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10 août 2019

Le sens de l’eau

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Qu’importe aux sapins et aux épicéas ? Nourriciers, ils nous hébergent déjà et survivent mieux aux guerres parce qu’ils ne vivent pas dans le temps humain.

 

Nous pourrions les imiter un peu si nous n’avions pas perdu le sens de l’eau, si nous n’avions pas oublié l’intimité si vaste et sage avec son chant multiplié par les fontaines.

 

Forêt confiante en l’infinie courbure du temps, la vie repousse ici à chaque pulsation, à chaque battement de sève.

 

Rien ne nous allège plus qu’un arbre en la clairière, portant le ciel à bout de branches et le regard jusqu’aux lisières des nuages. En lui s’échangent les patiences et les lenteurs du monde, en marge de notre vitesse qui précipite chaque jour et l’abîme.

 

Extrait de mon recueil de proses courtes L'inventaire des fétiches, © Éditions Orage-Lagune-Express, 1988. Droits réservés.

Photo M-C C

 

30 avril 2013

Les rêves vont vite

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Quand ils s’accrochent aux branches (les nuages) ils descendent dans la terre

Quand ils s’accrochent aux gens (les rêves) ils descendent descendent si profond qu’on ne les voit plus

Comme les nuages accrochés aux branches

Comme les rêves accrochés aux gens


Photo : crépuscule de printemps vu de chez moi.

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2013. Droits réservés pour texte et photo.