18 novembre 2008
Réagissant à la beauté du monde
« Ce que fait un homme pour gagner sa vie ne présente pas d'intérêt. C'est en tant qu'instrument réagissant à la beauté du monde qu'il existe. Je ne demande jamais à un homme ce qu'il "fait". Ce qui m'intéresse, ce sont ses pensées et ses rêves. »
- Lovecraft -
J'aime beaucoup cette phrase citée par Pascale Arguedas dans sa notice biographique du Magazine des livres.
00:05 Publié dans Alliés substantiels | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : lovecraft, arguedas, magazine des livres, littérature
17 novembre 2008
Salut la lune
Je déambule
Sous la lanterne
Et te reluque
Ludiquement
Toi tu luis
Comme un Louis d’or
Pâle luciole
De l’infini
Et tu lambines
Dans l’air laiteux
Luminescent
Belle allumeuse
Des noctambules
Des vers luisants
Des noctuelles
Rêveur lunaire
Sous ta tutelle
J’ai des lubies
De funambule
L’âme lointaine
Comme un vélo
Vélo véloce
Qui virevolte
Et évolue
Par les étoiles
De lunaisons
En lunaisons
Au loin hulule
Une hulotte
Qui roule un œil
Qui en dit long
La nuit se lovent
Des somnambules
Qui dissimulent
Dans les lucarnes
De la grand-ville
Les lupercales
Crépusculaires
Que voit la lune
Les soirs où flânent
Les lunatiques
Qui hallucinent
En oubliant
L’aube nubile ?
(Écrit vers 1977 ou 1978, publié en 1979 dans mon premier recueil intitulé Demi-songes. À cette époque, je m’amusais à griffonner ce genre de bluettes en écoutant les gnossiennes d’Érik Satie dans la version pour moi indépassable du pianiste Aldo Ciccolini. Allez, ce n’était qu’une minute de nostalgie...)
Dessin de Frédéric Guénot paru dans la revue Salmigondis n°9 en illustration d’un épisode de mon Grand variable où il est aussi question de la lune. On ne se refait pas...
00:49 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lune, poésie, rêve, nuit, lanterne, lunaison, noctambule
02 novembre 2008
Qu’un oiseau, qu’un simple oiseau
— une seule pie — soit dépositaire du vol, du franchissement du monde auquel je suis, moi, jeune humain, rivé, n’est-ce pas incroyable ?
Les formes de vie les plus infortunées pourraient se gausser de mon absence de libre arbitre, jusqu’au voile de Chine qui tourne dans son bocal sur le comptoir du buffet de la gare.
La seule distraction de cet être étrange, au milieu de ses huit cailloux, se résume aux variations du jour. Il s’en contente cependant car la porte-tambour qui déroule son ruban d’aigres voyageurs ne signifie rien pour lui.
Pour moi, en revanche, cette porte peut s’avérer lourde de menaces ou claquante d’espoirs selon le sens dans lequel elle bascule.
Extrait de : Le Grand variable, éditions Éditinter, épuisé.
Dessin de Frédéric Guenot.
12:52 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : le grand variable, littérature, voile de chine, pie, gare, buffet