03 mai 2018
Pourquoi je trouve judicieux le choix d'une statue de Voltaire à Oyonnax
Le journal local ayant eu l'amabilité de citer dans son édition papier d'aujourd'hui jeudi l'extrait d'un de mes commentaires sur sa page Facebook sans mentionner le nom du signataire, j'en profite pour mettre en ligne le texte intégral car lorsque je partage mon point de vue, je ne procède jamais de manière anonyme.
Voltaire est l’un de nos grands écrivains et philosophes. Il est bon qu’Oyonnax célèbre le patrimoine littéraire français, ce qui devient hélas de moins en moins courant dans l’espace public, surtout dans les nouveaux quartiers. C’est bien différent à l’étranger. Au Portugal par exemple, un pays où j’aime beaucoup séjourner, on voit partout des représentations de poètes et d’écrivains sous formes de portraits et de statues dans les rues, les squares et même les restaurants !
Voltaire est l’un des penseurs les plus connus du courant culturel et philosophique des Lumières, ce qui fait sens à notre époque où l’on voit le retour de certaines formes d’obscurantisme religieux et d’attaques répétées contre la laïcité. À Oyonnax comme ailleurs, il est utile de rappeler la pensée de Voltaire qui était très critique à l’encontre du fanatisme, de la superstition et des abus des religions.
Pour ces raisons et parce qu’il incarne une forme positive de la modernité, Voltaire a sa place dans le nouveau quartier central d’Oyonnax (par ailleurs très réussi) où sa statue est installée.
15:28 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, lumières, statue de voltaire à oyonnax, ville d'oyonnax, haut bugey, ain, rhône-alpes, france, laïcité, espace public, blog littéraire de christian cottet-emard, et à part ça, actualité, presse, opinion, quartier, christian cottet-emard, urbanisme, françois-marie arouet, philosophie, pensée des lumières, religion
17 mars 2014
Carnet / Du lever de lune, des arbustes à papillons et d’un reflet rouge
Dimanche soir chez moi, quand j’ai vu la lune se lever à travers mes haies de frênes, j’avais l’appareil à portée de main. La photo sans réglages est le plaisir des appareils numériques. Techniquement, cela ne vaut rien mais le principal, c’est l’émotion. Qu’ai-je à faire de la technique ?
Lundi matin, j’étais obligé de descendre en ville (à une dizaine de kilomètres de mon village) pour laisser ma voiture au contrôle technique. Plutôt que d’attendre une heure à côté de l’atelier qui n’est pas loin de mon ancien quartier de résidence lorsque j’habitais cette bourgade, j’ai marché le long d’une rue parallèle à la voie ferrée, un quartier qui s’effiloche en vieilles bâtisses et en parcelles de terrain plus ou moins en friche. Une des parcelles minuscules est recouverte d’arbustes à papillons aux branchages si denses qu’ils forment des voûtes sous lesquelles le vent accroche des sachets en plastique et toutes sortes de déchets d’emballages.
C’est dans des cartons assemblés en une tanière qu’on ne peut même pas appeler une cabane (ni une tanière puisque même une véritable tanière est plus confortable) qu’un homme est mort de froid il y a au moins une dizaine d’année.
Juste avant de rester là quelques instants, interdit, face à ce non lieu où une vie humaine s’est terminée dans une absolue désolation, je venais de passer devant les panneaux d’affichage des listes pour les élections municipales. Tous ces gens nous parlent d’emploi, d’aménagement, d’équipement, d’économie, de finance, de développement, de tourisme, de « vivre ensemble ». Tout cela est bien gentil mais j’attends la liste qui parlera du type mort de froid dans les nœuds de branchages des arbres à papillons.
Rentré dans ma campagne inondée de lumière, j’ai sorti la table de jardin et déjeuné dehors. Sandwiches, un verre de vin et un cigare. Le soleil reflétait le rouge du vin sur la table de métal blanc. J’ai fait une photo sans trop savoir pourquoi. Une photo qui n’a aucun sens bien sûr, comme presque tout le reste.
23:30 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, journal, prairie journal, note, chronique, blog littéraire de christian cottet-emard, arbustes à papillons, plante rudérale, friche, quartier, ville, village, sachets, plastique, lune, photo numérique, appareils numériques, élections municipales, équipement, développement, économie, finance, tourisme, vivre ensemble, politique, table de jardin, soleil, lumière, sandwich, vin, cigare