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16 janvier 2023

Carnet / Dix ans sur les réseaux sociaux : mon bilan provisoire. 

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Petits malentendus sans importance

J’ai commencé à utiliser internet, en particulier le circuit des blogs, pour promouvoir mon activité littéraire en priorité. L’extension à Facebook n’était au début que la continuité de ce processus. Dans un second temps, j’ai ouvert cet espace toujours principalement dédié à la littérature à des interventions plus politiques, ce qui m’a amené à un constat amusant : les personnes qui se sont au début rapidement ajoutées en nombre à ma liste de contacts étant en majorité issues de la gauche culturelle parce qu’elles me croyaient de leur bord en raison de mon activité littéraire ont été surprises ou déçues de mes positionnements politiques (je précise que je ne suis inscrit à aucun parti même si le sinistre épisode du passeport vaccinal m’a rapproché de certains d’entre eux). Parmi ces gens, quelques-uns m’ont fait part directement de cet étonnement et de cette déception, en un mot de leurs reproches auxquels je n’accorde évidemment aucune importance. 

Je m’attendais donc à voir ma liste de contacts rapidement et drastiquement réduites mais rien de tel ne se produisit. Au contraire, je gagnai même en diversité d’opinions et de personnalités. Il y eut certes quelques rares départs (rapidement compensés par de nouveaux arrivants) mais je serais bien incapable de les identifier. À partir d’un certain nombre de contacts, dès qu’on arrive à plusieurs centaines, on peut difficilement savoir qui s’en va, sauf s’il s’agit de personnes proches et très actives sur vos pages.

Une expérience inédite

Contrairement à ceux qui sous-estiment la portée et l’intérêt des réseaux sociaux par réflexe corporatiste (les journalistes encartés, j’allais dire officiels mais ceci est en train de devenir un pléonasme dans une presse largement subventionnée), par dédain relevant souvent du mandarinat (de nombreux universitaires — on se souvient du raccourci entre le comptoir de bistrot et internet de feu Umberto Eco, intellectuel pourtant brillant mais pas à l’abri des réductions hâtives et à l’évidence peu documentées), par crainte voire panique (les politiques et les responsables d’organisations syndicales qui perdent le contrôle de leurs sympathisants et adhérents), je considère quant à moi ces réseaux sociaux comme des médias à part entière, comme un phénomène de société extrêmement important et comme une expérience d’auteur totalement inédite dans l’histoire de la publication et des rapports entre auteurs et éditeurs. Petite parenthèse, j’ai la même analyse en ce qui concerne les plateformes d’édition personnelle (notamment celle d’Amazon que je considère comme la meilleure) parce qu’elles suscitent aussi la condescendance et la crainte des maisons d’édition et de tous les représentants de la bien nommée « chaîne du livre » , tous ces détenteurs de monopoles ayant bien compris la concurrence redoutable déjà à l’œuvre à leur encontre.

Pourquoi pratiquer les réseaux sociaux ? …

Revenons essentiellement aux réseaux sociaux. Comme tous les outils, les résultats dépendent de la manière dont on s’en sert et surtout du but recherché. Personnellement, je n’y suis pas forcément pour me faire des amis mais pour informer le public de mes activités littéraires et bien sûr de la parution de mes livres. Dans le domaine politique, je n’y suis pas non plus pour convaincre la foule d’individus qui ne pensent pas comme moi (ni bien sûr pour être convaincu par eux) mais pour contribuer à l’existence d’un débat contradictoire qui ne s’exerce plus dans la majorité des grands médias, le véritable objectif étant plutôt de m’adresser aux indécis, à ceux qui cherchent à se faire eux-mêmes une opinion au spectacle (c’en est un) des contradictions, des disputes voire des affrontements entre interlocuteurs et adversaires.

… Et pourquoi y rester ? 

C’est sur ce dernier plan que j’entame désormais une réflexion sur ma pratique actuelle des réseaux sociaux, surtout Facebook qui est celui où l’on argumente et écrit encore. Avant de m’expliquer sur ce point précis, je rappelle que je distingue trois phases dans l’évolution du comportement sur Facebook : celle des débuts, la première, où l’on se regroupe, la seconde où l’on dialogue, où l’on échange, et puis la troisième, celle où l’on renonce aux deux premières en se contentant de tenir sa position. À ce stade, pourquoi rester ? 

