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03 avril 2022

La turbulente poésie de Claude Nougaro

 
La chanson et moi, ce n’est pas le grand amour. Cela ne me nourrit pas. J’entends toujours quelque chose qui cloche. Quand ce n’est pas la musique, ce sont les paroles. Le prix Nobel de littérature pour Bob Dylan, j’ai cru à une farce. À ce compte-là, créez un prix Nobel de la chanson et donnez-le à Claude Nougaro, même à titre posthume !
 
La musique et la poésie, je ne les trouve que chez deux chanteurs, Claude Nougaro et Paolo Conte. J’aimerais en ajouter d’autres mais pour l’instant... Un jour peut-être.
 
Nougaro sur scène, j’ai assisté deux fois au spectacle, à Oyonnax dans l’Ain et à Saint-Claude dans le Jura il y a longtemps. Lorsqu’il a chanté à Oyonnax, j’étais journaliste et mon chef d’agence m’avait demandé d’écrire un « avant-papier » . J’en fus réduit à exhumer de vieux magazines pour trouver de quoi dire. Heureusement pour moi, ce fut mon chef à qui il arrivait de pousser la chansonnette qui couvrit la conférence de presse de Nougaro. Il en revint surexcité et j’entendis pendant des jours filtrer de son bureau des bribes de chansons fredonnées avec un accent parfaitement imité.
 
Cet étrange phénomène de contagion m’incita à essayer de comprendre l’effet Nougaro sur le public du grand théâtre du centre culturel Aragon, une salle comble de six cents places alors que les difficultés professionnelles commençaient pourtant pour le musicien. Ce soir-là, un ami prit de superbes photos de l’animal de scène, hélas au moment où il s’affubla d’une impressionnante tête de taureau qui masquait l’intégralité de son visage !
 
Un peu plus tard, c’est par Nougayork, cet album de la renaissance boudé par les snobs et les vieilles barbes de Télérama (entre autres), que je revins à Nougaro et que je compris enfin qu’il était non seulement un chanteur mais encore et surtout un poète et un musicien. J’embarquai alors pour la série des autres albums de sa nouvelle période, Pacifique, Chansongs, L’Enfant phare et Embarquement immédiat. Et puis Nougaro a lui aussi embarqué mais pour le voyage sans retour et les CD ont un peu pris la poussière. Il n’est pourtant pas rare que sa voix me parvienne encore : le gardien de phare est rond / y s’prend pour un pharaon... Je suis prisonnier des nuages / vous me direz : « comment ça s’fait ? »...  La poésie c’est mon dada / et l’utopie mon topo...
 
On dit souvent d’un défunt que la première chose à disparaître de notre souvenir est sa voix, ce qui n’est absolument pas le cas pour Nougaro. Comment oublier cet accent, ce grain, ce ton, cette élocution de gourmet savourant cette langue française qui était sa maison et sa nourriture ? Moi ma langue c’est ma vraie patrie et ma langue c’est la Française / Quand on dit qu’elle manque de batterie / c’est des mensonges, des foutaises / Ceux qui veulent lui casser les reins / je leur braque mes alexandrins / Vive l’Alexandrin / la bête aux douze pieds qui marche sur la tête...
 
Quelle audace pour un jazzman de chanter en français mais surtout, quelle déclaration d’amour à la turbulente poésie !
 
Claude Nougaro, Prisonnier des nuages.
 

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04 novembre 2021

Carnet / La soupe à la grimace

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La sinistre période politique que nous traversons vient de loin. La crise sanitaire et sa gestion par un pouvoir désormais drogué aux restrictions des libertés de base (évidemment pour notre bien) n’en est que le puissant et brutal révélateur.
 
Les injonctions à se soumettre aux diktats de la nouvelle religion de la santé se font de plus en plus nombreuses et précises. Le temps est maintenant aux mesures décomplexées de rétorsions contre les « récalcitrants » et au large et désespérant consentement de ceux qui les désignent comme des délinquants. (On lira à ce propos les récentes déclarations immondes de Noam Chomsky).(1)
 
Les sourires des comédiens embauchés pour distiller la propagande, notamment la propagande sanitaire, virent aux rictus et cela non plus ne date pas d’aujourd’hui car on les voit depuis longtemps fendre les visages sur les prospectus et publicités des assureurs, des mutuelles et d’une manière générale de toutes les entreprises dans leurs campagnes de communication. On a beau jeu de se gausser des militaires hilares de la Corée du nord et de son dirigeant au sourire de cire, ce même sourire jadis plaqué sur la face lunaire de Mao et de ses complices en oppression.
 
