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04 décembre 2009

Carnet de la première neige

Peut-être un peu plus futée ou chanceuse que ses pauvres congénères,

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la poule faisane a élu domicile dans les hautes herbes derrière la maison durant la période de chasse. Elle est grassouillette, gracieuse et ne semble pas craindre grand-chose des chats mendiants que je ne peux pas m’empêcher de nourrir, une minette aussi élégante que peureuse et un matou d’un certain âge, dominant redoutable, énorme, glouton, mais débonnaire à mon égard. P1000458.JPGL’autre jour, la minette m’a filé un coup de patte. Elle m’avait pourtant bien fait comprendre que la distance entre nous ne devait pas être inférieure à cinquante centimètres. Avertissement reçu cinq sur cinq.

 

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J’entends parfois des gens se plaindre d’avoir « raté leur vie » . Comment peut-on rater (ou réussir, d’ailleurs) quelque chose que l’on n’a pas entrepris ? Je me suis quant à moi senti beaucoup plus léger le jour où j’ai réalisé qu’en ce monde, les mots échec ou réussite n’étaient que du jargon de capitaine d’industrie.
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Matin blanc. Je lève les yeux de mon bol de café pour regarder à travers les vitres le grand nuage envelopper la maison, la petite route, et, dans quelques secondes, le clocher. Que demander de plus ?
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L’œuvre du compositeur britannique Ralph Vaughan Williams (1872-1958) me tenait à distance depuis de nombreuses années, comme s’il me manquait une clef pour y entrer. J’ai trouvé cette clef en écoutant ces dernières semaines sa très élégiaque et majestueuse Norfolk Rhapsody. En avant pour ses dix symphonies dont je ne connais que la quatrième.
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Le jour de la première neige, la poule faisane s’est approchée de la maison et n’a rien trouvé de mieux à faire que de sortir du pré puis de longer la route en direction du village. Les chasseurs n’ont certes plus le droit de la flinguer mais si peu de temps avant Noël, le risque d’enlèvement paraît sérieux. J’hésitais entre chanceuse et futée. Elle n’était que chanceuse, très provisoirement.

Photo : la poulette faisane photographiée depuis la fenêtre... de la cuisine.

 

14 novembre 2009

Du rythme et de la vision

Un écrivain c'est quelqu'un qui a du rythme et une vision. Le style n'est rien d'autre que le rythme et la vision. Le rythme permet d'accéder à la vision. Si vous n'avez que la vision, vous n'êtes pas compris.

04 novembre 2009

Littérature préfabriquée

people-2.jpgLu dans Télérama, un entretien avec l'écrivain Percival Everett qui avoue :

« C'est une de mes contradictions (après tout, je suis américain !) : j'enseigne le creative writing et je suis accablé par les conséquences de ces ateliers d'écriture. J'y vois le manque de culture, le manque d'inspiration et d'imagination des écrivains postulants. Ils produisent des romans lisses, sans risques, aux histoires mille fois ressassées, dont sont avides les maisons d'édition et, il faut le dire aussi, un lectorat paresseux, frileux. »

J'ajoute pour ma part qu'en France c'est encore pire car cette littérature lisse, radoteuse, primée et médiatisée se développe toute seule, sans les ateliers d'écriture de l'ampleur de ceux qui fonctionnent aux États-Unis !

Photo prise ici.