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08 avril 2020

Sous la lune

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Chez moi, hier soir, avec mon modeste Lumix

 

Salut la lune

 
À pas de loup

Je déambule
Sous la lanterne
Et te reluque
Ludiquement

Toi tu luis
Comme un Louis d’or
Pâle luciole
De l’infini
Et tu lambines
Dans l’air laiteux
Luminescent
Belle allumeuse
Des noctambules
Des vers luisants
Des noctuelles

Rêveur lunaire
Sous ta tutelle
J’ai des lubies
De funambule
L’âme lointaine
Comme un vélo
Vélo véloce
Qui virevolte
Et évolue
Par les étoiles
De lunaisons
En lunaisons

Au loin hulule
Une hulotte
Qui roule un œil
Qui en dit long

Que voit la lune
Les soirs où flânent
Les lunatiques
Qui hallucinent
En oubliant
L’aube nubile ?

Écrit vers 1977 ou 1978, publié en 1979 dans mon premier recueil intitulé Demi-songes. (Je compte sur un peu d'indulgence). À cette époque, je m’amusais à griffonner ce genre de bluettes en écoutant les Gnossiennes d’Érik Satie dans la version pour moi indépassable du pianiste Aldo Ciccolini. Allez, ce n’était qu’une minute de nostalgie...

 

 

 

11 avril 2019

Un vieux texte

En feuilletant mon premier recueil publié en 1979, je me suis arrêté sur ce vieux texte écrit voici tout juste quarante ans !

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Après le petit déjeuner, il vaut toujours mieux rincer abondamment le bol dans lequel tous les espoirs du matin miroitent, surtout si l’on est coutumier des nuits blanches.

Ces reflets mordorés qui clapotent dans le café au lait sont en effet tenaces et leur accumulation laisse tout au long du jour, si l’on n’y prend garde, un souvenir amer et vague, une nostalgie poignante à la longue impossible à récurer.

L’imprudent qui oublie volontairement ou pas de s’astreindre à cette détestable mais utile petite besogne se voit vite envahi par toute une batterie de cuisine de rêveries qu’il demeure alors vain de vouloir laver puisque le dépôt quotidien d’illusion vespérale et d’espérance matinale a fini par former une sorte de ciment plus dur et plus scintillant que le diamant le plus pur.

Tout nettoyage tardif reste donc dérisoire et il faut alors accepter l’idée de vivre dans une somptueuse mélancolie, comme le font de nombreux noctambules et de nombreux poètes.