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04 janvier 2021

Carnet / Le salut par les livres

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Parmi les bonnes résolutions de la nouvelle année, installer enfin une vraie bibliothèque / discothèque dans mon bureau, ce qui me changera de mes livres entassés dans le plus grand désordre dans une armoire bressane et, pire encore, dans de multiples cartons et sacs où je dois puiser (et m’épuiser) pour extraire ceux dont j’ai besoin sur le moment.

Avant Noël, un rayon trop fragile de ma discothèque improvisée s’est affaissé sous le poids excessif des CD. Comme je me consacre presque entièrement à Noël depuis le début de l’Avent jusqu’à la fin des fêtes, je n’ai réglé le problème que provisoirement en soutenant la partie défaillante de l’étagère sous laquelle j’ai calé l’édition de poche de Sur la route de Jack Kerouac.

J’ai dû m’y reprendre à quatre ou cinq reprises au cours de ma vie pour finir la lecture de cette fastidieuse chronique de la bougeotte mais ce mille-feuille indigeste m'a été tout de même bien utile pour empêcher l'effondrement de ma collection de disques.

Du coup, mon étagère certes renforcée par cette cale s’est retrouvée de guingois, ce qui m’a conduit à équilibrer à peu près le tout au moyen d’Ulysse de James Joyce auquel, après plusieurs vaines tentatives de déchiffrage à différentes périodes de ma vie, je n’ai absolument rien compris.

Ne croyez pas pour autant, cher lecteur et chère lectrice, que je méprise les œuvres probablement à jamais inaccessibles à mon pauvre esprit, d’autant qu’un de mes propres livres, Le grand variable, auquel une amie n’a rien pigé, a servi avec d’autres de support recouvert de papier rocher pour installer sa crèche de Noël. J’en fus très heureux car je suis rarement à l’origine de la solution à un problème technique.

Mon Grand variable pour assurer la stabilité d’une crèche de Noël en ces temps où l’on veut nous en priver me réjouit et voilà qui sera peut-être mis à mon crédit le Jour du jugement dernier lorsqu’il me faudra me faire pardonner d’avoir écrit ce livre (sans compter de nombreux autres péchés dans les domaines les plus divers).

Après cela, ne venez pas me dire que la littérature ne sert à rien.

 

08 mai 2014

Carnet / Un déchet lourd de sens

Aujourd'hui 8 mai, je reprends cet objet  (plutôt ce déchet) que j'ai toujours vu chez mes grands-parents depuis ma plus tendre enfance. Ils le conservaient sur le marbre de la cheminée. Il s'agit d'un éclat d'une bombe de la seconde guerre mondiale retrouvé sur le toit de la maison après un bombardement. Sur le détail de la photo, on distingue un nombre, sans doute un numéro de fabrication ou de série. L'industrie est méticuleuse, y compris l'industrie de la mort.

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Lorsque la maison de famille a été vendue après la disparition de ma grand-mère, j'ai hésité à récupérer cette lourde pièce de métal rouillé et déchiqueté à manipuler avec prudence tant elle est redoutablement coupante. Finalement, j'ai choisi de garder cet éclat de bombe dans un placard au lieu de le placer en vue comme un bibelot.

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Je n'ai pas envie de l'avoir toujours sous les yeux mais je ne souhaite pas pour autant m'en séparer car je trouve que cette chose « parle ». Cet objet sinistre parle du travail, de l'industrie, de la performance, de la concurrence, de l'usine, de l'économie, de la politique. Cette chose n'en finit pas de parler de la façon dont l'homme a choisi d'être au monde.

Photos : j'ai disposé l'éclat de bombe sur une assiette pour indiquer sa taille. Sur le toit de la maison, il y en avait d'autres beaucoup plus petits qui ont aussi été conservés.