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01 décembre 2014

Carnet / Retour dans l’instant

Des cosmos, des brins de lavande, des boutons de roses et des pâquerettes devant la façade sud de la maison, des touffes de soucis dans le jardin et, mieux encore, quelques anémones pulsatilles sur le petit crêt calcaire au-dessus de chez moi. Un 30 novembre !

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Peut-être devrais-je m’en inquiéter si j’étais un scientifique, mais je ne suis qu’un vieil ado qui se dit « après tout, c’est toujours ça de pris ! » 

Dans la seconde qui suit la saisie de ces lignes, le Macbook  affiche lundi 1er décembre. Un dernier cigare fumé dehors au milieu des nappes de brouillard nocturne qui transforment l’ampoule orange de l’éclairage public en un gros fruit confit de la même couleur que ceux qui m’ont été offerts par ma fille, sans oublier une splendide boîte de chocolats Voisin. 

Ce week-end qui suivait mon anniversaire, table dressée avec la nappe des jours de fête, celle qu’on voit déjà sur les photos de mon baptême, ce qui me contente et m’étourdit un peu aussi.

En face de moi, sur un de ses fauteuils, la chatte Linette dort sous l’abat-jour encore éclairé. De temps en temps, elle dresse l’oreille parce qu’elle entend crépiter des écorces dans la cheminée et elle en profite pour m’observer quelques secondes du coin de l’œil. Je m’entraîne à prendre modèle sur elle qui vit dans l’instant. 

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Je n’y parviens pas tout à fait puisque je viens pour la première fois depuis un an de me redonner quelques modestes objectifs pour 2015. Un coup de chance de cet automne va m’y aider après cette éprouvante année 2014 qu’il m’a fallu vivre en pilote automatique pour réussir à maintenir un vol à peu près stationnaire, comme celui des buses variables en chasse dans le ciel de ma campagne. Pour cette raison, je rends grâce à cette anormale douceur automnale qu’on n’avait pas vue, paraît-il, depuis le milieu du 19ème siècle.

J’espère ne pas voir un flocon de neige même si je sais que cette saloperie va bien trouver le moyen de nous recouvrir quand même puisque l’hiver n’a pas commencé.

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Une amie s’est procurée des ampoules de luminothérapie et m’a invité à voir ce que cela donne. Je vais m’y intéresser de près car je ressens un incessant et croissant besoin de lumière alors que nous nous trouvons dans les jours les plus courts de l’année. Être né dans les jours les plus courts, quelle idée ! Pas vraiment lumineuse en tous cas ! 

Un des objectifs : habiter de nouveau l’instant.

 

Photos : - Cosmos du 30 novembre.

- Linette ne dort que d'un œil.

- Ce que je voyais dimanche 30 novembre vers 17h depuis le salon en écoutant de la musique d'Aaron Copland. (Photos Christian Cottet-Emard) 

15 novembre 2014

Carnet / De la veille et des rêves errants

Autant de mal à me lever qu’à me coucher ce vendredi. Et sous mes yeux qui picotent, le fantôme complice de Pessoa : « Quel grand repos de n’avoir même pas de quoi avoir à se reposer ! » Et plus loin dans son poème : « Grande joie de n’avoir pas besoin d’être joyeux... » Et encore : « Sommeille, âme, sommeille ! Profite, sommeille ! »

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Il est 2h30 et la pluie bat contre les vitres. Ambiance parfaite pour écouter une fois de plus le sombre et majestueux concerto pour piano du compositeur britannique Ralph Vaughan Williams (1872-1958)

Le soir, j’écris dans mon bureau mais cette nuit, je me suis installé sur la table de la salle à manger. Quand j’étais enfant, cette table art nouveau composée d’un grand plateau épais soutenu par un socle en arche inversée était celle de mes grands-parents. Tous les enfants et petits-enfants de la famille se sont nichés dessous, y compris moi bien sûr qui l’utilisais comme une cabane. Elle continue  désormais sa carrière au centre de ma maison posée au milieu des intempéries jurassiennes. 

Derrière la fenêtre, dehors, je vois s’agiter les branches nues et luisantes des frênes sous l’assaut des bourrasques et des trombes d’eau. Le halo du dernier lampadaire du village suffit à révéler le jaune des feuillages d’érables moins prompts que les frênes à se dépouiller. Impossible de sortir fumer un cigare avec ce qui tombe du ciel.

Je devrais m’inspirer de la chatte Linette qui dort sur le coussin de son fauteuil en rotin. Elle rêve. Moi aussi, bien que je sois éveillé. C’est là tout le problème, ces rêves têtus qui errent comme des fêtards aux cravates de travers, pas décidés à se résoudre à rentrer chez eux, dans la maison du sommeil.

Photo © Marie-Christine Caredda, 2014 (chambre de Fernando Pessoa, Lisbonne)

11 octobre 2014

Carnet / Des menus plaisirs et de l’insomnie tranquille

Après quelques achats futiles mais bien agréables dans la journée, dîner au lac Genin. La même ambiance apaisante et chaleureuse depuis plus de quarante ans que je fréquente cette auberge en pleine forêt.

Lac invisible sous le brouillard. Un petit havane en sortant sous les grands épicéas dont l’enseigne de l’auberge éclaire les perles de pluie. Un Por Larrañaga plus conséquent et plus corsé accompagné d’un vieux Calvados une fois rentré à la maison.

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Commencé un nouveau carnet bleu acheté récemment à Lisbonne. 

Lecture de quelques poèmes français de Pessoa dans l’édition parue le 25 septembre dernier que j’ai reçue en service de presse de la part des éditions de la Différence (j’en donnerai prochainement un article).

Ultimes réglages dans la composition de mon prochain recueil de nouvelles. Il s’agit de textes assez grand public, d’un registre  sentimental, auxquels j’hésite depuis des semaines à ajouter une nouvelle s’intégrant dans le thème mais d’un ton résolument plus cru, plus érotique si l’on préfère. Je la disposerai finalement au milieu du recueil afin de ménager une rupture de rythme sans pour autant m’écarter du thème principal. Mon ami Jean-Jacques Nuel, éditeur de deux de mes livres, pense que c’est une bonne solution.

Un peu de musique avant d’aller dormir : L’ouverture tragique de Brahms.

La chatte Linette avait envie de se faire cajoler un peu en s’installant sur mes genoux mais le seul fait de bouger pour régler le son du casque l’a dérangée. Dans ces cas-là, elle manifeste son agacement en mordillant sans faire mal, en bondissant sur le fauteuil d’à côté et en me fixant d’un air réprobateur. Dehors, elle a capturé une souris qui s’est cachée si longtemps dans un recoin inaccessible du salon qu’elle a fini par l’oublier. J’ai dû enfiler un gant en cuir épais pour attraper la souris et la libérer dans la haie en prenant bien garde que Linette ne s’aperçoive pas de mon manège sous peine de perdre sa confiance. Linette a un caractère ombrageux.

Gargouillis des gouttières sous l’averse nocturne. Glapissements du renard dont le passage a déclenché l’éclairage automatique. L’esprit un peu plus léger que d’habitude mais encore pas réussi à me coucher plus tôt.