29 novembre 2016
Carnet / Lumières et lumignons
Le paysage n’est qu’un prétexte si j’ose dire. C’est la lumière que je traque avec mon appareil photo d’amateur.
Ce soir je retourne en rêve éveillé dans ma récente balade, juste derrière chez moi.
Dernier cigare de la journée sous les étoiles. L’éclairage public s’est éteint à onze heures comme d’habitude et les seules nuées qui se dispersent en deux secondes dans l’espace glacial de la nuit sans lune sont les volutes de mon tabac cubain.
Je fume le nez en l’air, engoncé dans ma polaire et mon vieux blouson d’hiver superposés et remontés jusqu’au menton mais c’est de voir rougeoyer le foyer du havane qui me réchauffe.
Une pensée pour la petite anémone pulsatille qui s’est trompée de saison sur le flanc de la colline en raison de la douceur des derniers jours. Je l’ai photographiée dimanche en redescendant du crêt au-dessus de chez moi. Chaque année, il y en a toujours une ou deux qui se laissent berner ainsi. Elles ont quand même leur jour triomphal...
À la fin de cette brève promenade dans ce faux printemps, quelques photos de la lumière dont j’ai tant besoin et qui se perd déjà dans les aiguilles des pins sylvestres.
Un frêle bouleau s’illumine devant la sombre troupe d’épicéas et de hêtres au garde-à-vous sur la montagne d’en face.
Sur la route qui mène à la maison, la silhouette de l’église navigue dans le couchant.
Après onze heures, l'église est la seule bâtisse à envoyer le faisceau d’un lampadaire, comme une veilleuse dans la nuit d’un gamin qui n’a pas envie de s’endormir.
Photos : paysages de chez moi (Photos Christian Cottet-Emard)
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25 mars 2015
Elles sont revenues les petites anémones pulsatilles, juste au-dessus de chez moi :
15:31 Publié dans Et à part ça ?, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo qui bouge, marie caredda, anémone pulsatille, fleur protégée, flore sauvage, blog littéraire de christian cottet-emard, vidéo, carnet, journal, image, promenade, petite montagne, jura
01 décembre 2014
Carnet / Retour dans l’instant
Des cosmos, des brins de lavande, des boutons de roses et des pâquerettes devant la façade sud de la maison, des touffes de soucis dans le jardin et, mieux encore, quelques anémones pulsatilles sur le petit crêt calcaire au-dessus de chez moi. Un 30 novembre !
Peut-être devrais-je m’en inquiéter si j’étais un scientifique, mais je ne suis qu’un vieil ado qui se dit « après tout, c’est toujours ça de pris ! »
Dans la seconde qui suit la saisie de ces lignes, le Macbook affiche lundi 1er décembre. Un dernier cigare fumé dehors au milieu des nappes de brouillard nocturne qui transforment l’ampoule orange de l’éclairage public en un gros fruit confit de la même couleur que ceux qui m’ont été offerts par ma fille, sans oublier une splendide boîte de chocolats Voisin.
Ce week-end qui suivait mon anniversaire, table dressée avec la nappe des jours de fête, celle qu’on voit déjà sur les photos de mon baptême, ce qui me contente et m’étourdit un peu aussi.
En face de moi, sur un de ses fauteuils, la chatte Linette dort sous l’abat-jour encore éclairé. De temps en temps, elle dresse l’oreille parce qu’elle entend crépiter des écorces dans la cheminée et elle en profite pour m’observer quelques secondes du coin de l’œil. Je m’entraîne à prendre modèle sur elle qui vit dans l’instant.
Je n’y parviens pas tout à fait puisque je viens pour la première fois depuis un an de me redonner quelques modestes objectifs pour 2015. Un coup de chance de cet automne va m’y aider après cette éprouvante année 2014 qu’il m’a fallu vivre en pilote automatique pour réussir à maintenir un vol à peu près stationnaire, comme celui des buses variables en chasse dans le ciel de ma campagne. Pour cette raison, je rends grâce à cette anormale douceur automnale qu’on n’avait pas vue, paraît-il, depuis le milieu du 19ème siècle.
J’espère ne pas voir un flocon de neige même si je sais que cette saloperie va bien trouver le moyen de nous recouvrir quand même puisque l’hiver n’a pas commencé.
Une amie s’est procurée des ampoules de luminothérapie et m’a invité à voir ce que cela donne. Je vais m’y intéresser de près car je ressens un incessant et croissant besoin de lumière alors que nous nous trouvons dans les jours les plus courts de l’année. Être né dans les jours les plus courts, quelle idée ! Pas vraiment lumineuse en tous cas !
Un des objectifs : habiter de nouveau l’instant.
Photos : - Cosmos du 30 novembre.
- Linette ne dort que d'un œil.
- Ce que je voyais dimanche 30 novembre vers 17h depuis le salon en écoutant de la musique d'Aaron Copland. (Photos Christian Cottet-Emard)
11:18 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, écriture de soi, prairie journal, blog littéraire de christian cottet-emard, pâquerette, rose, cosmos, souci, anémone pulsatille, calcaire, chat, chocolats voisin, fruits confits voisin, anniversaire, vieil ado, macbook, luminothérapie, instant, aaron copland, musique