30 avril 2013
Les rêves vont vite
Comme les nuages les rêves vont vite
Quand ils s’accrochent aux branches (les nuages) ils descendent dans la terre
Quand ils s’accrochent aux gens (les rêves) ils descendent descendent si profond qu’on ne les voit plus
Comme les nuages accrochés aux branches
Comme les rêves accrochés aux gens
Photo : crépuscule de printemps vu de chez moi.
© Éditions Orage-Lagune-Express, 2013. Droits réservés pour texte et photo.
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31 janvier 2013
Nature morte avec rouge-gorge et cafetière
Le choc sourd de la mort du rouge-gorge contre la baie vitrée comme si quelqu’un frappait
Que faire de cet instant contre nature un rouge-gorge qui tape dans une vitre
En quoi transformer cette fin pour que ce matin ne tourne pas à l’absurde
En un poème pendant le café ou une photo avec la cafetière
Oui une photo essaie donc ça
© Texte et photo, éditions Orage-Lagune-Express 2013. Droits réservés.
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17 novembre 2012
L’ordre cosmique du vieux square (pensées du 2 novembre)
Cette photo du vieux square aux bancs et aux arbres vermoulus si tu pouvais
Ah oui l’ancien square détruit pour laisser place à la gare routière
Si tu pouvais sauter dans cette photo de 1973 comme Mary Poppins (Julie Andrews) sautait à pieds joints dans les tableaux dessinés aux craies de couleur par Bert (Dick Van Dyke) sur le trottoir
Tu te retrouverais dans le monde de 1973 sous les lampadaires du square maigrichon entre la lune et la pendule de la gare et il y aurait tout près le Picasso de la voie ferrée qui ferait les gros yeux il y aurait
Personne ne serait mort il y aurait ce prodige les tiens tous vivants sous les toits de la petite ville chez eux derrière les haies de buis de leurs jardins
Chez eux tout près du square une arrière-grand-mère (Clotilde) deux grands-mères (Yvonne et Marie-Rose) un grand-père (Charles) un père (Jean) une marraine (Geneviève) gamin tu disais ma reine et tu attendais pendant des heures de la voir descendre de l’autorail Picasso traverser la voie et ouvrir le portillon du jardin ils seraient tous là autour du square
Une dame encore inconnue d’eux (Gisèle la mère de ta future épouse) calerait son vélo contre un banc
Dans l’ordre cosmique du square dans son monde lisible les tiens
Planètes dans ton ciel étoiles dans ta nuit comme dans les nuits de 1973 où cillait l’ampoule du lampadaire au milieu des branches
Le square jadis détruit pour laisser place à la gare routière existe plus aujourd’hui que la gare routière c’est normal et ce qui n’est pas normal c’est la gare routière où attendent tous ces gens qui ont des têtes à ne pas avoir envie d’aller où les bus les emmènent
À coup sûr le diable s’en est mêlé ou alors qui et pourquoi te demandes-tu dans l’ombre en regardant trembler la flamme des cierges
© Texte et photos, éditions Orage-Lagune-Express 2012. Droits réservés.
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