Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19 juin 2020

Carnet / Double ville

carnet,note,journal,autobiographie,voyage,tourisme,carnet de voyage,carnet de lecture,lisbonne,portugal,vision,rêve,réalité,imaginaire,réel,antonio tabucchi,fernando pessoa,littérature,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,bernardo soares,hétéronyme,christian cottet-emard,lieu dit,lieu d'être,capitale,ville

Photo CC-E

Je relis Requiem d’Antonio Tabucchi, lu pour la première fois en 2000. À cette époque, je ne connaissais pas Lisbonne. J’ai décidé de m’y rendre en octobre 2013 pour m’y promener dans les pas de Fernando Pessoa. C’est après tout une façon comme une autre de découvrir une ville. J’y suis retourné en septembre 2014 ainsi qu’en juillet et décembre 2016. J’espère y séjourner encore dès que possible.

Dans Requiem de Tabucchi, le narrateur s’endort sous un mûrier en lisant le Livre de l’intranquillité de l’hétéronyme Bernardo Soares avant de se perdre en rêve dans une Lisbonne caniculaire et déserte, propice aux rencontres avec des vivants parfois fantomatiques et des morts qui semblent avoir encore un pied dans la vie. Les rues, les quartiers et les squares sont nommés avec précision, ce qui n’évoquerait rien au lecteur n’ayant jamais visité la ville s’il n’y avait bien sûr la puissance de suggestion de Tabucchi.

C’est ainsi qu’à la lecture de Requiem s’est formée dans mon esprit une Lisbonne imaginaire à laquelle s’est ajoutée la Lisbonne réelle de mes séjours au cours desquels j’ai marché des journées entières et tard dans la nuit. Les deux visions se sont alors emboîtées pour n’en faire qu’une, ce qui constitue pour moi l’unique et merveilleuse expérience de la ville véritablement vécue comme lieu dit et lieu d’être.

carnet,note,journal,autobiographie,voyage,tourisme,carnet de voyage,carnet de lecture,lisbonne,portugal,vision,rêve,réalité,imaginaire,réel,antonio tabucchi,fernando pessoa,littérature,poésie,blog littéraire de christian cottet-emard,bernardo soares,hétéronyme,christian cottet-emard,lieu dit,lieu d'être,capitale,ville

Photo CC-E

 

18 août 2014

Carnet / Par la petite porte

Ces derniers jours au courrier, le nouveau roman de Jean Pérol, La Djouille (éditions de la Différence) dont deux phrases ont déjà fait mon miel à peine le livre commencé : « Les peuples ne savent jamais assez se méfier des inspirés qui veulent à tout prix leur bonheur » et « Tout ce qui est marchandage m’indispose. » J’en parlerai prochainement. 

la djouille,jeanpérol,éditions de la différence,la différence,littérature,roman,brèves,actualité de la nouvelle,atelier du gué,nouvelle,Béatrix Beck,abbatiale de nantua,ain,rhône-alpes,france,nantua,lisbonne,portugal,fernando pessoa,alberto caeiro,le gardeur de troupeaux,carnet,journal,note,poème,poésie,hétéronyme,mozart,saint-saëns,debussy,concert,festival nantua,william walton,antiphon,sir william walton,missa brevis,te deum du couronnement,the twelve,jour triomphal,blog littéraire de christian cottet-emard,simon preston,mark blatchly,

Reçu aussi un ancien numéro de la revue Brèves (actualité de la nouvelle) consacré à Béatrix Beck : « Écrire est une forme active de la lecture : on fournit des textes à soi-même, éventuellement aux autres. »

la djouille,jeanpérol,éditions de la différence,la différence,littérature,roman,brèves,actualité de la nouvelle,atelier du gué,nouvelle,Béatrix Beck,abbatiale de nantua,ain,rhône-alpes,france,nantua,lisbonne,portugal,fernando pessoa,alberto caeiro,le gardeur de troupeaux,carnet,journal,note,poème,poésie,hétéronyme,mozart,saint-saëns,debussy,concert,festival nantua,william walton,antiphon,sir william walton,missa brevis,te deum du couronnement,the twelve,jour triomphal,blog littéraire de christian cottet-emard,simon preston,mark blatchly,

