13 juin 2009
Du plaisir de bidouiller
Une proposition de publication m’ayant été faite par une personne de confiance, j’établis l’inventaire des textes de fiction qui pourraient peut-être convenir à cette maison d’édition afin de les réviser. Aujourd’hui, pour me distraire de cette tâche, j’ouvre un recueil composé de récits, d’essais et de poèmes de Raymond Carver, N’en faites pas une histoire, collection Points, dans lequel je lis : « J’aime bien bricoler mes nouvelles à n’en plus finir. Une fois qu’une nouvelle est écrite, je repasse dessus un nombre incalculable de fois, en changeant un mot par-ci, une phrase par-là. Ça me plaît mieux que l’écriture elle-même. Je considère un peu l’écriture proprement dite comme une corvée que je suis bien obligé de m’infliger avant d’en arriver au point où je commence à m’amuser. Pour moi, la révision n’a rien d’une corvée, c’est un plaisir. »
22:45 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : édition, publication, révision, raymond carver, récits, essais, poèmes, blog littéraire de christian cottet-emard
28 mai 2009
Entreprise et culture
Lu aujourd'hui un article insipide intitulé Les entreprises aiment-elles vraiment la culture ? Après trois pages de verbiage sur trois colonnes, on n'est pas plus avancé. Peu importe quand on sait que ce qu'aiment les entreprises, c'est la culture d'entreprise et que la culture d'entreprise est à la culture ce que la musique militaire est à la musique.
00:26 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : entreprise, culture, culture d'entreprise, usine, travail, corvée
22 mai 2009
Jours et nuits de grand vent.
Dans le chemin, les anémones pulsatilles ont étiré leurs corolles en petits plumeaux qui capturent la rosée. On pourrait croire qu’il s’agit d’autres plantes, mais non, ce sont bien toujours les anémones. Elles se transforment pour mieux revenir identiques à elles-mêmes, dans un an. Pendant que les lilas enveloppent la maison de parfum, les jonquilles finissent leur brève saison sur les hauteurs. Les narcisses, moins nombreux mais plus odorants, leur succèdent. Le grand pré derrière la maison m’a pris de vitesse et je me retrouve avec trois mille mètres carrés de foin. Plus question de parler de tonte mais de fauchage... Tout autour, les frênes, qui sont les derniers à dérouler leurs feuilles et les premiers à les perdre, s’ébrouent dans les courants d’air chaud. Certaines nuits, la lune semble poussiéreuse entre les nuages d’orage. Le feuillage tout neuf du tilleul filtre le halo du dernier lampadaire du village. Dans la zone sombre du ciel, quelques lointains éclairs. Effet de fœhn. Au printemps, ma grand-mère appelait ce phénomène « le vent foliéru » (le vent des feuilles) et en automne « le vent défoliéru » (le vent qui les enlève). En ces jours et ces nuits de vie intense, dans les bourrasques joyeuses et parfumées, je l’entends : « tiens, voilà le vent foliéru ! »
Photos : jonquilles dans le Haut-Jura (photos MCC, mai 2009).
01:39 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : anémones, foehn, vent, nature, frêne, blog littéraire christian cottet-emard, carnet