L’énigme de l’arrivée

Si tu devais partir je ne sais où sans tes livres dans un endroit absurde de la Terre ou du Ciel où plus rien ne serait habituel et familier

Si tu ne pouvais rien emporter de ce qui te donne un peu de poids en ce monde

S’il te fallait choisir vite et à jamais

Tu pourrais prendre le galet de rivière peint pour toi par ta fille à l’école maternelle

Le nœud d’épicéa jeté sur le talus par le bûcheron

La petite pomme de pin et celle du mélèze

Le marron d’Inde tout fripé mais qui luisait tant quand tu l’as ramassé

Le fruit fermé à double tour d’un arbre inconnu

Le bouton de pivoine séché

Ainsi à l'arrivée te resterait-il cela à contempler et qui te parlerait encore de l’étonnement d’avoir vécu

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2008.

Note : le titre de ce texte est emprunté au peintre Giorgio de Chirico en référence à son tableau L'Énigme de l'arrivée et de l'après-midi. 1912.

Le nouveau Croquant sur le thème du rebut, du déchet.

Le nouveau Croquant, n°59/60, vient de paraître. 192 pages, 20 €. Disponible dans les bonnes librairies et par abonnement. Adresse : revue Le Croquant, 46 avenue Mathieu Misery, 69160 Tassin-la-Demi-Lune. Mail : [e-mail]

Homo detritus

La revue accueille deux de mes poèmes correspondant à cette thématique, extraits de l'ensemble que j'ai mis en ligne sur ce blog dans la rubrique « ralentir travaux » ainsi que mon compte rendu du recueil de François Montmaneix, L'Abîme horizontal (éditions La Différence). Je reviendrai sur le sommaire et sur certaines contributions dans mes prochaines notes.

Mon cerisier aujourd'hui à 11h20