06 mars 2010
Les mondes de Murakami et de Paasilinna
Même s'il est capable, lui ou sa traductrice, de laisser traîner dans ses livres des phrases comme celles-ci : « Hormis les grondements d'un train qui passait de temps à autre sur les rails non loin de là, l'environnement était très calme. » puis, quelques pages plus loin, à la fin de la même nouvelle : « Les trains roulaient sur les rails » (comme si les trains pouvaient rouler sur autre chose que des rails), j'apprécie Murakami de qui j'ai lu à la suite le roman Les Amants du spoutnik et deux gros recueils de nouvelles, L'éléphant s'évapore et Saules aveugles, femme endormie. D'habitude, je me méfie des grands pondeurs, des machines à écrire, des auteurs en pilote automatique. Le succès les expose à un danger, celui de n'être pas relus par leurs éditeurs trop contents de puiser à la source régulière de copie.
On peut lire aussi dans cette catégorie l'incroyablement ponctuel Arto Paasilinna, auteur du merveilleux Lièvre de Vatanen et du truculent Fils du dieu de l'orage, qui fait la joie de son éditeur en rappliquant paraît-il chaque année ou presque à la même période avec un nouveau roman. J'ai du mal à continuer le troisième que je lis du finlandais, Le Cantique de l'apocalypse joyeuse, caractéristique d'une écriture en pilote automatique, mais c'est ainsi, malgré ces petits travers, je suis accroché. Sans doute parce que ces deux romanciers savent inventer leurs mondes pour mieux nous parler du nôtre.
* À propos de Murakami, lire aussi chez Alain Bagnoud, cette note sur Kafka sur le rivage.
01:39 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : haruki murakami, arto paasilinna, écrivains, folio, 1018, blog littéraire christian cottet-emard, lecture
03 mars 2010
Orgue et chant à Nantua : œuvres de Couperin, Nivers et Boyvin

12:05 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : orgue, chant, nantua, olivier leguay, florence grasset, abbatiale, saint-michel, carême, musique, concert
25 février 2010
Des salons et résidences
Retrouvant le MacBook après une brève escapade en forêt, j'ouvre un mail de relance à la suite d’une « invitation » à participer (bénévolement, cela va sans dire) à diverses rencontres autour du livre ainsi qu’à un salon qui avait déjà eu lieu l’an dernier. Sans en être, j’avais suivi attentivement la couverture de presse déplorable de cet événement, ce qui aujourd’hui encore me laisse perplexe sur les bénéfices que les auteurs ainsi « invités » peuvent espérer d’une telle initiative.
Je ne parle pas, dans le même ordre d’idée, de ces résidences d’auteurs qui s’ouvrent un peu partout de nos jours et à propos desquelles j’avais ironisé sur ce blog et dans Le Magazine des Livres. À l’époque où l’idée de participer à une de ces résidences m’avait effleuré, j’avais découvert, liste en mains, que la plupart étaient complètement en rupture avec le projet d’origine qui consiste à loger un écrivain et à le rémunérer sur une durée déterminée pour l’aider à apporter le point final à un livre. De nos jours, ce type de résidence devient très rare et l’on demande désormais à l’auteur de fournir (sans le salaire correspondant) un travail d’animation (interventions en milieux scolaire, pénitentiaire, organisation d’ateliers d’écriture et, dans le meilleur des cas, rédaction de textes destinés à valoriser un terroir, une tradition et que sais-je encore...) D’après ce que j’ai pu lire de telles productions, je pense que la littérature n’y gagne rien. De plus, un écrivain n’est ni un animateur social, ni un éducateur de quartier ni un agent du patrimoine. Dans un tel contexte, je considère que la meilleure résidence d’auteur est ma maison.
02:36 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : salons du livre, résidence d'auteurs, rencontres, littérature, livre, dédicace, signature