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11 juillet 2009

Carnet

Ce fut vraiment une riche idée de réserver un an à l’avance cette journée de dimanche dernier pour aller voir en famille une très belle Traviata à l’opéra de Lyon dans la mise en scène de Klaus Michael Gruber. J’ignorais, à l’époque de la réservation, que l’année 2009 ne serait pas localement favorable à la musique avec la disparition pure et simple du festival du Haut-Bugey à Nantua. Je déplore la fin de ce petit festival de grande qualité organisé dans le lieu inspiré de l’abbatiale Saint-Michel. Difficultés financières, fréquentation en baisse, et, flottant dans le mauvais air du temps, cette désormais récurrente accusation d’élitisme chaque fois qu’on essaie de s’adresser à la sensibilité et à l’intelligence du public, tout cela devait-il pour autant conduire à effectuer un replâtrage hâtif avec cette nouvelle programmation estivale qui, bien qu’elle s’intitule « Airs d’été » , manque cruellement de souffle ?
Hier vendredi, je suis descendu de mon repère campagnard pour aller consulter un ouvrage à la bibliothèque municipale d’Oyonnax abritée par le centre culturel Aragon. À l’intérieur du bâtiment, les murs des circulations étaient tapissés d'affreuses photographies géantes de tapeurs de ballon. Je suppose que cette initiative grotesque a été prise au nom du dialogue entre culture et sport et dans un souci d’éviter tout élitisme ! Je me demande simplement si l’on peut trouver de l’art exposé dans les vestiaires du stade. De toute façon, n’ayant jamais mis les pieds dans un stade, même à l’époque où j’aurais pu être exposé à ce déshonneur du fait d’une de mes péripéties professionnelles, je ne risque pas d’aller vérifier.
Bon, ce n’était pas mon jour à Oyonnax qui n’est jamais une ville aussi agréable que le dimanche soir en hiver par moins dix degrés. Or nous sommes en été et, sous prétexte d’animation commerciale, on nous privatise l’espace sonore public au moyen d’une sonorisation je ne vous dis que ça. Ambiance parfaitement infernale garantie. Retour illico presto sous mes frênes musiciens, loin de tout ça.

30 juin 2009

Lune dans les frênes

Lune dans les frênes, doux crépuscule. Instant propice pour un point sur les moments d’écriture.
IMG_6150.JPGJ’ai repris une nouvelle abandonnée depuis quelques temps. Ce texte se dérobait, refusait d’aboutir. Je comprends peu à peu que cette nouvelle bloque parce que je veux la faire aboutir. Il ne faut pas vouloir.
Si, à l’approche de mes cinquante ans, je ne suis pas capable de laisser aller ce texte où il veut, je n’arriverai à aucun résultat. Je dois réussir à faire taire ma volonté dans l’écriture de cette nouvelle. On pourra dire alors « ce n’est pas une nouvelle, les règles ne sont pas respectées, la construction n’est pas bonne... » Quelle importance ? Je ne compte pas sur cette nouvelle pour obtenir de l’argent ou de la notoriété.
Cela me rappelle l’époque où mon livre Le Grand variable était candidat à l’édition. Maurice Nadeau m’avait écrit que les personnages manquaient d’épaisseur, remarque tout à fait pertinente puisque l’écriture de ce livre était focalisée sur les paysages et non sur les personnages. Je n’ai lu qu’une phrase de l’écrivain Thomas Savage mais elle me frappe : « J’ai toujours cru que le paysage formait les gens. » Depuis la publication du Grand variable, d’abord en feuilleton dans la revue Salmigondis puis en volume chez Editinter, sans compter une édition hors commerce par mon ami Bernard Deson, j’ai exploré pas mal de pistes qui se présentaient à moi. Mais j’aime revenir aux rapports entre personnages et paysages, quand bien même cela ne soit pas propice au roman et à la nouvelle. Pour aggraver mon cas, j’aime écrire et lire des romans courts et des longues nouvelles. Daniel Delort, de la revue Brèves (Atelier du Gué), m’a écrit un jour que j’étais un romancier. Lorsque les éditions Nykta ont publié mon bref roman Le Club des pantouflards, certains m’ont étiqueté nouvelliste...
Aujourd’hui, ce texte qui résiste, qui ne veut être ni une nouvelle ni un roman, il me faut l’écrire comme s’écoule cet instant du passage de la lune dans les frênes.

Image : Lune dans les frênes, chez moi. (Photo C.C-E)

24 juin 2009

Notes le nez en l'air

Le vent très frais (nord-est) qui a ébouriffé les frênes toute la journée a faibli ce soir pendant que s’installaient des nuages lenticulaires. Ces nuages d'altitude en « piles d’assiettes » , soudainement immobiles, contrairement à ceux qui ont roulé du matin au soir en lourds convois gris, se sont en prime teintés des roses et mauves crépusculaires avant d’être à nouveau chassés par un coup de vent nocturne. La voûte céleste a réapparu dans un intense scintillement en raison de la très faible pollution lumineuse dans ce secteur du Haut-Jura. Aperçu deux fois depuis hier le renard que j’ai revu cette nuit trottiner sur la route en direction du village. Samedi dernier, je l’ai surpris sous le cerisier. Lorsqu’il m’a localisé, il a levé la tête et s’est tranquillement éloigné dans le champ d’à côté. Pourquoi s’approche-t-il souvent des maisons ces temps-ci ? Inutile de se poser la question. Déjà que je passe trop de temps le nez en l'air...