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30 mars 2020

Carnet / Haïkus et amuse-gueules

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J’essaie parfois de lire des haïkus mais mes tentatives sont brèves car malgré l’indéniable beauté que l’on peut rencontrer dans cette forme, mon esprit cent pour cent occidental s’adapte décidément mal à cette lecture. Et je ne parle pas des querelles byzantines entre les gardiens sourcilleux de la tradition de composition et ceux qui préfèrent s’en inspirer pour l’adapter librement.

Une brassée de haïkus me fait le même effet qu’un apéritif dinatoire raffiné ou la nouvelle cuisine : après ces amuse-gueules, quand est-ce qu’on passe à table ?

Le haïku ne me nourrit pas.

Cela me rappelle cette soirée commencée dans un restaurant vénitien certes excellent mais dont l’expertise en cuisine légère ne risquait pas de faire culpabiliser les convives soucieux de leur ligne et de leur poids. Sur le chemin du retour à l’hôtel, dans les rues désertes de Venise, j’ai dû imposer à mes compagnons de table navrés quelques détours vers les rares estaminets en train d’éteindre leurs néons où des employés fatigués mais compatissants acceptèrent de me vendre le restant de sandwiches thon-artichaut-oeufs-mayonnaise d’allure un peu flagada mais pas mauvais quand même.

Une fois à l’hôtel, bien après vingt-trois heures, jugeant imprudent d’aborder la nuit sans diluer tout ce pain de mie, je trouvai par bonheur le bar encore ouvert. Mon irruption fit sursauter le barman somnolent en veste blanche et à la cravate noire légèrement de travers. Il me gratifia d’un sourire reconnaissant lorsqu’il constata qu’ayant à peine grignoté de vieilles chips et vidé mon verre de grappa, je n’avais pas l’intention d’en commander deux ou trois autres en lui racontant ma vie.

Quel rapport avec les haïkus ? Lointain, je l’admets.

 

01 septembre 2016

Derniers jours d'août

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Rêvasser chez moi, devant la maison...

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Et derrière la maison, attendre...

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L'instant du nuage.

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Avec le livre qu'il faut.

 

 

14 juillet 2014

Ebálides éclaire tout en finesse l’orfèvrerie musicale de Haendel

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Allez, un petit jeu. Prenons les mots faste, majesté, prestance, et plaçons-les très vite en correspondance avec un immense compositeur : Haendel, évidemment nous vient à l’esprit.

Et nous voici tout de suite sous l’emprise automatique d’images de fontaines somptueuses et de feux d’artifices évidemment royaux ! Nous adorons. Mais parfois, tout cela brille tellement que nos sens, aussi bien l’ouïe que la vue — car la musique est aussi un art qui « se voit » — peuvent parfois s’émousser devant tant d’éclat.

C’est ici, pour réussir à stimuler de nouveau notre écoute, raviver et affiner notre curiosité et notre perception musicale, qu’intervient en toute subtilité Ebálides, le bel ensemble qui réunit autour de l’organiste et claveciniste Elena Doncel un groupe de musiciens issus des meilleures écoles européennes de musique ancienne.

Ce moment de grâce s'est produit à Nantua samedi 12 juillet dans l’abbatiale pavoisée d’inhabituelles lumières propices aux histoires (la musique raconte plus encore que les mots) partagées avec le public par Amandine Solano, violon, Constance Chmiel, flûte à bec et traverso, Pablo Garrido, violoncelle baroque, et Florence Grasset, chant, autour d'Elena Doncel.

La statue  du compositeur s’est alors animée sous les voûtes pour nous envoyer son salut, à nous, mélomanes heureux de nous souvenir, grâce à Ebálides, que dans la profusion de ses grandes œuvres, Georg Friedrich Haendel était aussi un orfèvre de la forme brève.

Christian Cottet-Emard

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