Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19 janvier 2023

Carnet / Bob, lunettes, moustache et clarinette

christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,musique,hommage,carnet,note,journal,rencontre,jazz,clarinette,chanson,tu veux ou tu veux pas ?,marcel zanini,clarinettiste,paris,club de jazz,années 80,saxophone,saxophoniste,ça balance terribleDans les années 80, pour une raison professionnelle, c’est-à-dire pour une raison idiote, je devais séjourner quelques jours à Paris, cette ville que je n’aime pas. Un soir avec des collègues, nous traînions un peu la savate je ne sais même plus dans quel quartier, une sorte de boulevard mais sans arbres. 

Une voiture de police venait de stopper une auto minuscule dont s’extirpèrent au moins six passagers dont le conducteur, un grand type dégingandé déguisé en panthère rose suivi d’un autre de la même stature en costume de marsupilami (je ne me souviens pas des autres déguisements). 

J’observais les rigolos présenter leurs papiers aux policiers quand les collègues me pressèrent de descendre un escalier abrupt et sombre aboutissant à la porte d’entrée de ce que je pris au début pour un salon plus ou moins privé garni de fauteuils et de canapés assez cossus. C’était en fait un petit club de jazz enfumé à la clientèle clairsemée en ce soir de semaine. 

Nous nous installâmes pour boire un verre servi par un barman courtois à la voix feutrée.  Les musiciens jouaient en sourdine lorsque le barman jeta un regard vers la porte d’entrée et les interrompit. Il éleva un peu la voix : chers amis, nous avons un visiteur de marque. 

Les clients applaudirent aussitôt. Coiffé d'un bob, un petit homme moustachu au regard pétillant derrière de larges lunettes et au sourire discrètement jovial apparut, muni d’une clarinette. Il se joignit aux musiciens, joua quelques morceaux, salua gentiment, but un verre et prit congé en toute simplicité, toujours sous les applaudissements. 

C’était Marcel Zanini qui vient de nous quitter. Je ne le connaissais que pour son tube Tu veux ou tu veux pas ? et Ça balance terrible mais il était surtout, plus encore que chanteur, un excellent clarinettiste (et saxophoniste), ainsi que je le découvris lors de cette étrange soirée. Moi qui avais passé la journée de mauvaise humeur, j'ai encore à l'esprit, si longtemps après, la sensation de détente, de sérénité et de légèreté qui m'enveloppa après le passage sur scène de ce bon génie de la clarinette magique.

 

26 janvier 2022

Carnet / Souvenir du monde d’avant

carnet,note,journal,chronique,politique,société,époque,1981,mai 1981,élections,mitterrand,charles hernu,service militaire,réforme,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,autobiographie,socialistes,souvenir,années 80,vingtième siècle,buis,neige,campagne,hiver,lumière,contemplation,rêverie,nature

Souvent ces jours ensoleillés, je passe pas mal de temps à observer la lumière qui ricoche sur les petites feuilles incurvées du buis devant la maison. Le buisson brille au milieu des plaques de neige qui scintillent. Grâce au soleil d’hiver, je fais le plein par les yeux de cette vitamine D dont le Sénat qui n’a que cela à faire, veut interdire ou du moins limiter l’usage, pour notre bien évidemment... Et voilà que la politique vient ainsi polluer jusqu’à mes plus anodines rêveries, surtout depuis deux ans lorsque dès le début de la folie furieuse, j’ai écrit sur ce blog qu’ils (nos gouvernants actuels) oseraient tout.
 
Aujourd’hui plus encore que durant toute ma vie passée, je suis extrêmement contrarié de devoir ne serait-ce qu’une minute me soucier de politique car j’ai toujours pensé que tel n’était pas mon destin, même lorsque je perdais mon temps dans la presse régionale à recueillir laborieusement et dans la plus totale indifférence les résultats des élections avec le fleuve de boue dont elles ouvraient les vannes par les bouches d’égouts de leurs commentateurs les plus zélés.
 
En temps normal, lorsqu’aucune des crises permanentes que traverse le pays depuis longtemps n’autorise la moindre mesure d’exception, même pas le terrorisme, on arrive assez facilement à s’en laver les mains et surtout l’esprit, de la politique. Mais pas en ce moment.
 
C’est peut-être la raison pour laquelle me revient fréquemment à l’esprit le souvenir plus insouciant que je ne le croyais de ce jour du mois de mai 1981 où je tentais de m’extraire de la foule parisienne célébrant l’élection de Mitterrand.
 
Je me demandais comment j’allais rentrer chez moi à Oyonnax parce que Paris est une ville où je n’ai jamais réussi à trouver seul mon chemin. Je sortais d’une gargote où je venais d’engloutir une choucroute garnie moins bonne qu’une en boîte et je ne pensais qu’à deux choses : manger un sandwich car j’avais encore les crocs et sauter dans le train. J’avais vingt et un ans et j’étais loin d’imaginer que le président qui venait d’être élu serait un peu plus tard l’inventeur de la nasse électorale dans laquelle nous sommes encore piégés aujourd’hui. J’étais vraiment trop jeune pour m'en douter et au cas où j’eusse été capable d’une telle lucidité, trop intellectuellement constipé pour l’admettre.
 
En ces heures sombres pour ce qui reste de notre démocratie, je me dis au moins que c’est sous Mitterrand que j’ai échappé au service militaire l’année suivante grâce à de très socialistes intermédiaires qui ont plaidé ma cause auprès de l’entourage proche de Charles Hernu.
 
Bénéficierais-je de cette sorte de tolérance dans la société d’aujourd’hui où l’on risque de s’acheminer vers la vaccination obligatoire après les élections en cas de victoire de Pécresse ou de plébiscite du roitelet ? Sans doute non. J’ai la sensation d’un étau qui se resserre et je n’aime pas du tout cela pour la simple raison que je suis grand-père.
 

19 février 2021

Carnet vénitien

carnet,photo,souvenir,années 80,voyage,venise,italie,vénétie,photographie,superposition,photo noir et blanc,christian cottet-emard,image,mémoire,promenade,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet vénitien,promenade vénitienne

De l'utilité des photos ratées en général et des mauvais chargements de pellicule en particulier (pas d'appareils numériques à l'époque).

Photo / Un de mes premiers séjours à Venise dans les années 80.