La question se pose d’autant plus lorsqu’on se retrouve, comme moi, avec une liste de contacts aux trois quarts constituée de personnes avec qui l’on est si peu d’accord que l’on s’en tient désormais à un silence prudent, à une sorte de réserve plus ou moins hostile qui finira un jour ou l’autre par une radiation de la liste de contacts ou, de manière plus sournoise, par l’utilisation de quelques procédures techniques offertes par Facebook pour, en toute discrétion, exclure quelqu’un ou s’exclure soi-même pour éviter ainsi de « virer » brutalement ou de partir en claquant la porte. On peut par exemple configurer pour cesser de voir les publications de quelqu’un en les masquant provisoirement pendant un certain temps. On peut sélectionner les personnes de la liste de contacts qui pourront voir ou non ce que vous publiez sans que ces gens s’en rendent compte. Il m’arrive (certes rarement) de procéder ainsi ; et j’imagine bien qu’on puisse me réserver le même traitement. Personnellement, je « vire » très rarement car je préfère que le « ménage » se fasse tout seul. Parvenir à ce stade de réflexion indique-t-il que les limites de l’outil du réseau social sont atteintes ? Peut-être.

Des ondes à la toile : espoirs, déceptions et limites

Cette éventualité me ramène à une de mes anciennes expériences médiatiques, celle liée à la fin du monopole d’État de diffusion sur la bande FM en 1981, un événement vécu comme un progrès considérable grâce auquel les radios pirates devinrent des radios libres. La mesure semblait ouvrir de belles et vastes perspectives propices à la démocratisation de la culture, à la liberté d’expression, au débat, à la créativité, à l’échange social, à la vie associative, autant de bienfaits qui décidèrent le jeune homme de vingt-deux ans que j’étais à m’investir en produisant et en animant assez longtemps des émissions culturelles hebdomadaires. 

Hélas, la déception se révéla à la mesure des espoirs suscités, la plupart des radios libres à véritable contenu rédactionnel ayant peu à peu dérivé vers l’adoption de programmes stéréotypés pour finir par se faire supplanter par des radios essentiellement commerciales du genre de celles qu’on entend désormais déverser leurs décibels, leur matraquage publicitaire, leurs rengaines débiles et leur musique d’ascenseur dans les supermarchés et les salons de coiffure. 

Mettre à disposition des populations un puissant outil d’expression et de communication ne signifie pas que ces mêmes populations aient forcément le désir de s’en emparer ou d’en faire un usage créatif. Des ondes à la toile, à plus de quarante ans d’intervalle, l’histoire semble vouloir se répéter…

26 avril 2019

Carnet / Édition : des sujets qui fâchent

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Si je peux facilement comprendre les griefs des libraires à l’encontre d’Amazon, j’ai un peu plus de mal avec l’hostilité affichée des éditeurs envers ce spécialiste de l’auto-édition.

J’entends toujours les éditeurs (petits et grands) se plaindre d’être ensevelis sous des piles de manuscrits non sollicités qu’ils reçoivent par la poste.

Ne devraient-ils pas plutôt se réjouir d’être progressivement délestés de tous ces textes indésirables dont une grande part peut désormais converger vers les plateformes d’auto-édition telles qu’Amazon ?

En outre, je me demande bien en quoi les relations entre écrivains et éditeurs travaillant dans le circuit classique de l’édition peuvent être compromises par la possibilité offerte à des auteurs qu’ils ne publieront jamais de s’éditer eux-mêmes.

Le patron de la librairie Ombre blanches emploie le mot autorité, certes plus noble, mais c’est en réalité de pouvoir qu’il s’agit. Ce que je lis dans cette hostilité générale envers l’auto-édition relève à mon avis de l’angoisse de la perte d’un pouvoir demeuré longtemps sans partage.

Pour qui s’intéresse à ces questions, je renvoie à un article que j’ai publié dans le troisième numéro de la revue Instinct nomade consacré à l’écrivain Joseph Delteil et sur ce blog ici et .

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22 janvier 2019

Carnet / L'auto-édition en débat

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Opposer les deux systèmes (édition classique et auto-édition) n’a guère de sens. Je trouve que les deux peuvent être complémentaires pour les auteurs.   

