19 janvier 2024
Carnet / Les « poètes » du Printemps vent debout contre Tesson
Je n’ai jamais réussi à prendre au sérieux Sylvain Tesson, aventurier d’opérette, Popeye the sailor man du lac Baïkal, même s’il ne dit pas toujours des bêtises, mais voilà qu’à son encontre la bronca du petit marigot de la poésie subventionnée, politiquement correcte et wokiste à l’occasion de sa nomination comme parrain du flatulent printemps des poètes me le rend tout à coup beaucoup plus sympathique ! Qu'importe, cela ne changera pas grand-chose aux miasmes annuels de cette usine à gaz qu'est le Printemps des poètes.
01:49 Publié dans carnet, NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : printemps des poètes, sylvain tesson, poésie, wokisme, politiquement correct, ligues de vertu, poésie subventionnée, blog littéraire de christian cottet-emard, carnet, humeur, nouvelles du front, tempête dans un verre d'eau
18 janvier 2024
Conseils aux écrivains qui s’installent à la campagne
Les villes connaissent un tel développement qu’on finit par y rencontrer trop d’êtres humains. Le contact humain est comme toutes les bonnes choses, il ne faut point en abuser. Aussi avez-vous décidé d’écrire à la campagne. Bien, mais n’oubliez pas que les êtres humains peuplent aussi les zones rurales. Vous pourriez en croiser un lors de vos promenades, y compris dans les forêts les plus profondes.
Lors d’une rencontre inopinée avec un autochtone, préférez le classique bonjour au problématique holà mon brave ! peu prisé des ruraux du vingt-et-unième siècle et encore moins des néo-ruraux, vous savez, les citadins en rupture qui construisent à côté de leurs fermes rénovées des yourtes, des wigwams ou des tipis pour y animer des stages avec hébergement Feng shui tels que Développement personnel et lombriculture, Tondre la chèvre angora ou Reconnaître une empreinte de dinosaure. Si l’autre promeneur ne vous a pas détecté, vous pouvez toujours vous carapater dans un taillis ou vous dissimuler derrière un buisson mais j’attire votre attention sur les risques d’une telle stratégie en période de chasse, surtout si vous avez jugé opportun d’étrenner ce jour-là Loden et chapeau tyrolien à plume.
La vie à la campagne ne nécessite pas d’habit particulier mais ce n’est pas une raison pour survoler tout nu le potager comme des néo-ruraux de ma connaissance qui proposent un stage Accro-branche et sauna finlandais. N’en rajoutez pas trop dans l’élégance rustique. Le costume de tweed n’est pas indispensable, au comptoir de la supérette locale, à l’achat d’une baguette, d’une bouteille de rouge et d’un fromage surpris en flagrant délit de tentative d’évasion. Misez plutôt sur de bonnes chaussures adaptées aux longues soirées d’hiver pour lesquelles je recommande les pantoufles à motifs écossais de la marque J’y vais (100 % laine avec semelles antidérapantes) bien que les dérapages en pantoufles soient assez rares. À la campagne, la tentation est grande de chausser les pantoufles en permanence. Si vous avez tendance à les porter même pour les courses à la supérette, reprenez-vous tant qu’il est encore temps. Peut-être avez-vous besoin de vacances en ville ?
Venons en maintenant aux problèmes de voisinage auxquels vous pouvez être confronté car le voisin est une espèce humaine si répandue qu’il a conquis même les territoires les plus reculés avec, évidemment, une prédilection pour votre espace vital personnel. Ces problèmes portent le plus souvent sur des aspects triviaux de l’existence que je m’excuse par avance d’avoir à traiter auprès de mes très littéraires, estimables et distingués lecteurs et lectrices.