Chez nous, aujourd’hui, ce sourire hideux et permanent circule partout dans notre presse et sur nos écrans, au journal télévisé et dans les interminables tunnels de publicité. Il passe même dans les voix dont il déforme l’élocution, ces voix qui nous somment ad nauseam, dans les bandes sonores des supermarchés, de bouger plus, de consommer avec modération, de pratiquer un sport... 
 
Il existe une expression pour désigner cette sorte de sourire obligatoire : le sourire carnassier. Moi, ce sourire m’évoque aussi une autre image souvent employée dans ma famille durant mon enfance, la soupe à la grimace qui désignait à l’origine l’action de bouder, de faire la tête ou plus généralement l’expression hostile d’un visage. Au moins, on savait à quoi s’en tenir mais désormais, la soupe à la grimace est un sourire figé, un sourire factice, grimaçant comme l’époque que nous vivons maintenant.
 
La soupe à la grimace est une potion amère et toxique qui nous est en particulier servie par les communicants et de très nombreux journalistes dont on dit souvent des plus compromis avec le pouvoir et les idéologies dominantes, hygiénistes ou soi-disant progressistes, qu’ils servent la soupe. Je le répète, le phénomène n’est pas nouveau mais aujourd’hui, il vire au cauchemar qui s’installe massivement dans le réel.
 
Image : montage CCE
 
(1) Suite au commentaire ci-dessous de Un lecteur intéressé concernant les déclarations de Chomsky, afin que chacun puisse se faire une opinion, je relaie le désintox de la chaîne Arte
Si cette précision semble effectivement nécessaire, je n'en pense pas moins que la position de Chomsky sur l'isolement qu'il préconise pour les non-vaccinés et, en dernier recours, s'ils deviennent indigents, l'aumône de la collectivité, reste une infamie.

29 avril 2021

Revue Instinct nomade : Marguerite Duras

 

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Le mot de l'éditeur :

Voici la couverture complète (à plat). José Correa a peint une fresque où la jeune Marguerite Donnadieu se transforme, telle une chrysalide, en une artiste protéiforme jusqu'à devenir "la Duras". 

Présentation du dossier : 

Pour la septième livraison de la revue Instinct nomade, nous avons choisi Marguerite Duras qui, disparue en 1996, a été une romancière, une dramaturge, une journaliste et une cinéaste sans limites, outside. Caricaturée ou glorifiée, elle a toujours assumé sa vie, a toujours écrit et fait exactement ce qu'elle voulait, en dehors des modes. Pour ce dossier nous avons réuni ceux qui l'aiment, les plus nombreux, et ceux qui la détestent (il y en a). Certains ont partagé un moment sa solitude, d'autres l'ont dessinée ou photographiée, quelques uns ont mis en scène ses œuvres ou lui ont consacré une thèse, d'autres enfin ont simplement lu ses livres, vu ses pièces ou ses films et ont voulu partager leur émotion. Ils sont une trentaine, de tous âges, à s'être retrouvés en ce lieu, tous fascinés par cette femme d'exception.

L'objet 

Le numéro fait 266 Pages (dont 200 pour le seul dossier "Marguerite Duras, il est interdit d'interdire !"

- 130 illustrations : photos de Jean Mascolo, Hélène Bamberger, Michel Giniès, Catherine Faux et de quelques autres ; dessins de José Correa, Jean-Yves Bertin, Jacques Cauda, Philippe Iunk. 

- Liste des contributeurs : Florence de Chalonge, Alain Vircondelet, Xavière Gauthier, Aliette Armel, Jocelyne Sauvard, Olympia Alberti, Maud Andrieux, Jane Sautière, Michèle Ponticq, Simona Crippa, Olivier Steiner, Jacques Ibanès, Micheline Simon, Marc Alpozzo, Frantz Vaillant, Stéphane Lambert, Bernard Lonjon, Micheline Simon, Christian Cottet-Emard, Daniel Malbranque Chloé Chouen-Ollier, Sylvie Thorel, Jill-Elyse Grossvogel, Laurie Leiner, Jean-Louis Kuffer, Emilie Mazeau-Langlais, Patrick Combes, Gérard Allibert, Marie-Laure Ruiz-Maugis, Emile Brami...

Pour se le procurer : en librairie, chez l'éditeur et, pour ceux qui le souhaitent, sur le site Amazon. Commande possible dès aujourd'hui pour une livraison vers le 10 mai.
Pour le commander chez l'éditeur: chèque à l’ordre de Bernard Deson (17€ + 4€ port), éditions Germes de barbarie – 619 rue Henri de Navarre 24130 Le Fleix Tél. : 06 75 96 04 55 ou paiement Paypal : bdeson@yahoo.fr

Mes contributions à ce numéro :

Un article : Marguerite Duras et la vie matérielle.

Un petit essai : Qui a peur de l'autobiographie ?