01 novembre 2008
Pouvons-nous continuer ainsi ?
En raison d’une concentration de banales corvées supérieure à la moyenne ces temps-ci, j’ai dû céder sur un de mes rares principes, le boycott des supermarchés qui ouvrent les dimanches et jours fériés.
Enfreindre ma propre loi m’était d’autant plus cuisant ce jour de Toussaint qui voyait jadis la morne frénésie du monde marchand s’interrompre pour une journée pouvant cultiver l’espoir d’une parenthèse de vie intérieure, qu’on soit croyant ou non.
Dans cet univers de la grande distribution qui s’acharne à nier le cours naturel des saisons avec sa trompeuse opulence de primeurs mondialisés, — toute cette logistique pour des fruits et légumes sans goût ni grâce — le télescopage des chrysanthèmes et des guirlandes de Noël reléguant deux fêtes riches de sens au rayon « bonnes affaires » avait au moins le mérite d’envoyer un signe de plus : pouvons-nous continuer ainsi ?
23:59 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : toussaint, fête, grande distribution, supermarché, travail
19 octobre 2008
Si souvent vérifié :
« L'absence de but mène droit au but, alors qu'une ferme intention, souvent, fait passer à côté du but. »
- Robert Walser (1878-1956) -
00:32 Publié dans Alliés substantiels | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : walser, citation, littérature, suisse
15 octobre 2008
L’apothéose du potiron
Citrouilles, courges, courgettes, giraumonts, potirons et coloquintes ne nous fascinent pas seulement parce que nous les utilisons pour apostropher nos semblables. Leur rôle d’acteur vedette dans notre langage usuel comme dans nos contes de fées confirme ces cucurbitacées dans l’attrait mythique que nous leur vouons. Ainsi l’automne voit-il se disputer, dans l’ocre des villages, de fastueux concours de courges où l’on peut même se classer champion hors catégories en se contentant d’arriver les mains vides. Blague à part, il faut pourtant se rendre à l’évidence : la contemplation de ces chefs-d’œuvre du règne végétal, un matin de soleil dans le jardin, n’est plus à la portée de tous. Comment ne pas s’écœurer d’injustice en sachant que certains gosses, nés au milieu du béton, accèdent parfois à « l’âge de raison » sans avoir assisté au triomphe, à l’apothéose d’un potiron au milieu d’un carré de choux ? La fée n’a pourtant pas choisi ce fruit par hasard pour dépanner Cendrillon qui avait besoin d’un carrosse !
(Texte paru il y a longtemps dans la revue Germes de barbarie n°7 dirigée par Bernard Deson)
00:44 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : courge, potiron, giraumont, coloquinte, citrouille, cucurbitacées