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27 mai 2019

Grands et petits désordres sous la comète Hale-Bopp

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Pendant que la comète Hale-Bopp grossit dans le soir d’avril ton jour de congé rétrécit

 

Ils sont tous là à s’extasier devant cette boule de neige sale en cette année 1997 de grands et petits désordres

 

Année semblable aux autres si ce n’est le passage de la comète Hale-Bopp dénomination officielle C/1995 O1 qui paraît-il vaporise six cents tonnes de glace par seconde produit trois cents tonnes d’eau par seconde ça te fait une belle jambe

 

Et alors six cents ou trois cents tonnes d’eau ou de bouse par seconde qu’est-ce que ça peut te faire

 

Grand désordre habituel sur la planète Terre le temps qui manque

 

Petit désordre exceptionnel devant ta porte d’entrée le président d’un club sportif qui donne de sa personne en participant à la tournée des membres honoraires il te demande d’adhérer tu lui réponds d’une voix douce parce qu’il ne sert à rien d’être impoli et agressif

 

Que c’est l’année de la comète année pour toi encore moins favorable que les autres à l’adhésion à un club sportif car année spéciale durant laquelle tu craches à toi tout seul six cents tonnes d’exécration du sport par seconde

 

Et que si le président sportif persiste à te fourguer à défaut de sa satanée carte de membre honoraire un de ses satanés prospectus tu en feras un petit tas de confettis auquel tu mettras le feu non sans avoir par la suite pris soin de pisser sur les cendres

 

Les incontinences cosmiques de la comète C/1995 O1 la carte de membre honoraire les prospectus du président du club sportif et puis quoi encore

 

Photo / Comète Hale-Bopp, avril 1997.

Extrait de Poèmes du bois de chauffage et autres récits de l'homme invisible

© Éditions Germes de barbarie 2018

 Plus d'informations sur le livre :

Éditions Germes de barbarie

Pour Oyonnax et sa région : en vente à la librairie Mille Feuilles, rue Anatole France, Oyonnax (Ain)

 

09 avril 2015

Carnet / Des mondes emboîtés

La bise qui a rincé le ciel depuis le soir de Pâques est tombée. Malgré le grand soleil qui entre partout dans la maison et la chauffe toute la journée, on ne peut pas encore se passer d’une flambée au crépuscule. J’ai grignoté du chocolat et fumé des cigares une bonne partie de l’après-midi sans écrire une ligne.

L’idée que nous ne vivons pas dans un univers homogène mais dans plusieurs mondes emboîtés les uns dans les autres me fatigue au lieu de m'inspirer.

Autour du petit mont derrière chez moi, des couples de buses variables chassent en vol stationnaire puis s’élancent au-dessus des grands frênes aux troncs nus et moirés.

L'autre jour dans la grande prairie en contrebas de la maison, alors qu'il faisait encore gris, des chevreuils se sont approchés. Malgré la distance, la chatte Linette les a repérés, oreilles dressées et regard inquiet.

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Rapide descente à Oyonnax pour quelques courses peu fructueuses alors que je sais très bien qu’il me faut désormais aller à Bourg ou à Lyon pour effectuer des achats qui n’ont rien d’extraordinaire tant le choix se restreint localement.

Plus cette bourgade affiche son avidité de reconnaissance médiatique, plus elle s’enfonce inexorablement dans le déclin et la perte d’identité. Le seul moment de la journée où ce voile se dissipe un peu et où la ville tente de revivre normalement est la matinée.

Avant midi, j’ai pris un moment pour écouter The Quest (La Conquête), un ballet de Sir William Walton, mais je n’ai pas encore assez mémorisé l’enregistrement récemment acquis de cette œuvre pour pouvoir me la rejouer en pensée ainsi que j’en ai l’habitude pour toute nouvelle musique découverte.

En fin de soirée à la télévision, documentaire lourdement anecdotique sur John Irving, un écrivain que j’ai peu lu (juste un recueil de nouvelles qui ne m’a laissé aucun souvenir). Après avoir vu le film tiré de son livre le plus connu, Le Monde selon Garp, j’ai essayé de lire le roman mais il m’est tombé des mains à cause de sa profusion.

Quant au documentaire, on y voit un Irving cabotin, pathétique lorsqu’il se met en scène en suant sous l’effort du saut à la corde et du jogging d’appartement, et, cerise sur le gâteau, lorsqu’il insiste sur sa pratique de la lutte, un des sports les plus répugnants à regarder que je connaisse.

Encore debout après 2h du matin et pas vraiment envie d’aller me coucher. Par la fenêtre, je viens de voir le renard se faufiler le long de la haie. Quelle perception du monde tous ces animaux qui vivent autour de la maison peuvent-ils bien avoir ? Ont-ils des sentiments ? Et s’ils n’en ont pas ou peu, comme je les envie, parfois.  

29 janvier 2015

Comme une ombre heureuse dans le temps des images

 

À ce que j’étais peut-être avant de prendre corps (quelque amas de poussière sans conscience en suspension dans un recoin de l’univers) il fut écrit

 

« Va sur Terre en ce corps qui t’échoit et ne le fatigue pas trop

 

Va sur Terre un moment et regarde le spectacle auquel tu es convié  mais ne monte pas sur scène tu n’es pas là pour agir

 

Tu n’es là que pour contempler car tu es assemblé de telle sorte que tu ne puisses rien faire d’autre

Rien d’autre que te promener et passer comme une ombre heureuse dans le temps des images »

 

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2014