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19 janvier 2023

Carnet / Bob, lunettes, moustache et clarinette

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Une voiture de police venait de stopper une auto minuscule dont s’extirpèrent au moins six passagers dont le conducteur, un grand type dégingandé déguisé en panthère rose suivi d’un autre de la même stature en costume de marsupilami (je ne me souviens pas des autres déguisements). 

J’observais les rigolos présenter leurs papiers aux policiers quand les collègues me pressèrent de descendre un escalier abrupt et sombre aboutissant à la porte d’entrée de ce que je pris au début pour un salon plus ou moins privé garni de fauteuils et de canapés assez cossus. C’était en fait un petit club de jazz enfumé à la clientèle clairsemée en ce soir de semaine. 

Nous nous installâmes pour boire un verre servi par un barman courtois à la voix feutrée.  Les musiciens jouaient en sourdine lorsque le barman jeta un regard vers la porte d’entrée et les interrompit. Il éleva un peu la voix : chers amis, nous avons un visiteur de marque. 

Les clients applaudirent aussitôt. Coiffé d'un bob, un petit homme moustachu au regard pétillant derrière de larges lunettes et au sourire discrètement jovial apparut, muni d’une clarinette. Il se joignit aux musiciens, joua quelques morceaux, salua gentiment, but un verre et prit congé en toute simplicité, toujours sous les applaudissements. 

C’était Marcel Zanini qui vient de nous quitter. Je ne le connaissais que pour son tube Tu veux ou tu veux pas ? et Ça balance terrible mais il était surtout, plus encore que chanteur, un excellent clarinettiste (et saxophoniste), ainsi que je le découvris lors de cette étrange soirée. Moi qui avais passé la journée de mauvaise humeur, j'ai encore à l'esprit, si longtemps après, la sensation de détente, de sérénité et de légèreté qui m'enveloppa après le passage sur scène de ce bon génie de la clarinette magique.

 

03 janvier 2023

Carnet / Ce qui m’éloigne et me rapproche du catholicisme

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Ce qui m’en rapproche

La culture, les grandes œuvres qui en sont nées et qui l’ont célébré, le recueillement, le silence, le retour sur soi, l’examen de conscience, la reconnaissance de l’individu unique et irremplaçable (et donc de sa responsabilité), le temps perçu et vécu dans la durée et la lenteur, les rituels pour les grandes étapes de la vie (accessoirement la pompe ecclésiastique), le long chemin parcouru vers plus de tolérance (à l’opposé d’autres religions et plus particulièrement de celle que je n’ai pas besoin de nommer pour qu’on sache de laquelle je parle).

Ce qui m’en éloigne 

Sur le plan général : l’attitude suicidaire de l’Église d’aujourd’hui sur de nombreux points (blocages sur la sexualité, le célibat des prêtres et sur l’accès des femmes à la prêtrise), l’indifférence relative à la culture, la vision angélique de l’immigration incontrôlée, la faiblesse face à l’offensive de l’autre religion que je n’ai pas besoin de nommer pour qu’on sache de laquelle je parle, l’hostilité à l’encontre des agnostiques plus encore qu’envers les athées.  

Sur le plan personnel : mon incapacité à accepter un dogme, y compris dans d’autres domaines que la religion, mon scepticisme, mon optimisme à court terme et mon pessimisme à long terme, mon manque de confiance en à peu près tout (y compris en moi-même), la prison du corps, et surtout, ma très grande difficulté avec la notion de pardon. 

Qui et quoi pardonner ? Quelles sont les limites du pardon? Qui accorde le pardon ? Dieu ou l’humain ? Si Dieu pardonne, pardonne-t-il aux terroristes et aux dictateurs, à Hitler, Staline, Mao et compagnie ? Si oui, quel sens revêt ce pardon pour les victimes ?

 

02 janvier 2023

Carnet / Musique amie

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Un beau nuage lenticulaire capturé par mon Lumix, derrière chez moi.

 

Dans la préface de son livre Requiem (une de mes lectures de chevet) Antonio Tabucchi déclare « j’ai toujours aimé la musique à bon marché » et de citer en l’approuvant le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade : « Je ne veux pas de Haendel pour ami, et je n’entends pas les aubades des archanges. »
J’ignore quant à moi si Haendel avait des amis. Le mot ami avait-il d’ailleurs à l’époque de Haendel le même sens qu’aujourd’hui ? Ce n’est pas certain.

En ce qui me concerne, la musique de Haendel m’accompagne en véritable amie depuis mon enfance (grâce aux disques familiaux) et c’est avec cet extrait de L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato écouté en songeant aux nuages lenticulaires que je commence la nouvelle année. Qu'elle soit heureuse à qui passe par ici et me fait l'amitié de me lire.