31 décembre 2022
Mon herbier de Noël et du nouvel an
L’hellébore noir
Noir hellébore nom ténébreux donné par quel chagrin sorcier à cette belle des frimas en aube blanche et aux joues roses
Le houx
Dans le sous-bois l’automne madame houx met son collier et court quand vient le marché de Noël un grand danger
Le gui
Drôle d’idée par Saint-Sylvestre de s’embrasser sous les joues rondes et pâles de ce petit vampire des arbres
Le lierre
Le lierre aime les vieilles pierres la pierre aime les jeunes lierres ainsi toujours en sera-t-il et contre cet amour le givre ne peut rien
Le fusain
Le fusain prend sous son bonnet de si bien briller en automne que pour la messe de minuit le voilà tout ratatiné
L’épine noire
Quand ralentit le cœur du passereau dans la nuit blanche l’épine noire veille et ouvre ses prunelles
Que ces petites lunes bleues soient de bon bec ô palpitant
(Extrait de Veilleuses, mon dernier recueil récemment paru).
© Ed. Orage-Lagune-Express et Christian Cottet-Emard, 2022.
Livre également disponible en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax.
00:27 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël, saint-sylvestre, lierre, houx, gui, hellébore noir, épine noire, fusain, herbier, christian cottet-emard, poésie, botanique, prunelle, bélosses, blog littéraire de christian cottet-emard, veilleuses, orage lagune express, fêtes chrétiennes, avent, photophores, veilleuses votives, recueillement, église, abbatiale, église catholique, rituel, bougie, silence, offrande, étoile, couronne, vigile, crèche, cloches, célébration, hellébore, épine, encens, veillée, élégies, gisants de brou, marguerite d'autriche, philibert le beau
21 novembre 2022
Vient de paraître / VEILLEUSES
Le titre de ce recueil fait référence aux veilleuses votives qu'on trouve dans les églises. Il s'agit de petites bougies disposées sur un candélabre dans des photophores de différentes couleurs. On les allume lors d'une visite après avoir fait tomber une ou deux pièces de monnaie ou pourquoi pas un billet dans le tronc disposé à cet effet. Même si l'on ne sait pas prier, ce geste exprime une intention ou un désir de prière, en tous les cas une offrande. Qu'on ait ou non la foi, cet humble rituel témoigne d'une recherche de sens, d'une ouverture à un peu de spiritualité ou du moins de recueillement.
Veilleuses évoque les grandes fêtes chrétiennes (la Toussaint, Noël, l'Épiphanie, Pâques, l'Assomption...) vécues dans l'intériorité de la réflexion et de la narration poétiques.
L'illustration au début du livre représente la croix située sur la route de Rogna, non loin de Viry dans le Jura. Elle rend hommage, de la part de ses paroissiens, à l'abbé Paris, curé de Viry, mort à cet endroit dans une tourmente de neige le 14 janvier 1895 à l'âge de quarante ans.
19:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian cottet-emard, veilleuses, orage lagune express, fêtes chrétiennes, poésie, avent, noël, blog littéraire de christian cottet-emard, photophores, veilleuses votives, recueillement, église, abbatiale, église catholique, rituel, bougie, silence, offrande, étoile, couronne, vigile, crèche, cloches, célébration, hellébore, houx, gui, lierre, épine, encens, veillée, élégies, gisants de brou, marguerite d'autriche, philibert le beau, anges curieux, abbatiale sainte foy, conques, aveyron, abbatiale saint michel, nantua, croix, rogna, jura, abbé paris, neige, brou, fortune infortune fort une, saint léger, oyonnax
06 décembre 2006
La maison perdue
"Et toujours, en nos rêveries, la maison est un grand berceau"
- Gaston Bachelard - (La poétique de l'espace)
Ce matin le diable se tourne les pouces sur ta descente de lit
Car c’est bien connu le diable s’ennuie
Tu vas chercher le pain il t’accompagne il t’a déjà fait le coup
Et te voilà sur le boulevard où tous les vieux érables sont revenus exactement à leur place avec leurs racines qui soulèvent le bitume comme avant
Il a pensé à tout le diable jusqu’aux petits trous dans le goudron encore tiède du trottoir marqué pour des décennies des pas alertes d’une jeune femme en talons aiguilles
Il a tout imité jusqu’au moindre détail car c’est connu le diable est dans les détails
Ah ça il a bien bossé car on le sait le diable est travailleur à l’inverse de Dieu qui est un poète hermétique et contemplatif
Il a même remis le nid des mésanges dans la boîte aux lettres et la mésange en cet instant précis attend que tu sois rentré dans ta maison d’enfance pour continuer de nourrir ses petits
Elle t’observe depuis cette branche d’érable mais tu te doutes bien que cette mésange chante faux qu’elle n’est pas la vraie
Pas plus que ce vieil érable revenu ici comme par enchantement devant le portail en fer forgé orné de ce motif où tu voyais jadis un visage de magicien
Entre entre donc articule la bouche du magicien pourquoi n’entres-tu pas dans le jardin cueillir des roses de Noël ?
Et le portail s’entrouvre tout seul en grinçant comme tu l’as toujours entendu grincer et tes jambes se dérobent et tu chancelles
Mais tu n’entres pas car tu sais bien que même si tu retrouvais les roses de Noël quelqu’un surgirait et te demanderait qui êtes-vous et que faites-vous ici ?
(Le poète mène une vie quotidienne (extrait). Copyright : Orage-Lagune-Express, 2006).
Vignette : roses de Noël du jardin (hellébore noir).
19:20 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, maison, hellébore, Bachelard, Orage-Lagune-Express