24 avril 2014
L'obsolescence programmée des employés
À lire ici, pour qui aurait encore des doutes.
21:13 Publié dans NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle du front, obsolescence programmée des employés, société, travail, entreprise, souffrance au travail, malaise au travail, burn-out, stress, fatigue, déshumanisation, résistance, blog littéraire de christian cottet-emard, performance, culte de la performance, compétition, chacun pour soi
07 mars 2014
La société de la fatigue, essai du philosophe Byung-Chul Han, éditions Circé
Une note de lecture très pertinente sur un problème de société majeur signée Dominique Mathieu-Nazaire dans Télérama :
http://www.telerama.fr/livres/la-societe-de-la-fatigue,10...
Ici, le site des éditions Circé.
(Notre société,) « qui génère burn-out ou dépressions, se consume d'elle-même. Nous nous croyons " libres " de travailler... jusqu'à l'épuisement. Par plaisir de se réaliser soi-même, se dit-on. Pour plus de rentabilité économique, en réalité. » , écrit Dominique Mathieu-Nazaire en citant l'auteur de La Société de la fatigue :
« L'excès d'accroissement des performances mène à un infarctus de l'âme » .
À associer avec cet autre constat noté par Christine Duminy-Sauzeau :
« Pour le président national de la FCPE, principal syndicat de parents d'élèves, la société et l'école mettent aujourd'hui trop de pression sur les enfants et cela dès la maternelle. C'est l'interdiction de l'échec, l'interdiction de se tromper, qui fabriquent l'école de l'exclusion. Par conséquent, la décompression se fait sans limite et parfois même jusqu'à la mort. »
09:09 Publié dans NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philosophe, société, fléau de société, problème, télérama, la société de la fatigue, byung-chul han, éditions circé, burn-out, dépression, performance, travail, épuisement, infarctus de l'âme, blog littéraire de christian cottet-emard, fcpe, président de la fcpe, fédération parents d'élèves, dominique mathieu-nazaire, journaliste, essai, christine duminy-sauzeau, christian cottet-emard, nouvelles du front, contestation, révolte, lutte sociale
24 février 2014
Carnet / Des compliments sincères mais nocifs
En rangeant mon bois à ma manière, c’est-à-dire en m’énervant, en jurant de la plus ordurière façon et en empilant complètement de travers, je pense à la notion de « travail bien fait » , à l’obligation de « s’appliquer » (notions positives quand elles impliquent un service mais négatives quand elles légitiment une servitude) et à deux compliments dont on m’a gratifié, l’un quand j’avais seize ans et l’autre à l’approche de ma trentaine.
Le premier compliment venait d’un ouvrier proche de la retraite avec qui j’avais travaillé dans une cartonnerie comme simple manœuvre pendant un mois pour financer mes vacances d’été. Quant au second compliment, il provenait d’une de mes anciennes professeures de français (paraît-il décédée — paix à son âme parce que je l’aimais bien) à qui j’avais envoyé mon second livre, un recueil de petites proses et de poèmes sélectionnés dans ma production de l’époque. Elle m’avait répondu par courrier. (Je suis d’une génération qui envoyait encore nouvelles et salutations à quelques professeurs spécialement appréciés. Je ne sais plus si cela se fait encore aujourd’hui).
Je me souviens d'avoir assez vite compris que ces deux compliments étaient nocifs malgré la sincérité de leurs auteurs. Dans sa lettre de remerciement, la professeure de français me félicitait pour ce que j’estimais moi-même comme la part la plus faible de mon livre, à savoir une volonté trop marquée à mon goût de m’appliquer, un souci excessif de la forme au détriment du fond. Quant à l’ouvrier qui était une connaissance de ma famille, il avait déclaré à mes proches que j’étais « un bon employé » , ce qui ne m’a pas flatté longtemps.
Ces deux compliments m’ont été adressés à une période de ma vie durant laquelle je me cherchais non seulement sur le plan social mais encore sur le plan littéraire, et aussi à un moment où résonnait en moi de manière insistante une phrase de René Char que je n’approuve pourtant que partiellement: « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. » J’ai suffisamment médité ce constat un peu hautain de René Char pour me dire ceci : si tu continues à susciter ce genre de compliments dans ta vie comme dans tes écrits, tu es fichu, cuit, grillé. Et je continue aujourd’hui de le penser en cet instant devant mon tas de bois à l’esthétique et à l’harmonie certes approximatives mais à la stabilité au moins assurée.
Photos : autoportrait au tas de bois
Mon bois empilé à ma façon
02:09 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : compliment, compliment nocif, note, carnet, journal, bois de chauffage, tas de bois, empilement, travail bien fait, application, s'appliquer, travailler, travail, corvée, juron, colère, exaspération, impatience, quotidien, blog littéraire de christian cottet-emard, citation, rené char, livre, réflexion, poésie, littérature, service, servitude, professeur, ouvrier, employé, usine, cartonnerie, job de vacances, boulot, poème, prose, fond, forme, style, écriture, jeunesse, tourment, maturité, bilan