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03 janvier 2009

Ils sont fous ces viennois !

Où que je me trouve le premier janvier, je me débrouille toujours pour écouter le concert du Nouvel An à la radio et pour en attraper quelques images à la télévision puisqu’il est diffusé en simultané. Cependant, l’image ne rend pas forcément service à la musique.

L’année du passage à la monnaie unique, j’avais déjà été choqué par la vulgarité qui s’exprimait avec la suspension du sigle euro en majesté au-dessus de la fosse d’orchestre. Effet « Kolossal » garanti ! Quelle « déliKate » attention, vraiment ! Au moins, la fausse note ne venait pas des musiciens.

Heureusement, il en faut plus pour me gâcher le plaisir du concert du Nouvel An.

Tant que la caméra se promène dans la fastueuse « Salle Dorée » du Musikverein et parmi les musiciens, tout va bien, mais, tradition viennoise oblige — « tradition = désordre » , disait Gustav Mahler — lorsqu’elle s’échappe dans les demeures aristocratiques pour suivre les kitschissimes évolutions chorégraphiques bêtement plaquées sur la merveilleuse musique de la famille Strauss, quel désastre !

Cette année 2009, la palme du kitsch revenait à de filasses jeunes femmes aux sourires carnassiers et aux muscles enrubannés de bleu, couratées dans des dédales de marbre par des lutins dont les paires d’ailes froufroutant laissaient supposer qu’il s’agissait d’angelots... Des angelots certes, mais en pleine puberté si l’on considérait leurs longs bras et leurs grands pieds en lieu et place des coussins d’amour et des plis et replis de leurs petits frères baroques. Fallait-il convoquer, en même tant que ces blondinets ailés, les grandes sœurs de la schtroumpfette sous prétexte de Beau Danube bleu ?

25 décembre 2008

Joyeux Noël

IMG_5408.JPGC’est un soir obscur empli de silencieuse joie

Et plus ton pas bat le trottoir luisant de lune plus te revient cette histoire de toujours à laquelle tu voudrais croire même une seule nuitPICT0094.JPGPICT0092.JPG

Soulagé d’un ténébreux sommeil tu t’es levé par un matinet

Le monde était si vieux si jeune a-t-il recommencé dans une lente et douce flamme au fond d’une chapelle

Et à minuit fut un réveil glorieux de roses de Noël

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.

Photos : mes promenades d'hiver

21 décembre 2008

L’énigme de l’arrivée

arrivée.JPGSi tu devais partir je ne sais où sans tes livres dans un endroit absurde de la Terre ou du Ciel où plus rien ne serait habituel et familier

Si tu ne pouvais rien emporter de ce qui te donne un peu de poids en ce monde

S’il te fallait choisir vite et à jamais

Tu pourrais prendre le galet de rivière peint pour toi par ta fille à l’école maternelle

Le nœud d’épicéa jeté sur le talus par le bûcheron

La petite pomme de pin et celle du mélèze

Le marron d’Inde tout fripé mais qui luisait tant quand tu l’as ramassé

Le fruit fermé à double tour d’un arbre inconnu

Le bouton de pivoine séché

Ainsi à l'arrivée te resterait-il cela à contempler et qui te parlerait encore de l’étonnement d’avoir vécu

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2008.

Note : le titre de ce texte est emprunté au peintre Giorgio de Chirico en référence à son tableau L'Énigme de l'arrivée et de l'après-midi. 1912.