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04 septembre 2014

Carnet / Sous le halo de la lampe bleue

Ce soir, avant de dresser la table du petit déjeuner (je suis dans un tel état le matin au lever que je préfère tout préparer à l’avance) je suis sorti dans le noir derrière la maison et j’ai vu une superbe étoile filante. Exceptionnellement, j’ai fait un vœu très matérialiste, mais dans l’unique but d’avoir encore plus de moyens pour essayer de ne plus l’être du tout.

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En début de semaine, j’ai surpris en pleine nuit quatre gros sangliers juste sous mes fenêtres. Leur passage a déclenché les projecteurs automatiques. Ils ont bifurqué du côté de la baie vitrée et ont commencé à fouiller le pré à quelques mètres de la porte d’entrée. Je suis sorti en tapant dans mes mains pour les chasser mais leur réaction m’a étonné. Au lieu de détaler en vitesse, ils ont longé tranquillement la haie. Le plus imposant d’entre eux m’a regardé placidement faire mes moulinets et a entraîné les autres à sa suite en direction de la route. Du coup, je me suis dépêché de refermer la baie coulissante. Au même moment, la chatte Linette, l’air penaud, est rentrée par son passage secret et est allée directement se coucher.

J’ai passé la journée à relire pour la énième fois un manuscrit commencé en 2006. Il est temps que je publie cet ouvrage car avec toutes ces relectures et ces corrections, je commence à le prendre en grippe.

Magie de Facebook : j’ai blagué avec mon ami le peintre Jacki Maréchal qui semble prendre du bon temps dans le Sud. Cela m’a mis de bonne humeur et j’en ai bien besoin depuis l’hiver dernier.

J’avais débuté la soirée en écoutant le cinquième concerto pour piano dit L’Égyptien de Saint-Saëns, certes un curieux mélange de lyrisme échevelé et d’orientalisme de pacotille mais en tous cas une œuvre virtuose dont je ne me lasse pas. 

Comme toujours lorsque je suis seul à la maison, j’ai dîné d’un sandwich et d’un verre de rosé. Un gros havane n’étant pas très adapté à ce repas expédié, je me suis contenté de griller quelques Partagas Club en grignotant du chocolat noir. Toujours cette envie de sucre à laquelle je cède sans vergogne, le plus surprenant étant que je n’en reprends pas pour autant les kilos perdus en 2013. Pourvu que ça dure... 

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Soirée terminée tard sous le halo de ma lampe bleue en rêvant à la prochaine escapade à Lisbonne où je me fournirai en Por Larrañaga introuvables dans ma région. Des petits bonheurs pour adoucir les grandes tristesses, ce n’est déjà pas si mal. On peut rester un bon vivant même affecté de la plus sombre mélancolie. C’est plus courtois et agréable pour l’entourage.

08 mai 2012

Carnet de la gauche et de la droite

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Au retour, dans le soir ensoleillé sur les petites routes de Bresse, j’ai été surpris de constater que parmi tous les arbres ayant revêtu leur feuillage, les frênes sont aussi en retard que dans ma campagne du haut-Jura où ils commencent à peine à déployer quelques prudentes folioles. Bien que les frênes attendent parfois juin pour s’habiller, je trouve étrange que ceux de la Bresse présentent le même dépouillement que leurs semblables jurassiens alors qu’on peut observer plusieurs semaines de décalage entre « les printemps » de ces deux régions.droite,gauche,carnet,politique,élection,élection présidentielle,scrutin,françois hollande,frêne,chatillon sur chalaronne,bulletin,vote,ain,jura,rhône-alpes,orgue,chant,charpentier,monteverdi,bach,dandrieu,chocolat,partagas,cigare,mille fleurs,chiffonnade,jambon,valpolicella,vin,mitterrand,10 mai 81,6 mai 2012,blog littéraire de christian cottet-emard

En allumant la télévision dès mon retour à la maison, j’ai vu apparaître le portrait du nouveau Président de la République. Je n’attends rien de plus de cet épisode que de celui du 10 mai 1981, date à laquelle je m’étais égaré dans la foule parisienne en liesse alors que je tentais de rentrer dans ma province après une semaine de stage au salon du livre ou de la papeterie, je ne sais plus. Je me souviens juste de nos équipées sauvages dans les allées de ces deux salons, avec certains camarades de promotion de l’Institut de Promotion Commerciale, d’où nous avions fini par nous faire signaler en tant que personæ non gratæ, malgré nos revers fièrement badgés, en raison de notre énergie à collecter des sacs remplis à ras bord « d’échantillons » pour un usage qu’on devinait plus personnel que professionnel.

