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07 février 2021

Rue du lundi

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Nous voilà bien  ! Au milieu des masques  ! Le nez collé contre l'asphalte.

 

Fâcheuse posture  ! Je ne suis pourtant pas seul à lever les yeux, à vouloir les garder ouverts sur les couleurs de l'air, les formes qu'il chérit.

 

Et l'on nous taxe de rêveurs, moi l'incurable des nuages, nous, inconsolables de la terre  !

 

Qui reconnaître  ? Vous, que les dortoirs, les guichets, les pointeuses et les gradins n'ont pas encore avalés  ?

 

Oui, vous, les rescapés du mauvais rêve  ! On vous parle  !

 

Extrait de mon dernier recueil Aux grands jours, Club, été 2020.

(Première publication de ce texte dans L'Alerte joyeuse, Orage-Lagune-Express, 1997.) 

Image © Christian Cottet-Emard

11 décembre 2020

Extraits de mon poème du temps de l'Avent et de Noël en quatre parties (première et deuxième)

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Première partie

 

Prologue en quatre partie :

 

I

L’étoile

 

Trois rois se troubleront d’une nouvelle étoile mais seront rassurés

 

Ils s’en iront vers celui qui viendra pour naître habiter le logis des humains puis revenir en gloire à la fin des temps

 

Une mangeoire sera le Berceau

 

II

La couronne

 

D’épicéa et de laurier

 

Sertie de pommes de pin de houx et de gui

 

Elle luira dans la nuit de quatre petites flammes

 

Telle est la seule couronne dont chacun peut rêver 

 

III

Vigile

 

Le cœur du passereau ralentit dans la plus longue nuit

 

Il attend lui aussi l’avènement du jour

 

Dehors tout brille si froidement

 

Mais le balancier de l’horloge est toujours régulier

 

Le temps existe encore

 

IV

La crèche

 

Il fallait au plus grand mystère la plus humble demeure

 

Même pas une maison à peine une cabane

 

Un simple abri pour tous les lendemains du monde

 

Deuxième partie 

 

L'attente et la veille

 

De ma prairie comme d’un îlot je vois l’église de mon village croiser dans le flot des nuées

 

Le clocher est le mât dans les jours calmes ou de tempête

 

Et voici dans la brise ou le vent l’alerte joyeuse des cloches

 

Celle du hameau dans la forêt où l’ombre tremble autour d’un cierge

 

Aussi le carillon des grandes villes qui pétillent en attente de la Fête

 

Et pour les temps de gloire l'Arche et la Nef en un même vaisseau

***

La patience et les rêves passent sous la lanterne

 

L’hellébore noir attend l’hiver près des futaies pour devenir la rose de Noël

 

Près de l’autel le cierge attend la nuit pour ouvrir l’ombre comme un livre

 

Nées l’une et l’autre de lointains obscurs la flamme et la fleur regardent très haut vers les voûtes où se dissipent les parfums de la forêt et de l’encens

 

Et c’est à l’heure la plus sombre où elles vacillent que le vieux monde va s’éclairer et rajeunir

 

(Extrait de mon recueil Célébrations, Fêtes et Circonstances. © Éditions Orage-Lagune-Express. Tous droits réservés.)

Et en musique :

Extrait de l'oratorio de Noël de Camille Saint-Saëns (1835-1921) : (Tollite Hostias) :

- Version chœurs et orchestre

- Version orgue , transcription d'Eugène Gigout (1844-1925)

 

 

23 novembre 2020

Commerce

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Les jours où tu te sens un peu plus que d’habitude un pauvre type tu rencontres le diable occupé à essayer d’acheter et de vendre tout un tas de trucs

 

Tu lui dis que finalement

 

Vu que que tu n’es pas sûr qu’il existe le diable

 

Vu que tu n’es même pas certain qu’elle existe cette fameuse âme tu pourrais pratiquer le troc la lui échanger contre quelque chose qui te fait envie ou plaisir

 

Mais le diable te répond mon pauvre ami que veux-tu que je fasse d’une âme comme la tienne qui va contre son intérêt si ça lui chante 

 

Désolé mais ton âme n’a pas le profil que puis-je faire d’une telle âme qui s’amourache s’attache

 

Ton âme toujours à deux doigts de verser une larme en écoutant Salut d’Amour d’Edward Elgar

 

Ton âme plus elle vieillit plus elle aime

 

Ton âme plus elle pâlit plus elle préfère le rose et le vert tendres

 

Ton âme même pas grise à défaut d’être noire

 

Et le diable s’éloigne en haussant les épaules

 

Alors tu rentres dans l’église elle est déserte la musique d’orgue tombe comme une pierre sur les dalles séculaires lustrées par tant de pas qui ne laissent aucune empreinte

 

Tu donnes quelques pièces pour allumer la bougie d’une veilleuse et tu sors sous les étoiles qui brillent très loin et très haut telles des femmes inconnues

 

Extrait de mon recueil Poèmes du bois de chauffage (quatrième partie, La lune du matin et autres récits de l'homme invisible), © éditions Germes de barbarie et Christian Cottet-Emard, 2018.

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