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24 février 2014

Carnet / Des compliments sincères mais nocifs

En rangeant mon bois à ma manière, c’est-à-dire en m’énervant, en jurant de la plus ordurière façon et en empilant complètement de travers, je pense à la notion de « travail bien fait » , à l’obligation de « s’appliquer » (notions positives quand elles impliquent un service mais négatives quand elles légitiment une servitude) et à deux compliments dont on m’a gratifié, l’un quand j’avais seize ans et l’autre à l’approche de ma trentaine.

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Le premier compliment venait d’un ouvrier proche de la retraite avec qui j’avais travaillé dans une cartonnerie comme simple manœuvre pendant un mois pour financer mes vacances d’été. Quant au second compliment, il provenait d’une de mes anciennes professeures de français (paraît-il décédée — paix à son âme parce que je l’aimais bien) à qui j’avais envoyé mon second livre, un recueil de petites proses et de poèmes sélectionnés dans ma production de l’époque. Elle m’avait répondu par courrier. (Je suis d’une génération qui envoyait encore nouvelles et salutations à quelques professeurs spécialement appréciés. Je ne sais plus si cela se fait encore aujourd’hui).

Je me souviens d'avoir assez vite compris que ces deux compliments étaient nocifs malgré la sincérité de leurs auteurs. Dans sa lettre de remerciement, la professeure de français me félicitait pour ce que j’estimais moi-même comme la part la plus faible de mon livre, à savoir une volonté trop marquée à mon goût de m’appliquer, un souci excessif de la forme au détriment du fond.  Quant à l’ouvrier qui était une connaissance de ma famille, il avait déclaré à mes proches que j’étais « un bon employé » , ce qui ne m’a pas flatté longtemps.

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Photos : autoportrait au tas de bois

Mon bois empilé à ma façon

25 novembre 2013

Serge Rachmaninov en 1941 :

rachmaninov,musique,tchaïkovski,rimski-korsakov,blog littéraire de christian cottet-emard,alliés substantiels,russie,compositeurs russes,citationDans mes compositions, je ne fais aucun effort conscient pour être original, romantique, nationaliste ou quoi que ce soit d’autre. J’écris sur le papier la musique que j’entends en moi, et aussi naturellement que possible. Je suis un compositeur russe, et le pays où je suis né a influencé mon tempérament et ma conception du monde. Ma musique est le produit de mon tempérament de sorte qu’elle est de la musique russe ; je ne me suis jamais efforcé consciemment d’écrire de la musique russe ni aucune autre sorte de musique. J’ai été fortement influencé par Tchaïkovski et Rimski-Korsakov ; mais je n’ai jamais, dans la mesure de mes connaissances, imité qui que ce soit. Ce que j’essaie, lorsque j’écris ma musique, c’est de lui faire dire simplement et directement ce que j’ai dans mon cœur lorsque je compose. Si c’est de l’humour, de l’amertume, de la tristesse ou de la piété, alors ces sentiments font partie de ma musique, qui devient belle, amère, triste ou pieuse.

(Extrait de la pochette du double CD Decca, Rachmaninov, concertos pour piano n°1 à 4, Ashkenazy, London Symphony Orchestra, André Prévin)

09 août 2013

Tourment

« Rien ne tourmente davantage un vieux chnoque que la pensée de la vie non vécue » .

- Jim Harrison -

(Extrait de la nouvelle La bête que Dieu oublia d'inventer dans le recueil intitulé En route vers l'ouest, éditions 10/18).

jim harrison,littérature,amérique,usa,littérature américaine,nouvelle,éditions 1018,en route vers l'ouest,la bête que dieu oublia d'inventer,alliés substantiels,citation,blog littéraire de christian cottet-emardÀ lire aussi : Jim Harrison, En marge, éditions 10/18.

Et à voir : portraits de Jim Harrison.