Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27 décembre 2018

Parfois le chat

chat,félin,yeux dechat,christian cottet-emard,poèmes du bois de chauffage,éditions germes de barbarie,le fleix,périgord,dordogne,aquitaine,france,europe,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,poésie,poèmes narratifs,librairie mille feuilles oyonnax,ain,haut bugey,rhône alpes,

Parfois le chat me regarde d’un air sérieux comme mon père

 

L’air de dire tu sais on n’est pas sur Terre pour rigoler tous les jours

 

Alors pourquoi ?

 

 

Extrait de mes Poèmes du bois de chauffage et autres récits de l'homme invisible, éditions Germes de barbarie. (Pour Oyonnax et sa région, livre en vente à la librairie Mille feuilles, rue Anatole France, Oyonnax)

Précision : cette illustration n'est destinée qu'à cette note en ligne et ne figure pas dans l'ouvrage. Il s'agit d'un détail d'art de rue que j'ai photographié en me promenant à Lyon. 

19 décembre 2018

Un article de Jacki Maréchal à propos de mes Poèmes du bois de chauffage

jacki maréchal artiste plasticien,texte,littérature,poésie,récits,poèmes narratifs,oyonnax,ain,rhône-alpes,haut bugey,christian cottet-emard,poèmes du bois de chauffage et autres récits de l'homme invisible,éditions germes de barbarie,périgord,le fleix,dordogne,aquitaine,blog littéraire de christian cottet-emard,critique,note de lecture,article,librairie,médiathèquePOEMES DU BOIS DE CHAUFFAGE Christian Cottet-Emard
par Jacki Maréchal, artiste plasticien

Le lecteur qui prend les mots pour des choses plutôt que pour des signes sera bien marri à la lecture des Poèmes du bois de chauffage, il est vrai que comme le dit Christian Cottet-Emard, lorsque « le cerisier monte au ciel dans le vent il ressemble à un grand adolescent ». Enfance, adolescence, âge adulte, là n’est pas la question mais on sent bien que le compositeur de ce recueil « s’ensauvage » de tous vécus, qu’ils soient de l’infime de son quotidien ou du souvenir d’un cher disparu : « Parfois mon chat me regarde d’un air sérieux comme mon père ».
 
J’emploie ici le terme compositeur en conscience, parce que j’ai perçu ce livre comme une véritable partition de petites notes, qui sonnent en grand, comme lorsqu’on laisse la pédale du piano, en harmonie à la fois poétique et philosophique. Une composition à l'apparente simplicité où le musicien dirait en notant sa partition : « Je me comporte donc avec le temps comme quelqu’un qui a gagné à un jeu de hasard ».
 
Christian nous offre là davantage encore que ce que l’on pourrait de toute façon sentir comme un bijou au « parfum de neige » (et de bois de chauffage). Dans ce recueil, des petites pépites s’enchaînent, sans que la ponctuation d’ailleurs n’y soit jamais présente et tout cela se lit comme une source qui coule, fraîche et apaisante. J’y trouve parfois une solitude à la Fernando Pessoa, mais chez Christian Cottet-Emard elle ne fait jamais drame, rattrapée qu’elle est par sa capacité à sourire, souvent, avec malice, de lui-même et de la dérision du monde : « …le dernier des ratés peut contempler tranquille le ciel » ou alors : « Certains arbres attendent d’être vieux pour faire l’amour »
 
Vous l’aurez compris, ce recueil est à la fois bucolique et philosophique, une philosophie à l’antithèse d’elle-même puisqu’elle est indifférente à toute tentative d’explication du monde et de l’individu. Si vous montez à bord vous aurez plutôt la sensation d’un grand poème qui se lit aussi facilement qu’un haïku — il a du haïku l’apparente facilité et la profondeur non bavarde — il se déroule là, sous nos yeux, comme des herbes qui se penchent en semblant accepter le vent à la manière d'un ami caressant le dos des choses. La magie singulière des phrases, des mots, des lettres de ces poèmes du bois de chauffage vous laissera songeur, au sommet d’une montagne. Et à cet endroit qui vous paraîtra tout à fait votre place, vous vous sentirez vite voisin ou familier de Christian Cottet-Emard, mais chaque fois cette approche physique sera furtive, comme si vous écoutiez à la porte et que le vide entre les mots se fasse sentir... Comme si Christian vous murmurait sans cesse : « L’eau le long du saule est son seul chant dans le soleil ».
 
Je conseille fortement la lecture de ces Poèmes du bois de chauffage et autres récits de l’homme invisible, c’est peut-être le meilleur des livres de Christian Cottet-Emard, mais attention, choisissez un moment où votre disponibilité est réelle et éveillée, les choses les plus simples sont toujours les plus exigeantes, elles ont besoin d’espace…
 
Jacki Maréchal
 
* Toutes les citations sont tirées du recueil.
Pour Oyonnax et sa région, ouvrage en vente à la librairie Mille Feuilles, rue Anatole France. 
 