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La politique étant presque hors-sujet dans ces carnets, je n’ai qu’une image fugace à retenir de ce soir d’élection télévisé, celle d’une très jeune femme  n’ayant connu que la droite au pouvoir et qui exprime son espoir, ce qui est bien normal, après la victoire de François Hollande. Elle me rappelle une étudiante née en 1981 qui, voici quelques années, m’avait confié son vote par procuration et qui m’avait déclaré tout net éprouver de l’espoir après n’avoir rien connu d’autre que le règne de Mitterrand. Lors de ce scrutin, j’avais fait cette curieuse expérience d'arriver au bureau de vote avec un bulletin pour la gauche (le mien) et un bulletin pour la droite.

Comme beaucoup de monde, je place quant à moi depuis longtemps mes espoirs ailleurs qu’en politique même si je me réjouis de constater que la droite et sa vision désespérante de la vie consistant à ne voir en chaque individu que le concurrent de l’autre (comme dans le sport) peut encore chuter lorsqu’elle tire trop sur la corde. Comment cette droite-là peut-elle en effet demander sans cesse à la classe moyenne qui rétrécit, aux populations qui se précarisent et aux jeunes de plus en plus fauchés de se serrer la ceinture, de consentir à toujours plus « d’efforts » et de « sacrifices » alors que le marché du grand luxe ne connaît pas la crise et qu’il ne s’est jamais vendu autant de yachts ? N’est-ce pas cette simple question qui, à l’avenir, plus que tout le verbiage des analystes politiques, peut nous permettre, espérons-le, de distinguer encore notre gauche de notre droite ?

02 juin 2011

Carnet des cigares et des livres

livre,cigare,blog littéraire,christian cottet-emard,partagas,joya de nicaragua,petit bouquet,lyon,rhône-alpes,fnac,civette,franche-comté,jura,littérature,écrivain,auteurL’autre jour, j’ai mis à profit quelques heures à Lyon pour me réapprovisionner en cigares, rien de compliqué ou trop cher, quelques fagots du Nicaragua, certes un peu rustiques comparés aux Joya de Nicaragua que je fumais parfois dans les années 80. De cette époque, je garde le souvenir d’avoir loupé une affaire, un splendide cabinet de Joya en catégorie double corona ou giant, je ne sais plus. En ces temps déjà lointains, j’étais un fumeur plutôt routinier et je suis reparti de la civette avec mes habituels Por Larrañaga et Petits bouquets de Partagas. Je regrette beaucoup la disparition du Petit bouquet, ce petit trapu auquel je n’ai trouvé à ce jour aucun équivalent, même pas le Cuaba divino qui, malgré son charme, n’a rien à voir avec ce court cigare inexplicablement sacrifié par Partagas.

Avant de rentrer sous mes frênes, je suis passé à la Fnac où je me fais toujours la même réflexion : à quoi bon continuer à écrire face à une telle profusion ? Je suis heureusement capable aujourd’hui de ne plus me laisser couper les jambes avec cette sorte de découragement. Ne plus écrire parce qu’il y a tant de livres, ce serait aussi stupide que de se dire : ne plus vivre parce qu’il y a tant de monde ! Aujourd’hui, je résiste au doute, qu’il vienne de moi-même ou des autres, en réalisant que je vis en pleine nature dans un environnement qui me plaît, sans me soucier de faire ou non de la littérature, d’être ou non auteur ou écrivain, d’écrire bien ou mal, la seule chose importante étant pour moi de raconter ce que j’ai à raconter durant mon passage en ce monde. Rien de plus, rien de moins.