01 novembre 2008
Pouvons-nous continuer ainsi ?
En raison d’une concentration de banales corvées supérieure à la moyenne ces temps-ci, j’ai dû céder sur un de mes rares principes, le boycott des supermarchés qui ouvrent les dimanches et jours fériés.
Enfreindre ma propre loi m’était d’autant plus cuisant ce jour de Toussaint qui voyait jadis la morne frénésie du monde marchand s’interrompre pour une journée pouvant cultiver l’espoir d’une parenthèse de vie intérieure, qu’on soit croyant ou non.
Dans cet univers de la grande distribution qui s’acharne à nier le cours naturel des saisons avec sa trompeuse opulence de primeurs mondialisés, — toute cette logistique pour des fruits et légumes sans goût ni grâce — le télescopage des chrysanthèmes et des guirlandes de Noël reléguant deux fêtes riches de sens au rayon « bonnes affaires » avait au moins le mérite d’envoyer un signe de plus : pouvons-nous continuer ainsi ?
23:59 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : toussaint, fête, grande distribution, supermarché, travail
03 septembre 2008
Bons génies
Sir Edward Elgar n’a fermé que le premier bouton de sa veste pour éviter les faux plis.
André Breton a su s’attirer les bonnes grâces des ombres.
Nicolaï Rimski-Korsakov se barbe devant l’objectif.
Aaron Copland esquisse un sourire penché.
Igor Stravinsky et Benny Goodman éclatent de rire.
Heitor Villa-Lobos fume comme « le petit train du paysan brésilien ».
Michel Simon avec la perruche Lolita sur son épaule se fait remonter les bretelles par « la très jalouse Léontine » (mainate).
Federico Fellini crie « moteur ! » sous son chapeau de paille.
Le vieux treillis de René Char fait de la résistance.
Gustav Mahler a un pétard dans le cheveux.
Ces portraits contre le mur de ton bureau, ce n’est plus de ton âge mais tu rechignes à les ranger dans le grand cahier qui attend son heure.
16:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écrivains, musiciens, compositeurs, poètes, littérature, musique
26 août 2008
Un pas en avant, deux en arrière
Retour sur certains labours laissés depuis quelques temps en jachères. J’avais vite et bien débuté avec une bonne centaine de feuillets pour chaque manuscrit. Passé la journée à couper et à tailler. Résultat, plus de trente feuillets écrits dans la douleur supprimés mais un blocage surmonté. L’écriture demande beaucoup de travail mais n’aime pas ce qui est laborieux. Aujourd’hui en reculant, je peux dire que j’ai bien avancé. Heureusement que je suis mon propre patron en ce domaine. Comment faire comprendre cela à une hiérarchie ?
18:36 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : carnet, écriture, fiction, feuillets, littérature, blog littéraire, ciseaux