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02 mars 2009

Fantôme au sommaire

Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne submerge pas les revues littéraires de mes envois. Lorsque l’une d’elles publie un de mes textes, il s’agit le plus souvent d’une commande ou d’une invitation. La probabilité d'être au sommaire d’une de ces revues en même temps qu’un ancien éditeur à compte d’auteur abusif qui se dit poète était donc faible. Par je ne sais quelle ironie du sort, cela vient de se produire.
Aux rivages de la cinquantaine, je ne vais pas gâcher mon plaisir de renouer avec cette revue de qualité qui fut la première à me publier alors que je n’avais pas vingt ans, sous prétexte d’y retrouver, je ne dirais pas la signature, mais la trace de cet individu. J’avais expérimenté ses magouilles à la fin des années 70 du siècle dernier alors que je ne connaissais rien aux pièges et aux réalités de l’édition.
Je suis tenté d’attribuer ce clin d’œil ou plutôt ce rictus du destin au hasard, à moins que ce fantôme du compte d’auteur à l’ancienne, besogneux valet des Chiffres, ne trouve aujourd’hui d’autres loisirs à ses vieux jours que d’inonder les comités de rédaction de ses « Lettres » . La prescription dont il bénéficie désormais en raison de son grand âge m’autorise à lui souhaiter d’être mieux traité par la poésie qu’il ne la traita lui-même, jadis par ses petites entreprises et maintenant par la pauvre plume dont il signe ses « poèmes » .

01 novembre 2008

Pouvons-nous continuer ainsi ?

En raison d’une concentration de banales corvées supérieure à la moyenne ces temps-ci, j’ai dû céder sur un de mes rares principes, le boycott des supermarchés qui ouvrent les dimanches et jours fériés.
Enfreindre ma propre loi m’était d’autant plus cuisant ce jour de Toussaint qui voyait jadis la morne frénésie du monde marchand s’interrompre pour une journée pouvant cultiver l’espoir d’une parenthèse de vie intérieure, qu’on soit croyant ou non.
Dans cet univers de la grande distribution qui s’acharne à nier le cours naturel des saisons avec sa trompeuse opulence de primeurs mondialisés, — toute cette logistique pour des fruits et légumes sans goût ni grâce — le télescopage des chrysanthèmes et des guirlandes de Noël reléguant deux fêtes riches de sens au rayon « bonnes affaires » avait au moins le mérite d’envoyer un signe de plus : pouvons-nous continuer ainsi ?

03 septembre 2008

Bons génies



Le vieux Leos Janacek fait ses yeux d’enfant.

Sir Edward Elgar n’a fermé que le premier bouton de sa veste pour éviter les faux plis.

André Breton a su s’attirer les bonnes grâces des ombres.

Nicolaï Rimski-Korsakov se barbe devant l’objectif.

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Aaron Copland esquisse un sourire penché.

Igor Stravinsky et Benny Goodman éclatent de rire.

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Heitor Villa-Lobos fume comme « le petit train du paysan brésilien ».

Michel Simon avec la perruche Lolita sur son épaule se fait remonter les bretelles par « la très jalouse Léontine » (mainate).

Federico Fellini crie « moteur ! » sous son chapeau de paille.


Le vieux treillis de René Char fait de la résistance.

Gustav Mahler a un pétard dans le cheveux.

Ces portraits contre le mur de ton bureau, ce n’est plus de ton âge mais tu rechignes à les ranger dans le grand cahier qui attend son heure.