19 juillet 2024
Exposition / Jean-Noël Grivat à la Grande Vapeur (Oyonnax, Ain)
Les sculptures de Jean-Noël Grivat semblent en germination continuelle, comme si la forme cherchait dans l’inquiétude et la force à s’extraire de la pierre et du bois. Parfois, il ajoute à l’impulsion naturelle qui fait l’aspect d’une racine ou d’une écorce sa propre intervention, non moins riche et tourmentée. Il lui arrive également de concentrer toute cette énergie qui cherche frénétiquement son cours dans la silhouette trapue d’un être qui paraît se préparer à bondir brusquement pour se dévoiler alors dans une sérénité que l’artiste donne l’impression de poursuivre sans parvenir à l’atteindre.
Mais dans son mystère, la pratique d'un art ne saurait se limiter à la quête d'une improbable sérénité. Ce qui conduit le geste d'un sculpteur tel que Jean-Noël Grivat consisterait peut-être à devenir non pas le créateur mais l'instrument de son œuvre, ce qu’à mes yeux il a réussi en un lent processus d’alliance avec les rythmes de la nature, notamment ceux des arbres, frênes, tilleuls, poiriers, épicéas, d'où surgissent les figures humaines dans toute leur animalité et les silhouettes rêvées de demi-dieux dans leur sauvage élan entre terre et ciel, en cet espace intermédiaire, celui de toute vie, d'où nous parlent ces créatures en mouvement entre le rêve de la réalité et la réalité du rêve.
Christian Cottet-Emard
Exposition à la Grande Vapeur, 62 rue Anatole France, Oyonnax (Ain).
Du mardi au samedi de 15 h à 19 h jusqu’au 31 août.
Entrée gratuite.
15:33 Publié dans art, Arts plastiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : grande vapeur oyonnax, exposition, art, sculpture, bois, frêne, poirier, tilleul, nature, forêt, campagne, ain, oyonnax, haut bugey, jean-noël grivat, blog littéraire de christian cottet-emard, rhône alpes, france, europe, grivat sculpteur
13 mars 2024
Carnet / Des virevoltants
Tumbleweed (virevoltant) : amas sphérique de plantes sèches coupées de leurs racines roulant au gré des vents.
L'actualité internationale très tendue que nous connaissons en ce moment nous montre à quel point il est inquiétant d'être gouvernés par des individus trop jeunes. La limite d'âge légale pour être président de la république et ministre (surtout premier ministre) devrait être comprise entre cinquante-cinq et soixante-quinze ans, ni plus jeune ni plus vieux.
Les électeurs qui se sont naïvement réjouis de la jeunesse de l'actuel président lorsqu'il est arrivé au pouvoir ont sans doute oublié que la jeunesse (comme la vieillesse) n'est pas une qualité mais un état. Aux plus hautes fonctions, celles qui requièrent sang-froid, mesure du langage et conscience du pouvoir des mots, la jeunesse n'est pas un atout, surtout dans les périodes de crise et tout particulièrement dans les moments de tensions internationales.
Le problème d'un dirigeant trop jeune est d'être, comme tous les jeunes, plus vulnérable à la blessure narcissique qu'un individu âgé, or rien n'est plus redoutable pour un individu (comme pour un groupe) que les conséquences de la blessure narcissique car celle-ci peut conduire toute personne qui en est la proie à réagir de manière irrationnelle voire, pire encore, à agir délibérément contre ses propres intérêts ou ceux de la collectivité s'il en est un leader. Au plus haut niveau de l'État, c'est effrayant. Bien sûr, la maturité ne protège pas totalement de la blessure narcissique mais elle permet de la relativiser et, pour les personnes les plus réfléchies, de la surmonter.
Ce qui peut aussi réguler les mécanismes aux conséquences dévastatrices qui s'enclenchent à la suite de la blessure narcissique à laquelle nous sommes tous exposés est la transmission, notamment avoir des enfants et vouloir leur transmettre quelque chose, un héritage moral, culturel ou matériel. Les liens du sang, lorsqu'ils sont sains, sont un excellent rempart contre les tentations destructrices et auto-destructrices consécutives à la blessure narcissique. Plus question de penser « après moi le déluge » lorsqu'on a une descendance. Or nos plus hauts dirigeants politiques actuels sont non seulement trop jeunes mais encore n'ont pas d'enfants, ce qui est bien sûr leur droit mais ce qui les conduit à entretenir un rapport au monde radicalement différent de celui de l'écrasante majorité de leurs administrés.
L'âge apporte du recul, y compris vis-à-vis de soi-même. La descendance donne une conscience étendue des racines, celles auxquelles puise l'individu et celles qu'il crée pour sa succession. Or nous sommes gouvernés par des individus de plus en plus jeunes, de moins en moins enracinés et donc de plus en plus éloignés de la réalité et du monde de leurs administrés. Nos « élites » sont composées d'éternels adolescents qui n'ont que l'intelligence de la gestion et de la technocratie mais qui n'ont pas la stature pour gouverner parce qu'ils sont inexpérimentés, capricieux, susceptibles et narcissiques, donc dangereux.
Il n'est pas aujourd'hui un seul grand chantier de la société où nos actuels dirigeants ne travaillent pas ouvertement contre les désirs, espoirs et revendications populaires (le gouvernement ne veut pas limiter et contrôler l'immigration issue de pays aux cultures opposées et incompatibles, refuse de rétablir les frontières, ne veut plus de petits agriculteurs, de petits commerçants, de petits propriétaires alors que le projet d'une vie est précisément celui d'accéder à la propriété, rejette les traditions locales cultuelles et culturelles, s'oppose à la famille qui est le dernier cercle de résistance à la collectivité quand celle-ci se fait oppressive et il combat l'idée de souveraineté nationale dans tous les domaines économiques et politiques où son rétablissement est demandé).
Voici les deux citations qui me semblent le mieux qualifier la nature de nos gouvernants actuels et leur action :
« Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant » (Ecclésiaste).
« Il faut que tout change pour que rien ne change » (Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard).
Et s'il fallait une image pour emblème de ces dirigeants, notamment le président, celle du tumbleweed (virevoltant) me paraît la plus tristement évocatrice.
01:24 Publié dans carnet, NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : carnet, note, journal, politique, gouvernement français, technocratie, europe, souveraineté nationale, immaturité, jeunesse, blessure narcissique, blog littéraire de christian cottet-emard, âge, transmission, tumbleweed, virevoltant, ecclésiaste, giuseppe tomasi di lampedusa, société, le guépard
02 février 2024
Pour les personnes d'Oyonnax et sa région,
mes livres les plus récents, notamment Chroniques oyonnaxiennes (Boulevard de l'enfance, tome 1) sont en vente à la librairie Buffet, 13 avenue Jean Jaurès, Oyonnax.
(Nouvelle édition. Texte intégral)
(Nouvelle édition)
Ces ouvrages sont aussi disponibles au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax.
00:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : librairie buffet oyonnax, christian cottet-emard, blog littéraire de christian cottet-emard, édition, librairie, kiosque hôpital oyonnax, littérature, ain, haut bugey, auvergne rhône alpes, france, europe, roman, nouvelle, récit, chronique, humour, fiction, essai, poésie, autobiographie, souvenir, carnet, note, journal