 

En ce qui concerne l’édition classique, je précise qu’il n’est pas dans mon propos de dénigrer le travail des éditeurs, petits et grands mais d’attirer l’attention sur ce qui rend le circuit habituel de moins en moins attirant lorsqu'on veut publier. Pour plus de précisions techniques sur ce dernier point, je renvoie au très intéressant témoignage d’un éditeur qu’on peut lire sur Facebook.

 

À propos de la qualité littéraire   

 

Je ne pense pas que les éditeurs soient les seuls garants de la qualité littéraire, ce qu’ils affirment parfois avec solennité parce qu’ils sentent qu’une partie de leur pouvoir leur échappe lorsque les auteurs s’efforcent de reprendre un peu la main sur leur création grâce aux nouveaux outils de l’auto-édition.

 

La qualité littéraire est une notion bien subjective. L’exemple des rapports entre un écrivain comme Raymond Carver et l’éditeur qui lui a apporté le succès en témoigne. Cet éditeur est massivement intervenu sur de nombreuses nouvelles de Carver en les allégeant, en les élaguant, en les rabotant littéralement, parfois au grand désespoir de Carver (il existe une correspondance à ce sujet). Finalement, la publication de ces nouvelles dans la version de l’éditeur a contribué à créer dans le grand public l’image d’un Carver champion de la ligne claire et de la concision. On sait maintenant qu’il s’agissait d’un mythe grâce à la publication simultanée des versions retaillées par l’éditeur et des originaux de Carver au style beaucoup plus touffu et aux développements beaucoup plus importants.

 

De l’idée que je me fais de la qualité littéraire, celle-ci est pour moi beaucoup plus présente dans les originaux de Carver que dans le rewriting de son éditeur. Question de goût personnel, donc. Si Raymond Carver avait eu accès aux possibilités qu’offre aujourd’hui l’auto-édition, il n’aurait peut-être pas souffert des modifications qui lui furent imposées sans ménagement mais peut-être aurait-il aussi été privé de son considérable succès commercial dans les dernières années de sa courte vie.

 

Sur l’aspect technique de l’auto-édition

 

Il est vrai que beaucoup de compétences techniques en de nombreux domaines sont requises pour parvenir à un résultat professionnel, ce qui n’est pas forcément compatible avec la disponibilité et le travail que demande l’écriture. On peut se faire aider pour cela. Il existe différents prestataires en ligne qui proposent des solutions d’impression à la demande. La plus efficace et la plus fiable est à mon avis celle d’Amazon quoiqu’on puisse penser en bien ou en mal de ce géant commercial.

 

La promotion sur les réseaux sociaux

 

Je pense que les réseaux sociaux sont de bons outils, non pas pour « se faire sa petite gloire personnelle » comme on en fait le reproche à ceux qui s’efforcent de les utiliser intelligemment mais pour faire de la promotion, ce qui n’est honteux ni pour un éditeur ni pour un auteur auto-édité.

 

Sujet sensible : la diffusion

 

L’argument de l’éditeur « qui se charge de la diffusion » revient toujours lorsqu’il s’agit de dénigrer l’auto-édition. Oui, il s’en charge mais pas longtemps dans le cas fréquent du primo-romancier qui a des difficultés au démarrage. Comme les chiffres cités dans mon article du 10 janvier en témoignent, les bataillons d’inconnus publiés par l’édition classique dans le contexte de surproduction des rentrées littéraires cessent rapidement d’être diffusés et distribués.

 

On en retrouve parfois dans les salons du livre en province avec des piles d’ouvrages qu’ils doivent gérer eux-mêmes. Dans ces cas déprimants, l’éditeur n’a pas forcément les moyens, le temps voire l’envie d’accorder de nouvelles chances, de travailler dans la durée ainsi que cela arrivait encore il y a bien longtemps, à une époque où un auteur finissait parfois par émerger au bout de trois, quatre, cinq, six livres ou plus.

 

Dans un tel contexte, mieux vaut une auto-édition bien menée chez un prestataire solide, ce qui permet à l’auteur d’éviter la blessure narcissique, de se confronter à la réalité du marché du livre, de ne pas devoir attendre un ou deux ans entre la signature de son contrat et la publication et, cerise sur le gâteau, de rester propriétaire de ses droits. Sur ce dernier point, je peux témoigner qu’il est désagréable de se retrouver avec un livre captif dont l’éditeur ne s’occupe plus, mésaventure évidemment impossible dans l’auto-édition.