17 décembre 2009
Carnet du Père-Noël
C’est très aimable, vraiment, de penser à moi pour une résidence, une conférence, un atelier d’écriture, une signature dans une librairie, un salon du livre, une animation dans une classe, mais ce serait encore plus sympathique de préciser tout de suite les conditions de rémunération. Cela m’éviterait de passer pour un goujat en demandant « c’est payé combien ? » Cela me permettrait aussi de ne pas déplaire, par une réponse négative, aux organisateurs me réclamant le prix de mon repas lors de l’inscription (parfois payante) à ma prestation évidemment bénévole. Je sais que c’est bientôt Noël, mais tout de même...
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J’ai reçu la lettre d’information (c’est comme ça qu’on dit ?) du responsable d’une revue littéraire qui se termine ainsi : « Et ne vous laissez pas submerger par la tristesse de Noël. Je vous souhaite de survivre. » Je suis impressionné par tant d’anticonformisme ! Normal, je fais partie des benêts un brin réacs qui aiment Noël. Sans pour autant me laisser ensevelir sous la pacotille des marchands du temple, sans exiger disneyland de ma commune, j’avoue apprécier quelques guirlandes, quelques bougies et le sapin décoré de toutes les couleurs. Pire, bien qu’agnostique, je reconnais être encore ému par la crèche. Il m’arrive même de me débarrasser d’une pièce de monnaie pour allumer une veilleuse ou un cierge dans les églises. Je n'y peux rien, je suis un homme simple !
01:42 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : noël, père-noël, guirlande, bougie, christian cottet-emard, agnostique, résidence, conférence, atelier d'écriture, salon du livre
04 décembre 2009
Carnet de la première neige
Peut-être un peu plus futée ou chanceuse que ses pauvres congénères,
la poule faisane a élu domicile dans les hautes herbes derrière la maison durant la période de chasse. Elle est grassouillette, gracieuse et ne semble pas craindre grand-chose des chats mendiants que je ne peux pas m’empêcher de nourrir, une minette aussi élégante que peureuse et un matou d’un certain âge, dominant redoutable, énorme, glouton, mais débonnaire à mon égard. L’autre jour, la minette m’a filé un coup de patte. Elle m’avait pourtant bien fait comprendre que la distance entre nous ne devait pas être inférieure à cinquante centimètres. Avertissement reçu cinq sur cinq.
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J’entends parfois des gens se plaindre d’avoir « raté leur vie » . Comment peut-on rater (ou réussir, d’ailleurs) quelque chose que l’on n’a pas entrepris ? Je me suis quant à moi senti beaucoup plus léger le jour où j’ai réalisé qu’en ce monde, les mots échec ou réussite n’étaient que du jargon de capitaine d’industrie.
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Matin blanc. Je lève les yeux de mon bol de café pour regarder à travers les vitres le grand nuage envelopper la maison, la petite route, et, dans quelques secondes, le clocher. Que demander de plus ?
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L’œuvre du compositeur britannique Ralph Vaughan Williams (1872-1958) me tenait à distance depuis de nombreuses années, comme s’il me manquait une clef pour y entrer. J’ai trouvé cette clef en écoutant ces dernières semaines sa très élégiaque et majestueuse Norfolk Rhapsody. En avant pour ses dix symphonies dont je ne connais que la quatrième.
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Le jour de la première neige, la poule faisane s’est approchée de la maison et n’a rien trouvé de mieux à faire que de sortir du pré puis de longer la route en direction du village. Les chasseurs n’ont certes plus le droit de la flinguer mais si peu de temps avant Noël, le risque d’enlèvement paraît sérieux. J’hésitais entre chanceuse et futée. Elle n’était que chanceuse, très provisoirement.
Photo : la poulette faisane photographiée depuis la fenêtre... de la cuisine.
02:26 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : carnet, journal, neige, vaughan williams, chat, poule faisane, blog christian cottet-emard
14 novembre 2009
Du rythme et de la vision
Un écrivain c'est quelqu'un qui a du rythme et une vision. Le style n'est rien d'autre que le rythme et la vision. Le rythme permet d'accéder à la vision. Si vous n'avez que la vision, vous n'êtes pas compris.
01:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : carnet, journal, littérature, blog littéraire, christian cottet-emard