01 mai 2019
Carnet / La parenthèse des jardins
Être parfois qualifié d’auteur des bois et des champs m’a d’abord flatté et amusé. Cependant, à y réfléchir un peu plus, je ne me reconnais pas tant que cela dans cette image qu’on me renvoie.
Je me sens bien sûr souvent assez proche des éléments, de mon environnement campagnard auquel j’ai un rapport un peu romantique car sur bien des aspects, je suis un homme du dix-neuvième siècle.
Mais je sais surtout que la nature passe son temps à défaire ce qu’elle fait, à donner la vie et à la reprendre. Je ne peux m’empêcher de penser que la nature n’a d’autre but que de nous menacer et de nous nuire à seule fin de faire tourner le moteur de sa grande machine lancée dans sa course folle, dans sa mystérieuse fuite en avant, même si elle nous gratifie tout autant de plaisirs qui n’existent que par notre conscience.
Pendant la plus bucolique de mes promenades, j’ai toujours un œil aux aguets, je regarde sans cesse derrière moi, je veille en permanence à ce qui pourrait surgir à l’improviste, à ce que je pourrais rencontrer, qu’il s’agisse d’un animal à peu près inoffensif ou de la plus dangereuse des créatures : un être humain.
Heureusement, la nature sait aussi permettre aux pauvres animaux effrayés et ignorants que nous sommes de reprendre haleine, nous donner un peu d’apaisement lorsqu’elle consent à nous laisser ouvrir la parenthèse des jardins.
Photo : L'an dernier dans mes lilas qui avaient donné une floraison plus abondante que cette année.
01:42 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, blog littéraire de christian cottet-emard, nature, campagne, bois, champs, promenade, jardin, éléments, environnement, romantisme, dix-neuvième siècle, moteur, machine, fuite en avant, mystère, plaisir, conscience, animal, danger, être humain, créature, apaisement, parenthèse, christian cottet-emard, parenthèse des jardins, menace, reprendre haleine, lilas