16 novembre 2018

La postface de mon recueil Poèmes du bois de chauffage

poèmes du bois de chauffage,la vie au bord,paysage / évasion,la lune du matin,et autres récits de l'homme invisible,christian cottet-emard,auteur,éditions germes de barbarie,le fleix,dordogne,poésie,littérature,récit,poésie narrative,blog littéraire de christian cottet-emard,postface,preben mhorn,édition,publication,lézard,message,andré breton,clair de terre,épervier incassable,marius le bernois,brocanteur,livres anciens et d'occasion,berne,suisse,nature,campagne,ville,Je ne crois pas si bien connaître l’auteur des Poèmes du bois de chauffage, de La vie au bord, de Paysage / Évasion et de La lune du matin. Je suis bien étonné que les circonstances m’aient amené à écrire la postface d’un de ses livres.
 
Les titres de ces quatre suites et de ce grand poème étrangement réunis en un volume témoignent d’une faible confiance en la poésie et, d’ailleurs, en quoi que ce soit. J’en veux pour preuve la notule dans laquelle il prend le contrepied d’André Breton, un poète qu’il admire mais qu’il n’aurait pas forcément aimé rencontrer : Il y a un message au lieu d’un lézard sous chaque pierre (extrait d’Épervier incassable dans Clair de terre). On trouvera donc plus le lézard que le message sous les pierres dans cette poésie qui n’en est pas vraiment une si l’on en croit l’homme décalé, ni campagnard ni citadin, certes disponible aux signes du monde parfois lisibles dans les lignes du bois mais distant vis-à-vis de toute idéalisation de la nature. Ainsi, le narrateur des Poèmes du bois de chauffage n’est-il pas en quête d’une expérience spirituelle de la nature qui constitue pourtant le cadre intime de sa vie quotidienne.
 
Il en va de même dans l’environnement souvent moins rustique et plus urbain de La vie au bord, un ensemble qui devait à l’origine s’intituler Flash code, titre auquel l’auteur a renoncé pour le réserver à une autre série en voie de publication. La ligne narrative de La vie au bord diffère peu de celle des Poèmes du bois de chauffage. Thématique restreinte, expression volontairement relâchée voire revendication d’une certaine trivialité mais nul excès de noirceur dans ces paysages à peine ébauchés tels des croquis dans un carnet virtuel où glissent parfois des silhouettes furtives et silencieuses. Bien qu’en marge de tout groupement et de toute chapelle, C C-E se reconnaît tout de même en matière d’écriture apparentée à la poésie dans la tendance au retour à la narration en ce début du 21ème siècle. Il est donc logique de trouver des personnages dans ses poèmes.
 
Paysage / Évasion se veut autant narratif que les deux ensembles précédents mais s’en éloigne par son ton plus grave et son rythme plus ample accordé à celui de la marche du narrateur. L’emploi de la deuxième personne du singulier n’est pas une figure de style mais plutôt une allusion ironique à l’habitude de parler tout seul lorsqu’on est isolé et mélancolique.
 
On retrouve ce mode de narration à la deuxième personne dans La lune du matin. Le sous-titre et autres récits de l'homme invisible exprime le paradoxe de l'individu occidental tiraillé entre le désir de reconnaissance et l'aspiration à l'anonymat.
 
Au moment de conclure, je m’aperçois que j’ai adopté un ton un peu trop sérieux pour évoquer ces quatre ouvrages alors que leur auteur est le premier à les considérer comme des fantaisies mineures en raison, de son propre aveu, de leur composition aléatoire et paresseuse.
 
poèmes du bois de chauffage,la vie au bord,paysage  évasion,la lune du matin,et autres récits de l'homme invisible,christian cottet-emard,auteur,éditions germes de barbarie,le fleix,dordogne,poésie,littérature,récit,poésie narrative,blog littéraire de christian cottet-emard,postface,preben mhorn,édition,publication,lézard,message,andré breton,clair de terre,épervier incassable,marius le bernois,brocanteur,livres anciens et d'occasion,berne,suisse,nature,campagne,ville,flash codeNotre ami commun, le brocanteur et vendeur de livres d’occasion Marius le Bernois, aurait peut-être été plus inspiré que moi dans l’art de commenter des poèmes fabriqués avec ce que l’auteur avait sous la main, une grosse pierre, des brins d’herbe, du bois sec, des bâches qui claquent comme des voiles dans le vent, des branchages tombés, une petite cafetière italienne, des souliers usés, une encyclopédie pour enfants intitulée Pourquoi, comment ? , un parasol qui a déteint, une guirlande de Noël électrique, une photo d’oiseau mort, un rétroviseur de tramway de Lisbonne et un portrait de femme peint sur tôle ondulée. Car ce que nous nommons très doctement poésie, est-ce si éloigné de ce bric-à-brac ?
 
Preben Mhorn