affinités entre les textes de façon que chaque livraison donne l’impression d’un concert dans un cadre typographique rigoureux, avec des dessins originaux et des culs de lampe. Verso, c’est aussi un service de presse de près de 100 revues. Des critiques de livres, une revue des revues, des chroniques et articles de fond, des adresses. Impression traditionnelle à la presse. Verso aime l’encre ! Verso possède à présent un dos carré collé.
Un abonnement : (4 numéros) 20 €
Les numéros anciens du 12 au 59 inclus sont cédés au prix de 2,00 €
Du 60 au 100 inclus : 3,00 €.
Du 101 au 125 : 4,00 €
Les suivants : 5,50 €.
(Ces prix s'entendent port compris, même pour l'étranger)
Réduction importante pour toute commande de 10 numéros.
Commande à : (n'oubliez pas d'indiquer votre nom et adresse) :
Versement à l’ordre de Verso : CCP 1715 05 S LYON
Alain Wexler Le Genetay 69480 Lucenay.
15:44 Publié dans Mes collaborations presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean tardieu, revue verso, littérature, poésie, causeuses
09 mars 2009
Tu écris toujours ? (48)
Conseils
à ceux qui veulent déménager un écrivain
Il est toujours pénible de déménager mais l’affaire se complique si vous avez un écrivain à la maison. L’écrivain, c’est un peu comme l’armoire bressane qu’on se transmet d’une génération à l’autre, ça voyage mieux dans le temps que dans l’espace. Si vous la manipulez sans ménagement, si vous la transbahutez sans égards, elle risque de se voiler pendant le transport et elle sera de guingois lorsque vous voudrez la remonter. Pareil pour l’écrivain. Lui aussi, il est lourd, encombrant et fragile. L’écrivain aime le changement mais en même temps, il a en a horreur, ce qui explique la difficulté de le déménager. Deux ans avant, il est d’accord, deux jours avant, il ne veut plus bouger.
Parfois, les écrivains construisent des cabanes où ils s’enferment pour écrire en paix ou pour renoncer au monde. Ces constructions précaires sont souvent dangereuses en raison de leur conception hors normes. Tous les écrivains ne construisent pas de cabanes, nombreux sont ceux qui travaillent dans leur bureau. Mais qu’il s’agisse de l’un ou l’autre de ces refuges, il conviendra de procéder à une prudente inspection de ces lieux inhospitaliers pour le commun des mortels avant d’envisager l’évacuation. Le plus pratique est de persuader l’écrivain d’abandonner sa cabane en emportant le strict nécessaire. Si la cabane contient rarement des objets de valeur, il n’en va pas de même pour le bureau où l’écrivain a pu dissimuler ses trésors. Il sera tellement perturbé par le déménagement qu’il vous faudra veiller à ce qu’il n’oublie pas ce qu’il considère comme son bien le plus précieux, la bouteille de single malt quarante ans d’âge par exemple. Si vous êtes l’épouse de l’écrivain, vous savez sans doute où elle se trouve. Si vous l’ignorez, je vous suggère de bien observer la bibliothèque du bureau ou les livres sur les étagères de la cabane. Vous ne remarquez rien ? Approchez et observez l’alignement des livres. Ne trouvez-vous pas bizarre que les tranches des volumes de grands formats soient sur la même ligne que celles des livres de poche ? Mais oui, c’est là que le flacon est caché, juste derrière l’astucieuse collection de vulgarisation poétique « La poésie c’est dans la poche » des éditions Galimatias.
L’écrivain aura toujours du mal à quitter sa cabane s’il l’a construite de ses propres mains. On peut espérer qu’il s’adapte en essayant d’en assembler une autre dans la nouvelle propriété mais si un quart de siècle a passé entre la construction de la première et l’annonce du déménagement, mieux vaut emporter aussi la cabane. La présence d’un animal familier dans le bureau ou la cabane de l’écrivain peut compliquer le déménagement. Pour les mygales, boas constrictors, crocodiles et félins, ne comptez pas sur moi pour vous donner des conseils. Appelez plutôt les pompiers. Il paraît qu’ils suivent des stages pour cela. Si vous ne savez pas comment transporter le python et le cochon d’Inde, laissez les faire connaissance et vous ferez d’une pierre deux coups. Le second voyagera dans le premier, vous savez, comme le canard dans Pierre et le loup de Prokofiev. Non, je plaisante.
La plupart du temps, c’est plus simple, avec un grand classique : le matou. Surtout, se conformer aux habitudes, même les plus anodines. J’ai connu un chat d’écrivain qui en était pétri, comme son maître. Ce gros chartreux s’appelait Sir Alfred et, contrairement à son propriétaire — si tant est qu’on puisse être propriétaire d’un chat — il avait accédé à une certaine notoriété dans son quartier en raison de son goût immodéré pour les sardines en huile de la fameuse marque « Ohé matelot » . La cause du déménagement de cet écrivain était son récent divorce et ce fut sa nouvelle compagne qui commit une regrettable erreur. Pour s’attirer les bonnes grâces de Sir Alfred, elle décida de lui servir elle-même sa boîte de sardines, mais comme il n’en restait plus, elle sortit se réapprovisionner au supermarché et choisit les moins chères. Sir Alfred fut très malade car il ne supportait que les « Ohé matelot » , disponibles uniquement en épicerie fine, et la nouvelle compagne de l’écrivain ne se porta pas mieux après avoir nettoyé ce que Sir Alfred avait abandonné aux quatre coins de la maison en émettant des sons affreux.
Finalement, quand on y pense, mieux vaut ne pas déménager, ne pas divorcer, ne pas donner des sardines en huile à un chat et tant qu’à faire, ne pas avoir de chat, ne pas vivre avec un écrivain, ne pas naître... Allez, ce n’est rien, juste un petit coup de déprime provoqué par le déménagement. Après, lorsque vous serez installé dans votre nouvelle maison, vous ferez la traditionnelle dépression du propriétaire et ensuite, vous verrez, tout ira beaucoup mieux, une petite décennie plus tard, quand l’écrivain aura retrouvé sa place parmi les meubles.
Extrait de TU ÉCRIS TOUJOURS ? (FEUILLETON D’UN ÉCRIVAIN DE CAMPAGNE). Épisode publié dans le Magazine des livres n°14.
00:34 Publié dans FEUILLETON : tu écris toujours ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : feuilleton, presse, magazine des livres, littérature, édition, chat, écrivain, conseils, publier