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Souvent ces jours ensoleillés, je passe pas mal de temps à observer la lumière qui ricoche sur les petites feuilles incurvées du buis devant la maison. Le buisson brille au milieu des plaques de neige qui scintillent. Grâce au soleil d’hiver, je fais le plein par les yeux de cette vitamine D dont le Sénat qui n’a que cela à faire, veut interdire ou du moins limiter l’usage, pour notre bien évidemment... Et voilà que la politique vient ainsi polluer jusqu’à mes plus anodines rêveries, surtout depuis deux ans lorsque dès le début de la folie furieuse, j’ai écrit sur ce blog qu’ils (nos gouvernants actuels) oseraient tout.
Aujourd’hui plus encore que durant toute ma vie passée, je suis extrêmement contrarié de devoir ne serait-ce qu’une minute me soucier de politique car j’ai toujours pensé que tel n’était pas mon destin, même lorsque je perdais mon temps dans la presse régionale à recueillir laborieusement et dans la plus totale indifférence les résultats des élections avec le fleuve de boue dont elles ouvraient les vannes par les bouches d’égouts de leurs commentateurs les plus zélés.
En temps normal, lorsqu’aucune des crises permanentes que traverse le pays depuis longtemps n’autorise la moindre mesure d’exception, même pas le terrorisme, on arrive assez facilement à s’en laver les mains et surtout l’esprit, de la politique. Mais pas en ce moment.
C’est peut-être la raison pour laquelle me revient fréquemment à l’esprit le souvenir plus insouciant que je ne le croyais de ce jour du mois de mai 1981 où je tentais de m’extraire de la foule parisienne célébrant l’élection de Mitterrand.
Je me demandais comment j’allais rentrer chez moi à Oyonnax parce que Paris est une ville où je n’ai jamais réussi à trouver seul mon chemin. Je sortais d’une gargote où je venais d’engloutir une choucroute garnie moins bonne qu’une en boîte et je ne pensais qu’à deux choses : manger un sandwich car j’avais encore les crocs et sauter dans le train. J’avais vingt et un ans et j’étais loin d’imaginer que le président qui venait d’être élu serait un peu plus tard l’inventeur de la nasse électorale dans laquelle nous sommes encore piégés aujourd’hui. J’étais vraiment trop jeune pour m'en douter et au cas où j’eusse été capable d’une telle lucidité, trop intellectuellement constipé pour l’admettre.
En ces heures sombres pour ce qui reste de notre démocratie, je me dis au moins que c’est sous Mitterrand que j’ai échappé au service militaire l’année suivante grâce à de très socialistes intermédiaires qui ont plaidé ma cause auprès de l’entourage proche de Charles Hernu.
Bénéficierais-je de cette sorte de tolérance dans la société d’aujourd’hui où l’on risque de s’acheminer vers la vaccination obligatoire après les élections en cas de victoire de Pécresse ou de plébiscite du roitelet ? Sans doute non. J’ai la sensation d’un étau qui se resserre et je n’aime pas du tout cela pour la simple raison que je suis grand-père.
La sinistre période politique que nous traversons vient de loin. La crise sanitaire et sa gestion par un pouvoir désormais drogué aux restrictions des libertés de base (évidemment pour notre bien) n’en est que le puissant et brutal révélateur.
Les injonctions à se soumettre aux diktats de la nouvelle religion de la santé se font de plus en plus nombreuses et précises. Le temps est maintenant aux mesures décomplexées de rétorsions contre les « récalcitrants » et au large et désespérant consentement de ceux qui les désignent comme des délinquants. (On lira à ce propos les récentes déclarations immondes de Noam Chomsky).(1)
Les sourires des comédiens embauchés pour distiller la propagande, notamment la propagande sanitaire, virent aux rictus et cela non plus ne date pas d’aujourd’hui car on les voit depuis longtemps fendre les visages sur les prospectus et publicités des assureurs, des mutuelles et d’une manière générale de toutes les entreprises dans leurs campagnes de communication. On a beau jeu de se gausser des militaires hilares de la Corée du nord et de son dirigeant au sourire de cire, ce même sourire jadis plaqué sur la face lunaire de Mao et de ses complices en oppression.
Chez nous, aujourd’hui, ce sourire hideux et permanent circule partout dans notre presse et sur nos écrans, au journal télévisé et dans les interminables tunnels de publicité. Il passe même dans les voix dont il déforme l’élocution, ces voix qui nous somment ad nauseam, dans les bandes sonores des supermarchés, de bouger plus, de consommer avec modération, de pratiquer un sport...
Il existe une expression pour désigner cette sorte de sourire obligatoire : le sourire carnassier. Moi, ce sourire m’évoque aussi une autre image souvent employée dans ma famille durant mon enfance, la soupe à la grimace qui désignait à l’origine l’action de bouder, de faire la tête ou plus généralement l’expression hostile d’un visage. Au moins, on savait à quoi s’en tenir mais désormais, la soupe à la grimace est un sourire figé, un sourire factice, grimaçant comme l’époque que nous vivons maintenant.
La soupe à la grimace est une potion amère et toxique qui nous est en particulier servie par les communicants et de très nombreux journalistes dont on dit souvent des plus compromis avec le pouvoir et les idéologies dominantes, hygiénistes ou soi-disant progressistes, qu’ils servent la soupe. Je le répète, le phénomène n’est pas nouveau mais aujourd’hui, il vire au cauchemar qui s’installe massivement dans le réel.
Image : montage CCE
(1) Suite au commentaire ci-dessous de Un lecteur intéressé concernant les déclarations de Chomsky, afin que chacun puisse se faire une opinion, je relaie le désintox de la chaîne Arte
Si cette précision semble effectivement nécessaire, je n'en pense pas moins que la position de Chomsky sur l'isolement qu'il préconise pour les non-vaccinés et, en dernier recours, s'ils deviennent indigents, l'aumône de la collectivité, reste une infamie.