17 décembre 2017
Esquisse pour mon poème du troisième dimanche de l'Avent
Les cloches
De ma prairie comme d’un îlot je vois l’église de mon village croiser dans le flot des nuées
Le clocher est le mât dans les jours calmes ou de tempête
Et voici dans la brise ou le vent l’alerte joyeuse des cloches
Celle du hameau dans la forêt où l’ombre tremble autour d’un cierge
Aussi le carillon des grandes villes qui pétillent en attente de la Fête
Et pour les temps de gloire Grand Solemnel de Notre-Dame et Campanone de Saint-Pierre
Photo : Cloches à Porto (photo Christian Cottet-Emard)
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14 décembre 2017
Carnet / Né au bon moment
En cours de lecture, le pavé autobiographique de David Lodge, Né au bon moment (éditions Rivages).
Dans l’avant-propos, Lodge évoque l’invention de la puce électronique : Cette dernière, qui a rendu possible l’ordinateur, Internet, l’e-mail, le téléphone mobile et le livre numérique, a eu un impact important sur la production littéraire. Ces outils ont incontestablement rendu la tâche plus facile. Néanmoins, ces progrès menacent à présent la chaîne du livre : agents, éditeurs, imprimeurs, libraires. Tout ce qui a fourni un cadre aux écrivains, leur permettant de réaliser leur vocation et de gagner leur vie, s’en trouve fragilisé. J’ai eu la chance, je crois, d’avoir vécu l’essentiel de ma carrière dans un milieu plutôt stable.
Si je comprends aisément qu’un écrivain de la génération de Lodge puisse établir ce constat, je peux dire qu’en ce qui concerne mon activité d’auteur, je trouve des avantages à la véritable révolution qui bouleverse aujourd’hui cette fameuse chaîne du livre en plein dérèglement.
Il est vrai que je ne suis pas contraint de gagner ma vie avec mes livres, ce que j’ai longtemps regretté mais que je considère désormais comme une liberté.
Le milieu stable dont parle Lodge a surtout favorisé les écrivains en réseau, souvent engagés sur les rails de l’université, et les best-sellers, abandonnant progressivement sur le bord du chemin de plus en plus d’auteurs aux tirages moyens et confidentiels.
Certes, les nouveaux outils qui facilitent l’édition, l’impression, la diffusion et la distribution de livres destinés à un public réduit ne permettront-ils guère plus aux auteurs de vivre de leur plume mais ils donneront au moins la possibilité d’exister à toute une production littéraire réduite au silence total par l’ancien système, ce qui m’apparaît comme un progrès considérable dont je me réjouis moi-même, depuis quelques années, de bénéficier.
Moi qui ne me sens pas toujours à l’aise dans mon époque et qui suis plutôt conservateur, notamment du point de vue social et politique, j’avoue que le spectacle du grand chambardement du vieux monde de l’édition ne m’inspire aucune nostalgie. À cet égard, j’estime moi aussi être né au bon moment.
01:28 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : né au bon moment, david lodge, éditions rivages, rivages poche, autobiographie, mémoires, littérature, internet, téléphone mobile, livre numérique, ordinateur, e-mail, blog littéraire de christian cottet-emard, carnet, note, billet, journal, chronique, christian cottet-emard
10 décembre 2017
Mon poème du deuxième dimanche de l’Avent
I
L’étoile
Trois rois se troubleront d’une nouvelle étoile mais seront rassurés
Ils s’en iront vers celui qui viendra pour naître habiter le logis des humains puis revenir en gloire à la fin des temps
Une mangeoire sera le Berceau
II
La couronne
D’épicéa et de laurier
Sertie de pommes de pin de houx et de gui
Elle luira dans la nuit de quatre petites flammes
Telle est la seule couronne dont chacun peut rêver
III
La veille
Le cœur du passereau ralentit dans la plus longue nuit
Il attend lui aussi l’avènement du jour
Dehors tout brille si froidement
Mais le balancier de l’horloge est toujours régulier
Le temps existe encore
IV
La crèche
Il fallait au plus grand mystère la plus humble demeure
Même pas une maison à peine une cabane
Un simple abri pour tous les lendemains du monde
Photo : veilleuses à la basilique de Fourvière (photo Christian Cottet-Emard)