03 janvier 2023
Carnet / Ce qui m’éloigne et me rapproche du catholicisme
Ce qui m’en rapproche
La culture, les grandes œuvres qui en sont nées et qui l’ont célébré, le recueillement, le silence, le retour sur soi, l’examen de conscience, la reconnaissance de l’individu unique et irremplaçable (et donc de sa responsabilité), le temps perçu et vécu dans la durée et la lenteur, les rituels pour les grandes étapes de la vie (accessoirement la pompe ecclésiastique), le long chemin parcouru vers plus de tolérance (à l’opposé d’autres religions et plus particulièrement de celle que je n’ai pas besoin de nommer pour qu’on sache de laquelle je parle).
Ce qui m’en éloigne
Sur le plan général : l’attitude suicidaire de l’Église d’aujourd’hui sur de nombreux points (blocages sur la sexualité, le célibat des prêtres et sur l’accès des femmes à la prêtrise), l’indifférence relative à la culture, la vision angélique de l’immigration incontrôlée, la faiblesse face à l’offensive de l’autre religion que je n’ai pas besoin de nommer pour qu’on sache de laquelle je parle, l’hostilité à l’encontre des agnostiques plus encore qu’envers les athées.
Sur le plan personnel : mon incapacité à accepter un dogme, y compris dans d’autres domaines que la religion, mon scepticisme, mon optimisme à court terme et mon pessimisme à long terme, mon manque de confiance en à peu près tout (y compris en moi-même), la prison du corps, et surtout, ma très grande difficulté avec la notion de pardon.
Qui et quoi pardonner ? Quelles sont les limites du pardon? Qui accorde le pardon ? Dieu ou l’humain ? Si Dieu pardonne, pardonne-t-il aux terroristes et aux dictateurs, à Hitler, Staline, Mao et compagnie ? Si oui, quel sens revêt ce pardon pour les victimes ?
02:39 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : religion catholique, chrétien, carnet, note, journal, blog littéraire de christian cottet-emard, foi, athéisme, agnosticisme, croyance, culture chrétienne, recueillement, pardon, christian cottet-emard
02 janvier 2023
Carnet / Musique amie
Un beau nuage lenticulaire capturé par mon Lumix, derrière chez moi.
Dans la préface de son livre Requiem (une de mes lectures de chevet) Antonio Tabucchi déclare « j’ai toujours aimé la musique à bon marché » et de citer en l’approuvant le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade : « Je ne veux pas de Haendel pour ami, et je n’entends pas les aubades des archanges. »
J’ignore quant à moi si Haendel avait des amis. Le mot ami avait-il d’ailleurs à l’époque de Haendel le même sens qu’aujourd’hui ? Ce n’est pas certain.
En ce qui me concerne, la musique de Haendel m’accompagne en véritable amie depuis mon enfance (grâce aux disques familiaux) et c’est avec cet extrait de L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato écouté en songeant aux nuages lenticulaires que je commence la nouvelle année. Qu'elle soit heureuse à qui passe par ici et me fait l'amitié de me lire.
02:03 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, blog littéraire de christian cottet-emard, photo, musique, ciel, nuage, haendel, tabucchi, drummond de andrade, christian cottet-emard, nuage lenticulaire
26 décembre 2022
Carnet / Supermarchés, poètes et patates
Sur les pages internet d’un poète à la mode (je veux dire à la mode dans le microscopique écosystème de la poésie contemporaine bien-pensante) j’ai lu tout le mal que celui-ci (comme tant d’autres) pensait des supermarchés, ce qui est tout à fait son droit.
Ah, l’enfer du consumérisme, de l’abondance obscène ! Et tous ces gens (ces gens comme vous et moi) qui vont faire leurs courses et se payer une petite fantaisie de temps en temps, pour Noël, par exemple, au lieu de faire pousser des topinambours sur le rebord de leur fenêtre ! Ah non, vraiment ! Pouah !
Bon, d’accord, les supermarchés, la grande distribution, on peut discuter des défauts sans pour autant oublier les avantages et même les progrès. Je vous le donne en mille mais j’espère, pour moi et ma descendance, ne jamais connaître cette situation, la disparition de cette forme de commerce, car le jour où les hyper et supermarchés disparaîtront, cher poète, vous pleurerez très vite toutes les larmes, jusqu’aux dernières, que vous avez en stock. Vous vous précipiterez vers la dernière supérette encore ouverte où vous ne trouverez qu’une interminable file d’attente remplie de militants bio, colibris, vegans et autres alternatifs décroissants prêts à s’étriper pour un quignon de brignole ou un rogaton de frombec.
Il ne vous restera plus alors qu’à faire un détour vers l’armurerie ou la cave de « quartier sensible » la plus proche pour vous procurer une kalache destinée à défendre les trois patates que vous aurez peut-être extirpées à grand peine de votre lopin (si vous en avez un) à l’aide de votre vieux manuel de culture bio acheté chez Amazon à la rubrique jardinage écoresponsable au bon vieux temps où vous pouviez vous faire livrer.
Il vous restera certes la poésie mais, comme chacun sait, elle ne nourrit pas le corps du poète ni même, je me prends de plus en plus souvent à le penser à la lecture de nombre d’entre eux, son esprit.
02:13 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : supermarché, grande distribution, poète, patate, commerce, blog littéraire de christian cottet-emard, carnet, note, journal, humeur, chronique, billet, christian cottet-emard