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18 janvier 2022

Carnet / Des hauts et des bas

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Même l’Épiphanie, moment tout aussi important pour moi que l’ensemble des temps forts du calendrier chrétien, est passée un peu au second plan dans le déroulement habituel de ma manière de vivre Noël et la Saint-Sylvestre (je ne parle pas des réveillons et des autres aspects profanes de ces fêtes qui se sont comme toujours agréablement déroulés en famille).
 
Mon autre petit rituel, le concert du nouvel an que suis d’ordinaire à la télévision, est aussi passé à la trappe parce que je ne trouve rien de plus déprimant à voir que ce public masqué (quand les musiciens ne le sont pas aussi). Je suis pourtant un admirateur de l’immense Daniel Barenboim qui était cette année au pupitre.
 
Avant-hier dimanche, profitant d’un vrai concert intégral c’est-à-dire non interrompu, non saucissonné dirais-je, par d’insupportables bavardages d’interprètes dont la chaîne Arte est hélas devenue coutumière, j’ai quand même pu me régaler du quatrième concerto pour piano de Beethoven, mon préféré, avec Daniel Barenboim au piano (il est aussi chef d’orchestre) et Zubin Mehta à la direction ; mais cette belle salle du Staatsoper de Berlin sans public, quelle tristesse de ces années Covid...
 
Je sais que pour longtemps encore, je devrai me contenter de mes écrans pour accéder à la magie des concerts puisqu’ainsi en a décidé le roitelet freluquet à l’encontre d’un nombre inévitablement croissant de celles et ceux qu’il ne considère plus comme des citoyens, se positionnant désormais de lui-même comme un ennemi. Au moins grâce à lui, tout électeur qui n’aura pas envie de tendre l’autre joue après la gifle se verra enfin délivré du piège du vote castor.
 
Durant toute ma jeunesse, en ces décennies d’un autre monde où les élections se limitaient à blanc bonnet et bonnet blanc, on m’a reproché de me tenir à distance de la politique. Maintenant que je suis vieux, on me reproche de me soucier de politique, même si ce n’est du reste que sur les réseaux sociaux, de temps à autre sur ce blog et parfois dans mes livres.
 
Je ne suis guère motivé par d’autres formes d’engagement. Aucune manifestation ne me tente car celles que je soutiens sur le principe comme celles des opposants aux passes sanitaire et vaccinal sont remplies de gens qui nuisent à la cause par leurs expressions et positionnements fantasques ou purement illuminés ainsi que j’en trouve parfois jusque dans mon entourage amical.
 
Les plus navrants sont ceux qui veulent créer des communautés sans chef pour se tenir hors de la politique, comme ils disent, démarche par ailleurs hautement politique qui évoluera inéluctablement en un temps record vers l’émergence de petits chefs auto-proclamés encore pires que ceux qui sévissent dans la collectivité nationale dont ces naïfs prétendent s’extraire en rejouant de manière pathétique la scène hippie des années soixante-dix, époque de leur fossilisation intellectuelle. Même pas sûr qu’ils soient capables de faire de bons fromages de chèvre. À seize ans, c’est mignon ce genre d’illusion mais à soixante, c’est moche et rance comme un catogan de vieux baba.
 
De tels alliés (qui n’iront même pas voter) ne nous aideront pas à sortir le roitelet et ses domestiques. Ce n’est pourtant pas le moment de flancher.
 

04 janvier 2021

Carnet / Le salut par les livres

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Parmi les bonnes résolutions de la nouvelle année, installer enfin une vraie bibliothèque / discothèque dans mon bureau, ce qui me changera de mes livres entassés dans le plus grand désordre dans une armoire bressane et, pire encore, dans de multiples cartons et sacs où je dois puiser (et m’épuiser) pour extraire ceux dont j’ai besoin sur le moment.

Avant Noël, un rayon trop fragile de ma discothèque improvisée s’est affaissé sous le poids excessif des CD. Comme je me consacre presque entièrement à Noël depuis le début de l’Avent jusqu’à la fin des fêtes, je n’ai réglé le problème que provisoirement en soutenant la partie défaillante de l’étagère sous laquelle j’ai calé l’édition de poche de Sur la route de Jack Kerouac.

J’ai dû m’y reprendre à quatre ou cinq reprises au cours de ma vie pour finir la lecture de cette fastidieuse chronique de la bougeotte mais ce mille-feuille indigeste m'a été tout de même bien utile pour empêcher l'effondrement de ma collection de disques.

Du coup, mon étagère certes renforcée par cette cale s’est retrouvée de guingois, ce qui m’a conduit à équilibrer à peu près le tout au moyen d’Ulysse de James Joyce auquel, après plusieurs vaines tentatives de déchiffrage à différentes périodes de ma vie, je n’ai absolument rien compris.

Ne croyez pas pour autant, cher lecteur et chère lectrice, que je méprise les œuvres probablement à jamais inaccessibles à mon pauvre esprit, d’autant qu’un de mes propres livres, Le grand variable, auquel une amie n’a rien pigé, a servi avec d’autres de support recouvert de papier rocher pour installer sa crèche de Noël. J’en fus très heureux car je suis rarement à l’origine de la solution à un problème technique.

Mon Grand variable pour assurer la stabilité d’une crèche de Noël en ces temps où l’on veut nous en priver me réjouit et voilà qui sera peut-être mis à mon crédit le Jour du jugement dernier lorsqu’il me faudra me faire pardonner d’avoir écrit ce livre (sans compter de nombreux autres péchés dans les domaines les plus divers).

Après cela, ne venez pas me dire que la littérature ne sert à rien.