25 décembre 2015
Mon poème de Noël
Le fœhn a soufflé depuis longtemps le dernier pétale de cerisier comme une bougie d’anniversaire
La bise a volé l’ultime feuille d’érable
Tu vois une étoile en cette feuille un signe et peut-être un message
Car ton étonnement grandit avec les années
C’est un soir obscur empli de silencieuse joie
Et plus ton pas bat le trottoir luisant de lune plus te revient cette histoire de toujours à laquelle tu voudrais croire même une seule nuit
Soulagé d’un ténébreux sommeil tu t’es levé par un petit matin
Le monde était si vieux si jeune a-t-il recommencé dans une lente et douce flamme au fond d’une chapelle
Et à minuit fut un réveil glorieux de roses de Noël
© Éditions Orage-Lagune-Express 2007. Droits réservés.
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20 décembre 2015
Les ennemis du poète
La plupart des ennemis du poète sont de passage
Ils font souche ou carrière ou roulent poussés par le vent comme des amas de brindilles et de racines coupées et sont contraints de subsister un certain temps en ces contrées paisibles qu’ils veulent changer comme ils veulent te changer toi aussi
Naturellement ils se cassent vite les dents à cette tâche et repartent un beau jour un très beau jour lassés et furieux non sans avoir cependant provoqué quelques dégâts
De leur défaite et des dégâts qu’ils ont causés ils conçoivent une nostalgie et les voici sans cesse revenant sous ces cieux qu’ils ont voulu changer mais qui les ont changés
Et toi toujours pareil à toi-même comme ce pays est toujours pareil à lui-même il t’arrive parfois de les apercevoir au détour d’une rue ombreuse et déserte du dimanche soir
Et tu t’arrêtes un instant pour les voir passer comme on s’assoit au bord du fleuve à regarder glisser les corps des ennemis du poète bercés par l’onde
© Éditions Orage-Lagune-Express 2015. Photo et retouche Christian Cottet-Emard.
22 septembre 2015
La vie au bord
Tu es l’homme des bords des seuils des lisières des berges des rives c’est là que tu vis
Lorsque tu ouvres ta fenêtre le matin sur le paysage tu as vécu l’essentiel de ta journée
Ta place en ce monde est là au bord jamais vraiment à l’intérieur
Porto, juin 2015
Tu es arrivé sur Terre comme à l’opéra
Tu t’es installé pour assister à la représentation et pour écouter la musique le livret n’a pas beaucoup d’importance tu peux te dispenser de le comprendre il est souvent aussi mauvais que la musique est belle
Cette posture n’est ni triste ni affligeante c’est juste la place qui t’es destinée
Tu comprends que cela soit parfois pénible et décourageant pour les autres que cela les dissuade de te connaître plus pour la plupart d’entre eux le bord est inhabitable
Même pour toi ce n’est pas toujours confortable mais c’est là que tu parviens à te tenir à peu près en équilibre à peu près à l’abri de l’enchantement
© Ed. Orage-Lagune-Express
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