28 septembre 2006
Poésie rétive
Je ne sais plus qui a dit : "la seule volonté d'écrire un poème tue le poème". C'est pour cela que je reviens toujours à la poésie. La poésie est rétive. Vous ne la conduisez pas, elle vous conduit. Elle résiste à toute volonté, à tout projet, à toute stratégie, à tout commerce, à tout succès, à tout échec. Avoir écrit un poème (non pas parce que vous en avez décidé ainsi mais parce qu'il en a été ainsi) avec le sentiment de s'être approché de ce que vous vouliez dire, est une merveilleuse aventure, une des dernières possibles. Peu importe qu'il ne soit pas reconnu comme poésie par quelqu'un d'autre. Que le poème soit estimé, méprisé ou dédaigné, que quelqu'un aime ou n'aime pas votre poème n'a aucune importance. Une époque le jugera mauvais, une autre bon. Qu'importe, vous ne serez plus là pour vous préoccuper de ce qu'est devenu votre poème, de sa fortune ou de son infortune. Il aura roulé comme un caillou dans la rivière et fera de toute façon désormais partie de ce que l'absurde et grand mécano de l'univers aura construit.
00:50 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poème, poésie, art poétique
27 septembre 2006
Vertige et merveille
Une fois encore, je relis "Bureau de Tabac". Puis, "Au volant de la Chevrolet". Dans l'oeuvre de Fernando Pessoa, ce sont les poésies d'Alvaro de Campos qui me parlent le plus. Pour me rafraîchir la mémoire à propos de l'hétéronyme Alvaro de Campos, j'ouvre "Une malle pleine de gens" d'Antonio Tabucchi, à la page 66 de l'édition 10/18 : "Campos avait en vérité une âme de vagabond, retenue captive dans la peau d'un bourgeois rêveur."
Vertige et merveille de la littérature qui me fait consulter des notices biographiques imaginaires dans lesquelles je reconnais certains aspects de ma situation !
10:35 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Pessoa, Alvaro de Campos, Tabucchi, poésie
24 septembre 2006
Kilomètres au compteur et contact (humain)
Étrange semaine.
Mon garagiste : "Les autos, c'est comme les gens, il y en a qui durent longtemps, d'autres non."
Moi : "Les gens, c'est comme les autos, ils vont vite et dans le mur."
Mon institutrice de l'école primaire : " Quel est ton souvenir d'école le plus marquant ?"
Moi : "Quand vais-je être puni et pourquoi."
Les jours où je suis de mauvais poil, je ferais mieux de choisir une marche en forêt plutôt qu'une promenade en ville. De plus, avec les sangliers, on se comprend.
11:15 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : carnet, journal intime, notes