À l’abbatiale de Nantua, pour être sûr d’être bien placé, je suis arrivé une heure à l’avance au concert avec des poèmes de Fernando Pessoa que je lis et relis sans me lasser depuis des années. J’aime entrer dans cette poésie au hasard, en feuilletant, et je me suis amusé de tomber, sous les voûtes d’une église, sur le poème de l’hétéronyme Alberto Caeiro dans Le Gardeur de troupeaux :

« Penser à Dieu c’est désobéir à Dieu

Car Dieu a voulu que nous ne le connaissions pas,

aussi à nous ne s’est-il pas montré... » (!)

Tout récemment, dans la même abbatiale, lors du concert de clôture du festival, j’aurais volontiers offert du chewing-gum à une inconnue, parfumée par Ail et Fines herbes de chez Popote, qui s’est assise sur le même banc que moi. Il y a quelques années, j’avais eu droit au goûter de trois grand-mères qui n’en finissaient pas de grignoter des biscuits secs avec un son d’écureuil qui a trouvé une pomme de pin géante. Pas facile de ne penser qu’à Mozart, Saint-Saëns et Debussy dans ces conditions.

la djouille,jeanpérol,éditions de la différence,la différence,littérature,roman,brèves,actualité de la nouvelle,atelier du gué,nouvelle,Béatrix Beck,abbatiale de nantua,ain,rhône-alpes,france,nantua,lisbonne,portugal,fernando pessoa,alberto caeiro,le gardeur de troupeaux,carnet,journal,note,poème,poésie,hétéronyme,mozart,saint-saëns,debussy,concert,festival nantua,william walton,antiphon,sir william walton,missa brevis,te deum du couronnement,the twelve,jour triomphal,blog littéraire de christian cottet-emard,simon preston,mark blatchly,

Chez moi, j’écoute en ce moment la musique chorale de William Walton (1902-1983), notamment The Twelve, le Te Deum du Couronnement (dans l’arrangement de Simon Preston avec une réduction pour orgue de Mark Blatchly), la Missa brevis et d’autres pièces que j’aime beaucoup, notamment le Magnificat and Nunc Dimitis, le Jubilate Deo et Antiphon.

la djouille,jeanpérol,éditions de la différence,la différence,littérature,roman,brèves,actualité de la nouvelle,atelier du gué,nouvelle,béatrix beck,abbatiale de nantua,ain,rhône-alpes,france,nantua,lisbonne,portugal,fernando pessoa,alberto caeiro,le gardeur de troupeaux,carnet,journal,note,poème,poésie,hétéronyme,mozart,saint-saëns,debussy,concert,festival nantua,william walton,antiphon,sir william walton,missa brevis,te deum du couronnement,the twelve,jour triomphal,blog littéraire de christian cottet-emard,simon preston,mark blatchly

Le quinze août déjà passé, l’été est toujours aux abonnés absents. À mesure que je vois les gens revenir de leurs congés souvent réduits à une ou deux petites semaines, je pense à la future escapade à Lisbonne et au bonheur de partir quand tout le monde est rentré. 

Mon mode de vie a certes quelques inconvénients mais aussi beaucoup d’avantages. C’est ce que je me dis pour retrouver un moral qui m’avait déserté depuis de très longs mois et qui essaie de revenir par la petite porte. On ne peut pas avoir tout le temps ce que Fernando Pessoa avait appelé « le jour triomphal » de sa vie qui était, en ce qui le concernait, le 8 mars 1914 *. 

* Ce jour-là, quarante-neuf poèmes lui vinrent d’une traite avec leur titre (Le gardeur de troupeaux) et l’un des principaux hétéronymes (Alberto Caeiro).

Photos : détails de mes carnets, désordre sur mon bureau et gare de Lisbonne