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01 avril 2008

Rendez-vous avec les Anémones

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Fidèle à sa fuite le foehn en rapporte les fumées des feux de printemps et le ciel qu’il laisse derrière lui attise l’anémone aux impatiences d’étoile

(Extrait de mon recueil « Le Monde lisible », éditions Orage-Lagune-Express)

Photo : les Anémones pulsatilles sont au rendez-vous dans le Haut-Jura.

03 janvier 2008

Petite scène

L’insomniaque horloge bâilla péniblement, rêvant un jour de s’arrêter. Effleurée par la fuite de l’ombre, elle fit tressaillir un noctambule que le silence empêchait de dormir. Pressé d’être au diapason, le noctambule bouscula un hibou renfrogné auquel on sabotait quotidiennement le coucher. eb47e1237c928149e8e540bc1b0aed86.jpegSon aile muette dispersa les dernières voiles du vaisseau nocturne et la lune, dépouillée du scapulaire moucheté qu’elle affectionnait, en voulut au soleil qui la rendit scarieuse comme une corolle de Perce-neige éblouie.
Saisissant l’opportunité d’un tel spectacle, le noctambule qui se trouvait être un poète trempa cérémonieusement le croissant de la lune dans son café au lait, l’aube naissante.

© L’auteur, 1979.
(Ce texte, datant de 1977 ou 1978, a été publié dans mon premier recueil de poèmes sorti en 1979. Le fond est aussi léger que la forme alourdie d’adverbes mais j’avais envie de commencer l’année avec lui, tel qu’il fut écrit voici trois décennies. Après tout, on fait ce qu’on veut sur un blog !)

Bonne année 2008 !

01 septembre 2007

Prima la musica

Pour rebondir sur le commentaire de Marie-Josée Martin à la suite de ma note « Elgar à la rescousse » concernant les rapports entre écriture et musique, je me suis amusé à dresser un rapide inventaire des œuvres que j’écoutais ou que j’avais en tête en écrivant Le Club des pantouflards. Il s’agissait des trois sonates pour orgue de Paul Hindemith, compositions auxquelles je prête, en toute subjectivité, une atmosphère tour à tour ténébreuse, ironique et mélancolique. Mais pour le cinquième chapitre, en particulier la scène où Effron Nuvem découvre dans la neige les traces du blindé qui s’est installé sur la place, j’étais habité par le lento du premier concerto pour piano de Dimitri Chostakovitch, deuxième mouvement marqué, notamment dans le solo de trompette, par les accents d’accablement et de sarcasme qui traversent toute l’œuvre du compositeur.
Des années avant d’avoir le projet d’écrire Le Club des pantouflards, je voyais, en écoutant cette partie du concerto, cette scène d’un personnage mal réveillé qui sort de chez lui et qui suit les traces inquiétantes laissées par le char dans la neige. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai rédigé une esquisse de ce passage avant même d’avoir commencé le reste du livre.

Références des disques cités :
Paul Hindemith (1895 - 1963), trois sonates pour orgue interprétées par Kevin Bowyer à l’orgue de la cathédrale d’Odense, Danemark. Le disque comporte aussi des œuvres pour orgue d’Arnold Schoenberg et d’Ernst Pepping. Disque Nimbus Records NI 5411.

Dimitri Chostakovitch (1906 - 1975), concerto pour piano n°1, interprété par Eugene List (piano). Moscow Radio & TV Symphony Orchestra dirigé par Maxime Chostakovitch, fils du compositeur. Disque Melodiya 76822.