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31 octobre 2015

Carnet / D’un inconvénient de la mémoire

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La chatte Linette les a évidemment repérées mais elles se sont positionnées suffisamment en hauteur pour être inaccessibles. Tous les jours, Linette étudie le problème sans succès parce qu’elle ne se souvient pas de son échec de la veille, alors elle passe à autre chose et se rabat vers des buts à sa portée. Du coup, les deux vespertilions vivent tranquilles et Linette ne déprime pas pour si peu.

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Voilà qui me donne à réfléchir sur mon propre cas mais en l’occurrence, ma mémoire est un handicap puisque contrairement à Linette, le souvenir de mes échecs ne me quitte pas. Avec la chatte Linette et les deux chauves-souris, je me trouve donc en présence de deux modestes espèces animales qui se débrouillent mieux que moi dans le monde et dans la vie. 

16 avril 2015

Carnet / Du pied gauche

Mardi j’ai profité du radieux soleil matinal pour photographier le réveil du grand orne juste derrière la maison. Ses bourgeons d’un vert tendre contrastent avec les sombres fleurs de frêne. Les deux arbres sont de la même famille, m’indique mon guide Delachaux et Niestlé (orne : fraxinus ornus, et frêne élevé : fraxinus excelsior).

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Puisque j’avais rendez-vous au salon de Thérèse à Oyonnax pour me faire couper les cheveux, je ne suis pas remonté tout de suite dans ma campagne. Avant midi, ayant la flemme de me faire à manger, j’ai voulu commander un sandwich au poisson pané au McDrive. «Nous n’en avons pas, désolé Monsieur » m’a répondu une petite voix dans la borne qui enregistre les commandes. Du coup, j’en ai même oublié de prendre au moins quelques frites et je me suis retrouvé chez moi à me confectionner un sandwich avec quelque chose d’encore pire qu’une tranche de poisson pané.

Assez somnolent car levé du pied gauche, je me suis dopé aux capsules Nespresso et j’ai grillé quelques cigares secs en relisant des poèmes de Une heure de jour en moins de Jim Harrison (Flammarion). Lors de ma première lecture de ce recueil, j’avais souligné : « La rivière est pour moi l’extrême inverse du monde des chiffres »

J’écrivais récemment que ma maison était un peu à l’écart de la pollution lumineuse et je ne croyais pas si bien dire, notamment depuis lundi soir lorsque j’ai cru à une panne de l’éclairage public en constatant que la campagne et tout le village étaient plongés dans l’obscurité. En plus, j’étais en train de regarder L’Éclipse, le film de Michelangelo Antonioni, sur Arte !

C’est la chatte Linette qui m’a alerté. Au moindre événement inhabituel, elle vient s’assurer que chacun vaque normalement à ses occupations. Lorsque j’ai vu qu’elle commençait à venir rôder près de moi en me jetant des regards insistants, comme si elle testait mon attitude, je me suis levé de mon canapé et j’ai regardé par la fenêtre : le noir total dehors. Une rapide lecture des comptes rendus du conseil municipal en ligne sur le site internet de la commune m’a appris que l’éclairage public était désormais coupé dès 23h. Ce serait presque charmant en ces belles nuits étoilées mais je ne suis pas certain d’apprécier au long cours.

J’ignore qui a eu cette idée lumineuse. Il ne manque plus qu’une meute de loups vienne s’installer sur les hauteurs et le tableau sera complet. Petites consolations, un borgnaton encore allumé près de l’église et les lumières de la Suisse qui font un léger halo dans le ciel, au-dessus de la montagne...
Bon, comme on dit, demain il fera jour...

Et ce week-end, c'est deux jours de musique avec le Festival Chromatica, samedi et dimanche.

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09 avril 2015

Carnet / Des mondes emboîtés

La bise qui a rincé le ciel depuis le soir de Pâques est tombée. Malgré le grand soleil qui entre partout dans la maison et la chauffe toute la journée, on ne peut pas encore se passer d’une flambée au crépuscule. J’ai grignoté du chocolat et fumé des cigares une bonne partie de l’après-midi sans écrire une ligne.

L’idée que nous ne vivons pas dans un univers homogène mais dans plusieurs mondes emboîtés les uns dans les autres me fatigue au lieu de m'inspirer.

Autour du petit mont derrière chez moi, des couples de buses variables chassent en vol stationnaire puis s’élancent au-dessus des grands frênes aux troncs nus et moirés.

L'autre jour dans la grande prairie en contrebas de la maison, alors qu'il faisait encore gris, des chevreuils se sont approchés. Malgré la distance, la chatte Linette les a repérés, oreilles dressées et regard inquiet.

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Rapide descente à Oyonnax pour quelques courses peu fructueuses alors que je sais très bien qu’il me faut désormais aller à Bourg ou à Lyon pour effectuer des achats qui n’ont rien d’extraordinaire tant le choix se restreint localement.

Plus cette bourgade affiche son avidité de reconnaissance médiatique, plus elle s’enfonce inexorablement dans le déclin et la perte d’identité. Le seul moment de la journée où ce voile se dissipe un peu et où la ville tente de revivre normalement est la matinée.

Avant midi, j’ai pris un moment pour écouter The Quest (La Conquête), un ballet de Sir William Walton, mais je n’ai pas encore assez mémorisé l’enregistrement récemment acquis de cette œuvre pour pouvoir me la rejouer en pensée ainsi que j’en ai l’habitude pour toute nouvelle musique découverte.

En fin de soirée à la télévision, documentaire lourdement anecdotique sur John Irving, un écrivain que j’ai peu lu (juste un recueil de nouvelles qui ne m’a laissé aucun souvenir). Après avoir vu le film tiré de son livre le plus connu, Le Monde selon Garp, j’ai essayé de lire le roman mais il m’est tombé des mains à cause de sa profusion.

Quant au documentaire, on y voit un Irving cabotin, pathétique lorsqu’il se met en scène en suant sous l’effort du saut à la corde et du jogging d’appartement, et, cerise sur le gâteau, lorsqu’il insiste sur sa pratique de la lutte, un des sports les plus répugnants à regarder que je connaisse.

Encore debout après 2h du matin et pas vraiment envie d’aller me coucher. Par la fenêtre, je viens de voir le renard se faufiler le long de la haie. Quelle perception du monde tous ces animaux qui vivent autour de la maison peuvent-ils bien avoir ? Ont-ils des sentiments ? Et s’ils n’en ont pas ou peu, comme je les envie, parfois.