Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16 juin 2011

?

chat,père,terre,regard,christian cottet-emard,blog littéraire

Parfois le chat me regarde d’un air sérieux comme mon père

L’air de dire tu sais on n’est pas sur Terre pour rigoler tous les jours

Alors pourquoi ?

28 janvier 2011

Carnet d'hiver

Perdre le goût et ne pas pouvoir profiter d’un cigare, voilà ce qui m’embête le plus lorsque je suis enrhumé. J’ai commencé par rester au chaud en avalant de l’aspirine pour que le problème se règle au plus vite, mais l’autre jour, comme la situation s’enlisait, j’ai marché jusqu’à la supérette du village en respirant à pleins poumons l’air glacial du crépuscule. Au moins, n’ai-je pas été tenté par le jaunâtre bureau de tabac qu’on dirait sorti des années cinquante, non pas parce que, n’y trouvant évidemment aucun cigare digne de ce nom, je me contente parfois, en dépannage, de Gauloises voire de Gitanes maïs, mais parce que je ne ressens même pas le goût de ces cibiches dans l’état où je suis. Même les volutes charbonnières d’un Toscane ne me feraient pas plus d’effet que de gober un altostratus. Au retour, sous la dernière ampoule d’éclairage public qui marque l’entrée dans mes broussailles, j’ai cru à une petite amélioration qu’un Woodford Reserve a confirmée. C’était donc un rhume à combattre à la bise et au bourbon. Comment s’y prend le chat pour soigner le sien, lui qui vit toujours dehors ?carnet,journal,chat,rhume,bois,affouage,blog littéraire de christian cottet-emard,campagne,hiver,william walton,william alwyn

Cette question me fait penser que je n’ai pas vu Sa Majesté ces dernières heures. J’ai beau savoir qu’il y a ces temps de la bagarre dans l’air avec ses rivaux, notamment avec le principal, un autre spécimen semi-sauvage tout aussi costaud qui tente régulièrement sa chance pour s’approprier le territoire, je suis toujours un peu inquiet car les deux ennemis ne plaisantent pas. Lorsqu’ils ont épuisé tout le théâtre de l’intimidation en se parlant japonais (ceux qui connaissent les chats comprendront), ils se sautent à la gorge et ne se lâchent qu’après de longues minutes en grondant après s’être infligés de terribles blessures. Je vois alors rappliquer sa Majesté dans un état d’épuisement qui le conduit, après des absences de durée variable, à se refaire une santé par le sommeil et la gamelle. Sa Majesté met en moyenne une semaine à cicatriser, voire plusieurs si les blessures sont encore plus graves, ainsi que cela s’est produit à trois reprises depuis que nous avons fait connaissance. La première fois, il avait une entaille béante sur le flanc, si large qu’elle a sans doute été provoquée par un animal plus gros : chien, renard ? La deuxième fois, il avait un trou rond parfaitement régulier sous la gorge. On lui avait sûrement tiré dessus. La troisième fois, il s’agissait d’une blessure plus classique provoquée par un autre chat mais particulièrement profonde. Parfois, je me dis que je suis indirectement responsable de l’âpreté de ces combats territoriaux puisque c’est moi qui ai augmenté la valeur du territoire en servant de la nourriture et en disposant, en vue des plus rudes épisodes de l’hiver, une niche en tissu matelassé dans le hall extérieur de la maison. Faut-il se mêler des affaires de la nature si l’on n’y est pas forcé ? Éternelle question...

Hier après-midi, corvée de bois. Je puise encore dans les quantités entreposées dehors par mon père (décédé en 2003) qui pratiquait l’affouage. Certaines bûches à tronçonner en trois doivent dater de 2000 et sont intactes. En les regardant donner leur bonne chaleur, j’ai une pensée pour mon père qui a construit une grande partie de la maison où j’habite. Il y a ceux qui sèment et ceux qui récoltent...

Pour me distraire de cette pensée culpabilisante, j'ai écouté tard dans la nuit la Sinfonia concertante (version 1927) de William Walton (1902-1983) et des œuvres orchestrales de William Alwyn (1905-1985), entre autres, Cinq préludes de 1927, Overture to a Masque (1940) et le concerto grosso n°1 (1943).

Photo : Sa Majesté surveille son territoire par tous les temps.

 

03 novembre 2010

Carnet des premières gelées

 Après avoir entendu parler de chats campagnards qui ne refusaient pas de finir une vieille soupe mélangée à du pain, j’ai voulu tenter l’expérience en versant un reste de potage dans la gamelle du matou semi-sauvage qui s’est approprié le territoire autour de la maison. Pas concluant.

 

chatfaitlagueule.JPG

Mardi après-midi, j’ai écouté à la radio une interprétation que je ne connaissais pas du cinquième concerto pour piano de Prokofiev, celle de Samson François. Je n’ai pas aimé du tout. Excepté dans Chopin et Debussy, j’apprécie peu ce pianiste mais sans doute son interprétation est-elle trop différente de celle que je préfère (Sviatoslav Richter fulgurant dans cet étrange concerto) pour que je puisse m’habituer à une autre.

 41rKY0ySUOL._SL500_AA300_.jpgLes premières gelées se succèdent. Les bons moments au coin du feu exigent une contrepartie : tronçonner et ranger des quantités de bois. Est-ce cette activité qui m’a conduit à lire Winter de Rick Bass ?   Peut-être. En tous cas, les mésaventures qu’il relate à propos du maniement des tronçonneuses incitent à la prudence. Au point de vue littéraire, je lis cet auteur sans ennui mais sans m’expliquer l’enthousiasme qu’il a pu susciter auprès de quelques critiques.