Ainsi que cela se produit aussi en ville, les animaux de compagnie sont à l’origine des tensions les plus fréquentes mais la vie en zone rurale doit vous conduire à une plus grande circonspection. Par exemple, dans le cas d’une pollution organique de votre pelouse, avant d’accuser votre voisin le plus proche, je veux dire l’animal domestique de votre voisin, inspectez avec attention l’objet du délit dont le coupable n’est peut-être qu’une bête sauvage. Pour l’identifier, je ne connais pas de meilleur ouvrage que le Guide des traces d’animaux de messieurs Preben Bang et Preben Dahlström (éditions Delachaux & Niestlé) que vous ouvrirez en dehors des heures de repas aux chapitres intitulés Laissées, crottes et fientes et pelotes de réjection comportant des doubles pages avec des illustrations grandeur nature.
Puisque nous évoquons les animaux, admettons une fois pour toutes que l'écrivain de la campagne n’a pas obligatoirement besoin d’un chien. Si vous tenez absolument à vous faire photographier en compagnie d’une de ces créatures en vue de la publication de votre portrait dans le hors-série Écrivains et terroirs d’un célèbre magazine animalier, empruntez ou louez le canidé.
C’est ce qu’avait fait mon proche voisin, jadis auteur à succès, qui s’était ainsi entiché après usage d’un Saint-Bernard excessivement baveux dont les vieux jours furent gâchés par l’arrivée à la maison du chat Sir Alfred. Je pense que la principale qualité du Saint-Bernard se limite au tonnelet d’eau de vie qu’on lui attachait au collier dans le bon vieux temps. On doit pouvoir aisément se procurer le tonnelet sans le Saint-Bernard.
La campagne, source d’inspiration ? Voyez les réactions de votre éditeur. S’il ne donne plus signe de vie depuis l’envoi de vos nouveaux manuscrits (un recueil de poèmes intitulé Le Vieux biniou, une monographie traitant du hameau de Corneille-en-Désert après l’exode rural et une biographie du justement méconnu Aimé Duchemin, poète à ses heures et rien de spécial le reste du temps), posez-vous la question.
Extrait de Tu écris toujours, manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage. (Édition intégrale).
Pour les habitants d'Oyonnax et sa région, ce livre est en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax au prix de 10 €.
01:19 Publié dans FEUILLETON : tu écris toujours ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tu écris toujours ?, feuilleton, humour, christian cottet-emard, blog littéraire de christian cottet-emard, édition, condition d'auteur, orage lagune express, le pont du change, magazine des livres, joseph vebret, david miège, dominique goubelle, dessinateurs, jean-jacques nuel, lafont presse, campagne, écrivains, conseils
13 janvier 2024
Carnet / Premier concert de l’année !
Je suis tout ragaillardi en ce début d’année après ce concert à l’Auditorium de Lyon avant-hier jeudi 11 janvier.
Il s’agissait pour moi de retrouvailles avec L’orchestre national de Lyon (qui se déplaçait à Oyonnax en ces temps très anciens et semble-t-il révolus où le centre culturel Aragon avait encore une saison digne de ce nom).
C’est désormais à moi de faire le déplacement dans la ville des trois fleuves pour profiter de ce bel orchestre placé ce soir-là sous la direction de Nikolaj Szeps-Znaider avec le pianiste Kirill Gerstein dans un programme comme je les aime, notamment le grand poème symphonique de Richard Strauss (1864-1949), Une vie de héros, une de mes œuvres préférées, et en première partie, deux compositions qui ont enfiévré mon adolescence, le deuxième concerto pour piano de Franz Liszt (1811-1886) et le prélude du premier acte de Lohengrin de Richard Wagner (1813-1883).
Un grand moment de musique parmi un public bien élevé et habitué, ce qui est appréciable malgré les quelques inévitables catarrheux ! On devrait servir des grogs au bar avant le concert et pendant l’entracte. Moi, je me suis contenté d’une coupe ! Je mesure une fois de plus ma chance d’habiter à une heure d’autoroute de Lyon, cette ville idéale pour s’aérer la tête et stimuler la créativité.
00:51 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, musique, concert, auditorium de lyon, orchestre national de lyon, franz liszt, richard strauss, richard wagner, nikolaj szeps-znaider, direction, kirill gerstein, piano, blog littéraire de christiancottet-emard, lyon