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30 juin 2020

De la protection des textes mis en ligne sur les blogs

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Sans être excessivement inquiet des risques de plagiat mais prêt à toute action en justice en cas de besoin, j’ai toujours pris toutes les dispositions nécessaires pour protéger mes écrits, bien avant la possibilité de les mettre en ligne.

Je ne reviendrai pas sur les différentes solutions de dépôt à la disposition des auteurs. On trouve toutes ces informations très facilement sur internet, par exemple sur le site de la Société des gens de lettres (SGDL). Il existe aussi d’autres solutions de dépôt, notamment chez le notaire, ce que je conseille également.

Quelles que soient les solutions choisies, c’est principalement la preuve d’antériorité qui sera prise en compte en cas de litige. Si un plagiat est avéré, celui qui en subit le préjudice doit prouver que son œuvre existait déjà avant les faits. En France, certaines affaires de plagiat assez évident n’ont pas toujours permis aux victimes de faire valoir leurs droits, contrairement aux États-Unis beaucoup moins laxistes en ce domaine.

Après ce bref rappel d’ordre général, je reviens sur la protection des écrits mis en ligne, notamment par le biais des blogs qui sont à cet égard des outils très pratiques.

Pour quelqu’un d’aussi peu logique et peu méthodique que moi, les archives du blog permettent d’établir cette fameuse antériorité puisque tout y est daté et enregistré. Il faut juste veiller à employer de nombreux mots-clefs (tags) en rapport avec les textes, ce qui permettra de les retrouver facilement, même sans moteur de recherche spécifique installé sur le blog. Il suffira de se rendre à la rubrique Archives par tags. Sans cette précaution, il sera très difficile voire impossible de retrouver les textes archivés. Évidemment, plus le blog est ancien, plus la difficulté augmente.

Il arrive que la Bibliothèque nationale de France (BNF) attribue un numéro ISSN à certains blogs. Lorsque la BNF m’a attribué le mien sans démarches particulières de ma part voici quelques années, j’ai mesuré l’utilité de cette attribution quand j’ai compris qu’elle faisait du blog et de son contenu une œuvre à part entière officiellement identifiée et enregistrée, donc en capacité de faire l’objet d’une protection.

 

21 juin 2020

Légende d'été

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Photo Marie-Christine Caredda

 

Dans mon rêve l’été est une grande fleur qui s’ouvre et qui contient toutes les autres

 

comme une légende qui contient toutes les histoires

 

ou bien un parasol qui fleurit dans les rues du monde et qui contient tous les autres

 

puis sous l’averse fraîche et parfumée comme une passante inaccessible

 

un parapluie qui éclôt et qui contient tous les autres

 

et dans sa brève nuit de fête où l’on erre comme une ombre heureuse avant de s’éloigner des lampions

 

un abat-jour qui veille jusqu’à l’aube et qui contient tous les autres

 

Mais peut-être n’ai-je pas rêvé

 

Extrait de mon recueil Estime-toi heureux 

© Éditions Orage-Lagune-Express

 

19 juin 2020

Carnet / Double ville

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Photo CC-E

Je relis Requiem d’Antonio Tabucchi, lu pour la première fois en 2000. À cette époque, je ne connaissais pas Lisbonne. J’ai décidé de m’y rendre en octobre 2013 pour m’y promener dans les pas de Fernando Pessoa. C’est après tout une façon comme une autre de découvrir une ville. J’y suis retourné en septembre 2014 ainsi qu’en juillet et décembre 2016. J’espère y séjourner encore dès que possible.

Dans Requiem de Tabucchi, le narrateur s’endort sous un mûrier en lisant le Livre de l’intranquillité de l’hétéronyme Bernardo Soares avant de se perdre en rêve dans une Lisbonne caniculaire et déserte, propice aux rencontres avec des vivants parfois fantomatiques et des morts qui semblent avoir encore un pied dans la vie. Les rues, les quartiers et les squares sont nommés avec précision, ce qui n’évoquerait rien au lecteur n’ayant jamais visité la ville s’il n’y avait bien sûr la puissance de suggestion de Tabucchi.

C’est ainsi qu’à la lecture de Requiem s’est formée dans mon esprit une Lisbonne imaginaire à laquelle s’est ajoutée la Lisbonne réelle de mes séjours au cours desquels j’ai marché des journées entières et tard dans la nuit. Les deux visions se sont alors emboîtées pour n’en faire qu’une, ce qui constitue pour moi l’unique et merveilleuse expérience de la ville véritablement vécue comme lieu dit et lieu d’être.

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Photo CC-E